Chapitre 29

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Céleste

Nous faisons le trajet du retour jusqu'à chez moi, tout en discutant.

C'est étrange, mais les discussions sont si légères qu'elles me perturbent.

Clive, Léna et Thomas me parlent normalement, de tout et de rien, comme si nous nous étions toujours connus, et jamais séparés, comme une grande bande d'amis inséparables et dont rien ne diffère.

Alors que pour moi, tout est nouveau, je ne suis pas habituée à être si entourée, surtout d'êtres qui semblent tenir à moi autant qu'à eux mêmes.

Pour la première fois, je me pose une question qui me paraît extrêmement importante.

Pourquoi sont ils autant attachés à moi ?

On ne va pas se mentir, je suis loin d'être une gentille fille accueillante, chaleureuse et sociable.

Je n'aspire pas à l'empathie, je rejette tous ceux qui s'approchent de moi, et suis loin d'être agréable socialement parlant.

Alors pourquoi moi ?

Je ne sais si ça a un quelconque rapport psychologique, mais je me fais la réflexion que j'ai peut être tout simplement du mal à accepter l'idée qu'on puisse m'aimer.

Ne serait ce que m'apprécier.

Léna rit à mes côtés, et je la rejoins, car son rire est très communicatif.

Elle me parle avec la joie et l'innocence d'une enfant de 11 ans, mais c'est étrange parce que d'un autre côté elle dit des choses si justes et matures que j'en suis très impressionnée.

Cette fille est un contraste entier à elle même.

Quand je l'entends parler, j'ai à la fois l'impression de parler avec une enfant et un mage tibétain.

D'où lui vient cette maturité ?

Son intelligence est très pertinente, c'est le genre d'intelligence discrète mais qui peut surgir d'un coup et révéler quelque chose d'évident qu'on ne voit pas forcément au premier coup d'œil.

Léna a beau parler, quand le nom de James arrive dans la discussion sa voix devient si triste que je m'en retrouve émue.

Je me penche vers mon amie, et lui dit :

- On va le retrouver t'en fais pas. On va trouver un truc pour le récupérer.

Léna relève les yeux vers moi, et elle me lance un sourire triste.

Je trouve cette expression étrange habituellement, pour moi un sourire est forcément joyeux puisque c'est un sourire.

Mais quand je vois Léna, je comprends ce qu'afficher un sourire triste veut dire.

Nous arrivons chez moi, et je me retourne furtivement pour voir si Clive et Thomas ne se sont pas perdus en cour de route.

Mais ils sont toujours là, à discuter, et comme s'il recevait un signal lui indiquant que je le regarde, Clive lève les yeux face à moi.

Il me lance un sourire doux, et je lui réponds de la même façon.

Je détourne la tête pour cacher ma rougeur, n'osant encore pas accepter que quelqu'un comme lui, puisse aimer quelqu'un comme moi.

Les Zones  -Tome 2-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant