Il se souvenait de moi. Combien d'enfants avaient-ils rencontré dans sa vie ? Des centaines, des milliers. Mais je ne lui avais pas échappé pour autant.
Les répétitions avaient commencé le lendemain-même. On connaissait évidemment déjà les chorégraphies, mais Michael en nous regardant nous indiquait comment nous perfectionner.
Une chose qui m'avait aussi beaucoup marqué, c'est qu'il savait exactement ce qu'il voulait. Il le savait, le sentait, à l'instant même où il faisait quoi que ce soit. Ça m'avait paru dur au début, mais on s'y faisait plutôt rapidement, finalement.
C'était comme s'il avait déjà en tête le spectacle, je veux dire par là qu'il savait déjà comment cela allait se passer, comment ceci allait arriver, ce qu'il manquait, ce qu'il y avait en trop.
Je l'admirais aussi pour ça, parce qu'il n'avait pas besoin de le refaire plusieurs fois avant de dire que ça n'allait pas. Il le savait sur le coup, c'était bon, ou ça ne l'était pas.
Lorsque je ne répétais pas, je suivais mon père. Il me montrait alors ce qu'il faisait, perfectionnait ou vérifiait. Il m'apprenait les cordes de son métier et je l'écoutait avec attention.
Lorsque nous avions du enregistrer la chorégraphie de "They Don't Care About Us" sur fond vert, papa m'avait expliqué à quoi cela allait servir et comment ça marchait.
J'avais aperçu de loin les danseurs répéter une dernière fois la chorégraphie avec les instructions de Michael. Et quand le tout avait été filmé, ce dernier était venu visionner le résultat, mâchant un chewing-gum nerveusement.
Il était très nerveux, et ce durant tous les mois qui défilèrent.
Et fatigué, très fatigué. Il ne cessait de répéter que s'il ne chantait pas à 100%, c'était parce qu'il "préservait sa voix",
refusant catégoriquement de se forcer ne serait-ce qu'une fois. Mais j'avais des doutes, peut-être à tort, mais il semblait ne pas avoir simplement la force d'assurer les répétitions. Qu'auraient été les concerts ?Apparemment, il prenait des anti-dépresseurs, à cause de toutes les accusations qui l'harcelaient depuis 93. Selon les mêmes rumeurs, des somnifères et autres formes de calmants auraient pu être ajoutés à la liste.
Je ne sais pas si c'était vrai, on m'a toujours dit de me méfier des tabloïds, mais ça ne m'aurait franchement pas étonnée.
Pas que je suis pour l'utilisation de ces "drogues", mais je sais qu'il avait énormément souffert ces dernières années.
Bref, revenons plutôt à mars 2009.
J'étais très impressionnée par ce que l'on arrivait à faire. Les effets spéciaux étaient incroyables, à l'époque, c'était probablement les meilleurs que l'on faisait.
J'étais extrêmement fière de faire partie de l'expérience. Je réalisais mes plus grands rêves, j'apprenais, me surpassais, me perfectionnais, et tout ça grâce à Michael.
Je suppose que je devrais parler de ma relation avec lui. Mais je vais être franche: je ne dévoilerai qu'une infime partie.
Les raisons sont nombreuses:
1 - Même mort, Michael a droit à une certaine intimité,
2 - Ce que je dis risque d'être à nouveau transformé par les tabloïds, comme à chaque fois que quelqu'un s'ouvre à propos de Michael,
Et 3 - Tout comme lui, j'ai moi aussi droit d'avoir une vie privée.
C'est pourquoi je dirai simplement que nous nous entendions bien, très bien même. Nous avons eu des moments de rire, mais aussi plusieurs instants sérieux. Très vite, il est devenu pour moi non seulement un maître et un patron, mais aussi un ami et comme un deuxième père.

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This Is It
Hayran KurguSam a 23 ans lorsqu'en 2009, le célèbre Michael Jackson annonce un grand retour qui sera le dernier de sa carrière. « Ce sera vraiment la fin. [...] On se voit en juillet. » Et alors que le roi de la pop organise des auditions, la jeune femme saute...