Je porte de nouveau la fillette jusqu'au salon avant de lui demander de me passer sa veilleuse.
— Elle est quelque part par là.
M'aidant de la petite lumière, je soulève les couvertures au-dessus de ma tête et les secoue un peu. Quelque chose tombe sur le canapé dans un bruit lourd. Je balance les couvertures sur le côté et avance la lumière. C'est la télécommande. Je jure silencieusement.
C'est pas vrai, elle est où encore celle-là ?
Je cherche à tâtons la poupée sur le canapé, allant même jusqu'à glisser ma main derrière les coussins, mais toujours rien. Mon estomac se serre.
Je l'ai quand même pas faite tomber ?
Un jouet aussi fragile que ça, je le vois mal résister à une chute, même de moins d'un mètre. Au cas où, je me mets à quatre pattes et jette un coup d'œil sous le meuble, Léa attendant patiemment derrière moi. Mon regard ne rencontre que le vide.
J'imagine à cet instant la poupée tomber de l'autre côté de mon visage, ses yeux rivés sur moi. Cette pensée fait parcourir un frisson d'angoisse à travers mon corps tout entier et je me relève rapidement. Cette angoisse de pouvoir voir le visage de cette poupée à n'importe quel instant, alors que la maison est dans le noir, achève de faire naître un sentiment de malaise dans ma poitrine.
Ça me surprend, mais d'un seul coup j'ai très envie de retrouver Héloïse : ne pas savoir où cette chose se trouve, c'est franchement pire que de l'avoir à côté de soi.
— Allez, allez...
J'attrape tous les plaids que je lance sur le sol du salon. Ils tombent en silence : pas d'Héloïse. Confiante cette fois, je sors mon téléphone et allume le flash. Mon estomac se serre alors.
— Elle est où ? fait Léa.
Le canapé est vide.
— T'es sûre que tu ne l'as pas du tout monté avec toi ? demandé-je, sans vraiment d'espoir.
Bien sûr, elle me fait signe que non de la tête. Non, évidemment que non. Elle était à côté de moi, sous la couverture, elle s'était pas envolée quand même ! Je recule, complètement sidérée, en continuant d'examiner le canapé. Quand un bruit rompt le silence.
Je m'immobilise, l'oreille tendue. Quelque chose craque à l'étage. Le parquet. À nouveau, je frissonne : c'est clairement pas le moment pour ce genre de bruit stressant. Je regarde Léa, retenant mon souffle. Elle aussi a entendu. Son visage s'illumine d'un coup :
—C'est Héloïse ! s'exclame-t-elle.
Je n'ai pas le temps de la retenir qu'elle s'élance vers le couloir, lâchant sa veilleuse au passage. Je l'appelle en haussant la voix et lui cours après. Elle a déjà un pied sur une marche quand je passe mon bras autour de sa taille pour la retenir. Elle ne résiste pas, et emportée par mon élan, nous tombons toutes les deux sur les fesses.
— Est-ce que ça va ?!
Je ramasse mon téléphone, dont la torche est toujours allumée, et le place devant moi pour mieux voir. La lumière éclaire les escaliers. Et Héloïse se tient debout en haut des marches.
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Héloïse
TerrorLorsque Orianne accepte de garder la petite Léa pour la nuit, elle ne se doute pas du terrible piège qui se referme sur elle... ✒ Suivie d'une histoire inédite à découvrir : 《 Passe une bonne soirée 》 ! #1 dans la catégorie Horreur [08.05.20] #1 dan...