Je n'aime pas dire que j'étais privilégiée, je ne l'étais pas.
Certes, mon père travaillait déjà sur la tournée, avant même qu'elle commence. Mais Michael était exigeant, ça n'était pas parce que j'étais la fille de l'un de ses amis que j'avais été choisie.
Je me souviens qu'il y avait une foule de danseurs, tous voulaient avoir la chance d'accompagner le roi de la pop dans son grand retour. Il y en avait qui tremblaient, d'autres qui avaient du mal à respirer, et puis certains qui allaient jusqu'à en pleurer.
C'est le rêve de tout danseur, avoir la chance de danser aux côtés du maître, du roi, du dieu.
Je me souviens même d'une fille qui tenait son téléphone près de l'oreille d'une main fébrile et qui tentait d'articuler quelques mots.
- J'y suis, maman... Je vais voir Michael Jackson... Merci...
Mais à côté des personnes émues, il y avait aussi ceux qui sautaient partout, excités à l'idée de montrer ce qu'ils savaient faire, ou ceux qui répétaient une nouvelle fois la chorégraphie.
Moi, je tenais mon sac de sport fermement, cherchant un endroit où j'aurais pu m'installer. Michael, je ne peux pas dire que le voir ne me faisait rien. Je veux dire, c'était quand même The Michael Jackson. Pour tout dire, j'en étais même fan.
Quand j'étais petite, mon père - qui travaillait déjà à l'époque avec le chanteur - lui avait parlé de mon engouement pour ses chansons. À cette époque-là, ma chambre était remplie de posters et de photos de mes artistes préférés. Et mes deux plus grandes affiches étaient à l'effigie de Michael lors du BadTour, et à celle des Jackson 5.
Et du jour au lendemain, je me retrouvai au concert du roi de la pop, et pas n'importe où, puisqu'il m'avait même convié dans les coulisses.
Je me souviendrai toute ma vie du clin d'œil qu'il m'avait lancé avant de retourner sur scène.
Michael je l'avais déjà vu, je lui avais déjà parlé. Mais à chaque fois, il y avait cette petite boule d'excitation dans le ventre.
On avait appris les chorégraphies par cœur, on s'était perfectionné, surpassé, et le moment était enfin venu de passer sur scène, devant lui.
Pas d'erreur possible, le trac ne devait pas paraître.
C'était soit on faisait un perfect, soit on s'en allait.
Comme nous étions éclairés par les projecteurs, Michael était en contre-jour. Impossible donc de voir une quelconque réaction de sa part. Et puis de toute manière, on n'aurait jamais su qui il regardait, puisqu'il portait ses lunettes de soleil.
Rares étaient les fois où il les retirait, comme pour que l'on ne puisse pas déceler en ses yeux ses émotions et sentiments.
Ce que j'ai ressenti en dansant là-bas, au milieu d'une vingtaine, voire d'une trentaine de danseurs, face au King Of Pop, c'est indescriptible.
Aussi indescriptible que ce moment où l'on m'a annoncée que j'étais prise.
Mon cœur avait raté un battement, puis avait voulu le rattraper en accélérant la cadence. Je l'entendais battre dans mes tympans, ma tête tourna un instant, et je vis mon père monter les quelques marches de la scène pour me rejoindre.
Plus tard, il m'a raconté que Michael m'avait reconnue, chose dont j'avais été surprise. La dernière fois qu'il m'avait vue, j'avais seulement 12 ans. Mais papa avait été clair là-dessus, Michael m'avait pointée du doigt en lui murmurant « C'est bien ta fille ? » et après quelques secondes, avait même ajouté « Elle est plutôt douée. »
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This Is It
FanfictionSam a 23 ans lorsqu'en 2009, le célèbre Michael Jackson annonce un grand retour qui sera le dernier de sa carrière. « Ce sera vraiment la fin. [...] On se voit en juillet. » Et alors que le roi de la pop organise des auditions, la jeune femme saute...