8.

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Je sursaute et manque de faire à nouveau tomber le téléphone, mais je me ressaisis assez vite : quelqu'un m'appelle. Une vague de soulagement m'envahit quand je reconnais le numéro des parents de Léa. Je m'empresse de décrocher, le regard tourné vers l'endroit où se trouve l'escalier.

— Allô ?

— Allô Oriane ? C'est Mme Banch. Est-ce que tout se passe bien ?

— Oui oui Madame. Mais il vient d'y avoir une panne de courant et je ne...

— Qu'est-ce que tu dis ?

— J'ai dit qu'il n'y a plus de courant !, répété-je, plus fort. Et je...

—  Oriane ? Ça ne capte pas très bien. En tout cas c'était pour te dire qu'on vient de partir du restaurant, on sera à la maison d'ici vingt minutes, une demi-heure maximum. S'il y a un problème, prends Léa avec toi et allez chez les voisins, d'accord ?

— Mme Banch, je...

— On sera bientôt là, ne t'inquiète pas.

Elle raccroche avant que je ne puisse dire quoi que ce soit.

Je jure dans le noir en regardant l'écran de mon téléphone. L'inquiétude me gagne alors quand je vois qu'il ne me reste plus énormément de batterie. Si le courant ne revient pas rapidement, je vais tomber en rade et les parents de Léa ne pourront plus me joindre.

Génial, de mieux en mieux.

Je désactive la connexion internet et rallume le flash. Lorsque l'écran de mon portable redevient noir, je hausse un sourcil en voyant mon reflet. Il a beau ne pas être très visible, on dirait que j'ai quelque chose sur la tête. Par réflexe, je me passe la main dans les cheveux, mais la forme blanche ne disparaît pas sur l'écran.

—  Qu'est-ce que...

Non. Ce n'est pas sur ma tête. C'est derrière.

Je sens alors quelque chose m'effleurer la nuque. Mon sang se fige dans mes veines. Je ne respire plus. La chair de poule recouvre mon corps et je dois lutter pour ne pas tressaillir. Je ne bouge plus d'un poil, les yeux rivés vers le faisceau de lumière au sol.

Soudain, quelque chose tombe dans le rayon de lumière. J'étouffe un cri, mais garde le flash braqué sur l'objet pour le voir. C'est un poupon. Je sens mes poils se hérisser le long de mon dos. Je ne vois pas sa tête, mais je le reconnais : c'est une des poupées qui étaient dans le carton.

Une de celles à qui il manque des bras.

HéloïseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant