Clara est chez elle. Rien ne semble perturber son week-end. Quand tout à coup arrive un vieil ami; le Docteur. Elle décide alors de visiter le XIXème siècle en sa compagnie dans le but de rencontrer un auteur français; Emile Zola. Mais tout ne se pa...
« Eh... C'est à toi, non ? Demanda Clara au jeune garçon.
-Oui... Comment est-ce que vous le savez ? Demanda-t-il, curieux.
-Je t'ai vu la laisser tomber hier mais je n'ai pas pu te la rendre, tu étais parti avant que je ne traverse la rue et impossible de te retrouver.
-Oh... Merci, dit-il.
-Dis donc, tu ne devrais pas être à l'école, jeune homme ? Demanda le Docteur.
-...Si mais... Je comprends facilement alors je n'ai pas besoin d'y aller tous les jours, dit le jeune garçon.
-Et où vas-tu comme ça ? Demanda le Docteur.
-On m'a toujours dit de ne pas parler aux inconnus.
-Je ne suis pas un inconnu, je suis le Docteur.
-Mais je n'ai pas le droit de vous parler.
-Dis-moi, où allais-tu comme ça hier ? Demanda le Docteur, curieux.
-Pourquoi vous voulez savoir ça ?
-C'est une très longue histoire, mais si tu ne m'aides pas, des personnes vont mourir.
-... Mon amie a disparu. »
Clara se pencha pour être à sa hauteur et lui dit :
« Comment s'appelait ton amie ? Demanda-t-elle, compatissante.
-Je ne sais pas.
-Allons, tu peux me le dire, je ne vais rien te faire. Je veux juste t'aider.
-Je ne lui ai jamais parlé, dit le petit garçon.
-Et pourquoi ça ?
-Elle n'est pas du même rang que moi et puis je n'ai jamais osé. »
Clara était presque triste pour lui. Il continua :
« Je la voyais tous les matins avant d'aller à l'école. Elle regarde toujours par la fenêtre, d'un air bizarre... Et puis un matin je ne l'ai plus vue.
-Peut-être qu'elle a déménagé, dit Clara.
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-Non, je suis allé chez elle et personne ne savait où elle était.
-Et tu sais si elle s'est enfuie ou bien si quelqu'un l'a emmenée ? » Demanda le Docteur.
Le garçon fit « non » de la tête.« -Je suis sûre que tu as une petite idée d'où elle se trouve, dit le Docteur.
-...Il y a bien un endroit... Où elle est allée plusieurs fois.
-Tu l'as suivie petit malin ! Dit le Docteur, amusé.
-...Au lieu d'aller à l'école ! Dit Clara, n'approuvant pas tellement la réjouissance du Docteur.
-L'école c'est pas trop pour moi...
-Mais il faut aller à l'école, reprit la voyageuse.
-Bon, et si tu nous conduisais à cet endroit où elle est allée ?
*
Une trentaine de minutes plus tard, le petit garçon s'arrêta et s'assit sur un bord de mur :
« Je ne sais plus où c'est ! Cela fait déjà plusieurs fois que j'essaie et c'est toujours à cet endroit que je m'arrête ! Par ma faute on ne la retrouvera pas ! » Soupira-t-il.
Clara se rapprocha :
« On va la retrouver. Je pense que tu es fatigué. Si on allait manger quelque chose ? » Dit Clara.
Il acquiesça.
Ils se dirigèrent tout droit vers un café, à quelques pas de là. Ce même café était assez rempli, beaucoup de gens étaient venus se rassasier. Il y avait surtout des couples. Entre rires et larmes, c'était véritablement un de ces endroits qui donnent mal à la tête. Un de ces brouhahas que l'on entend dans les endroits très fréquentés résonnait dans l'étroit magasin. Ce n'était pas très agréable, on y parlait fort, on ne s'y entendait pas. Quelques tables en bois, des murs très blancs et quelques bancs. Voilà à quoi se résumait le petit café. Ils s'installèrent tous trois.
« Tu ne nous as pas dit comment tu t'appelles, dit Clara.
-Je suis Émile Édouard Charles Antoine Zola, mademoiselle. »
Clara, surprise, regarda le Docteur. Celui-ci par contre ne semblait pas surpris, il l'avait deviné. Clara n'en croyait pas ses yeux. Ça devait être un miracle que le Docteur et elle soient tombés sur l'auteur qu'elle voulait voir. Elle ne comprenait pas comment c'était possible. Émile, lui, demanda :
« Qu'est-ce qu'il y a ? Vous avez l'air choquée, dit-il.
-Oh, c'est juste que je connais quelqu'un qui a un nom à peu près semblable, c'est tout, mentit la jeune femme. Mais dis-moi, à quoi te sert ce sac si tu ne vas pas à l'école ? »
Il regarda son sac, quelque peu abîmé et plutôt léger.
« Ce n'est rien... Dit-il.
-D'accord... Bon, qu'est-ce que tu veux manger ? Tu aimes ce qu'il y a ici ? » Demanda Clara, souriante, alors qu'il acquiesça et qu'elle lui fit signe d'aller choisir quelque chose à manger.
Une fois seule en face du Docteur, Clara demanda au Seigneur du temps :
« Vous saviez ! Dit Clara, l'accusant.
-Quoi donc ? Son nom, ta réaction ou bien le contenu de son sac ?
-Son nom enfin !
-Il était écrit sur son écharpe, dit le Docteur.
-Oh... Et vous ne pouviez pas me le dire plutôt ?
-Et qu'est-ce que ça aurait changé ?
-Oh je vois... Vous êtes terrible.
-Et toi tu es impossible. C'est ce que je préfère », dit le Docteur en souriant.
Il y eut alors un petit malaise quand ils se regardèrent intensément dans les yeux, sans cligner des yeux, puis le Docteur reprit, en se redressant sur sa chaise et en regardant la table :
« -Tu lui aurais parlé différemment, il s'en aurait aperçu et il nous aurait filé entre les doigts ! Expliqua le voleur de la boîte bleue.
-Et... Et de quoi voulez-vous parler quand vous dites « le contenu de son sac » ?
-Rien d'important. Pour l'instant, ce qui est important, c'est cette petite fille qu'il cherche. À tous les coups c'est la même petite fille évoquée dans le journal qui a disparu.
-Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? Demanda curieusement Clara.
-Émile a donné la même description que le journal. Et elle aussi elle a disparu. Cela ne fait aucun doute, c'est la même petite fille.
-Et donc ?
-Et donc... Soit elle s'est enfuie, soit elle a été enlevée. Mais si c'est le cas, elle n'a pas été enlevée par un être humain.
-Attendez, comment être certain de ça ?
-Son comportement est bien trop étrange.
-Vous n'êtes pas humain et pourtant vous n'êtes pas si étrange que ça, remarqua Clara.
-Oui mais moi je sais comment me fondre dans le décor. C'est assez complexe tout ça pour toi mais il y a bien anguille sous roche, ma très chère Clara.»
