J'avais eu du mal à me concentrer après sa révélation, même si j'avais été contrainte de rester sérieuse pour ne pas prendre le risque d'être renvoyée.
Cependant je ne pouvais m'empêcher d'y penser, répétant ses mots sans cesse dans mon esprit.
Michael Jackson n'était pas n'importe qui. Et j'étais troublée de constater que je n'étais pas n'importe qui pour Michael Jackson.
Mais à mesure que l'heure avançait, je me rendais compte qu'il semblait gêné de m'avoir avoué tout cela. J'avais fini par le remarquer à cause de tous ces coup d'œil (in)discrets qu'il me jetait lorsque l'occasion se présentait, et tout ça n'avait fait qu'augmenter ma perplexité.
Mais je m'étais finalement ressaisie, me focalisant uniquement sur la musique et les pas que j'avais à exécuter, et rien d'autre. Rien ne devait me perturber, rien ne devait paraître. Il fallait être parfait, et pour ça, il ne fallait penser à rien, sauf à chaque geste qui devait s'enchaîner.
Et j'avais tellement réussi à faire abstraction de mes émotions chamboulées qu'en me préparant à rentrer chez moi après cette longue journée de répétitions, j'avais totalement oublié.
Malgré tout, une main saisit subitement mon poignet.
Je m'étais retourné en un léger sursaut, faisant rire la personne me retenant, qui n'était autre que Michael.
Je fronçai un sourcil, forcée d'admettre que son geste m'avait une fois de plus déstabilisée. Je m'étais attendu à tout sauf à ça.
- Je suis désolé, s'était-il enquit en étirant ses lèvres en un petit sourire timide.
Je penchai ma tête, confuse.
- J'ai bien vu que ce que je t'ai dit t'as perturbé, se justifia-t-il.
Ses lunettes noires qui ne le quittaient presque jamais m'empêchaient de lire dans ses prunelles, mais je ressentais des tremblements presque imperceptibles dans sa main, et il déglutît difficilement.
Alors je souris. Et je l'entourai de mes bras. Je resserrai mon étreinte, et il fit de même, posant son menton sur mon épaule en exerçant quelques pressions sur mes bras qu'il serrait, comme reconnaissant.
Ce fut ainsi que je découvris une nouvelle facette de Michael Jackson: la culpabilité.
Il ne voulait pas faire de mal, il avait peur d'effrayer.
Je m'étais demandé durant quelques instants pourquoi toute cette inquiétude, puis la réponse avait fusé dans mon esprit.
Les accusations.
Il avait à présent peur que ses paroles et actions ne soient pas prises de la même intention avec laquelle il les avait dites. Il s'inquiétait et doutait de tout ce qu'il faisait, redoutant une mauvaise interprétation.
Et avec ce geste, ce simple câlin que je lui avais donné, je tentais de le rassurer. De lui dire que je le comprenais. Qu'il pouvait me faire confiance et se comporter normalement avec moi.
Et il le comprit.
Nous étions déjà proches, nous avions déjà passé haut la main le stade de simples connaissances, franchis le stade d'amis depuis quelques temps déjà, mais ce geste venait de marquer le début d'une véritable amitié.
Ce ne fut qu'à partir de ce jour-là qu'il commença à s'ouvrir véritablement à moi. Il n'avait plus peur, il se détendait enfin. Il savait qu'il ne risquait rien, et il me faisait l'honorable don de sa confiance.
Ce ne fut qu'à partir de ce jour-là que je pus affirmer que Michael Jackson était mon ami.
Nous avions tous les deux signé ce pacte d'amitié lorsqu'il m'avait glissé d'une voix tremblante, étouffée par notre câlin:
- Merci...
Je découvrais un Michael perdu dans le monde qu'on lui imposait, celui des adultes, un monde dans lequel il avait été tiré par ces adultes responsables et matures, alors qu'il n'avait même pas encore l'âge d'y entrer. Alors dans ce monde il y était resté enfant, tentant parfois de fuir dans l'autre, celui des enfants, de la facilité et de l'insouciance. Et ces adultes qui allaient le chercher pour le ramener ne voyaient dans cet acte que de la malveillance.
Il n'est pas un pédophile. Les pédophiles se rendent chez le monde des enfants en tant qu'adulte. Michael s'y rend comme un enfant qu'il est resté.
Je l'avais compris, et Michael le savait.
Ce fut la plus belle période de ma vie. Je n'avais jamais été aussi heureuse avant d'être amie avec Michael.
J'étais ensuite rentrée chez moi après l'avoir salué, lui demandant de passer le bonjour à ses enfants de ma part.
Je me souviens encore vaguement de ce sentiment de légèreté qui m'avait portée jusqu'à ma maison, et de ce sourire qui ne m'avait pas lâchée de toute la soirée, ne me quittant pas alors que je m'endormais. Ce même sourire qui me revenait chaque fois que j'y pensais... Du moins jusqu'à ça...
•
Le lendemain, nous mangions autour de la table commune, chacun croquant dans le repas qu'il avait apporté, parfois volant, goûtant, à droite, à gauche.
Et moi, j'avais apporté ma salade. Mais alors que je venais de piquer dans la boîte en plastique, j'eus le malheur de faire un geste involontaire trop brusque, et la feuille atterrit dans l'assiette de Michael, qui n'avait pas dit un mot depuis le début du repas.
Il leva les yeux vers moi qui le fixais d'un air gêné, lâchant un petit "oups..." qui lui fit plisser les yeux.
Je paniquais, pensant qu'il allait à coup sûr se mettre en colère.
Mais au lieu de ça, il sourit malicieusement et racla son assiette de purée avec son couvert.
Et alors que j'étais encore dans l'incompréhension totale, il catapulta le contenu de la fourchette dans ma direction.
- Vengeance, ricana-t-il.
Les personnes autours s'arrêtèrent de parler pour nous observer perplexes.
Je regardai mon t-shirt sur lequel s'étalait maintenant une épaisse couche de purée, puis relevai la tête vers le coupable.
- Tu viens de signer ton arrêt de mort, Jackson, le menaçai-je avec un sourire en coin.
Sans réfléchir, je plongeai ma main dans ce qui restait de ma salade et le lançai sur mon adversaire.
C'est alors qu'une tomate-cerise vola pour s'écraser dans l'assiette de mon voisin qui regarda le projectile avec de grands yeux.
Je trouvais la situation hilarante et plutôt incroyable. Les coins de mes lèvres étaient étirés au maximum, tout comme le roi de la pop.
Nous nous regardâmes et affirmâmes sur le même ton enfantin et défiant:
- Bataille de bouffe.
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I'M BACK DUDES
Alala vous m'avez manqué (tous dans mes bras 👐) !
J'ai essayé de donner le meilleur de moi-même pour ce chapitre come-back, et je dois dire que je suis assez fière du résultat ^^.
Je tenais à vous remercier car on a passé les 100 abonnés et les 1000 vues sur IADW récemment, et c'est tout juste incroyable ! Merci merci merciiiiiiiiiiiiii !!!
Peace ✌️ !

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This Is It
FanficSam a 23 ans lorsqu'en 2009, le célèbre Michael Jackson annonce un grand retour qui sera le dernier de sa carrière. « Ce sera vraiment la fin. [...] On se voit en juillet. » Et alors que le roi de la pop organise des auditions, la jeune femme saute...