Les Zones -Tome 2-

Chapitre 30

Clive

Il fait plutôt frais dehors, nous sommes en mars et le temps ne s'est pas encore réchauffé.

Je remonte le col de ma veste autour de mon cou, et me tourne vers les autres, discutant doucement dans la nuit.

Mickaël et Téo ont trouvé une pizzeria dans le coin et se sont posés à l'intérieur pour commander.

Léna et Thomas sont avec eux, et je suis devant la devanture, à m'allumer une cigarette.

La fumée remplit mes poumons, et me réchauffe.

Perdu dans mes pensées, je fais abstraction des détails autour de moi, et pense encore une fois à Céleste.

Son comportement avant qu'on ne sorte de chez elle était troublant, que s'est il passé dans sa tête pour qu'elle ait soudain envie d'être seule ?

Je me souviens l'avoir soudain trouvée très pâle, ses mains tremblaient légèrement et son regard était perdu dans le vague.

Sur le moment je n'ai pas posé de questions, ayant compris qu'il ne fallait pas la déranger.

Mais maintenant que je suis loin d'elle, et que j'y repense, je me dis que je n'aurais peut être pas dû inciter les autres à partir pour la laisser en paix.

Je me souviens soudain que juste avant que son comportement ne change, je lui ai rapporté nos paroles avant qu'elle ne meure dans les bras de Léna.

Je lui ai parlé de notre dispute, des valeurs qu'elle défendait, et de ce qu'elle voulait faire entendre.

Réalisant soudain que je viens peut être de faire la plus grande connerie de ma vie, je me redresse, et jette ma cigarette par terre, sans la finir.

Je jette un œil à l'intérieur, pour voir où ils en sont, et découvre mes amis appuyés contre le bar à discuter sans sourire.

J'envoie un rapide message à Léna, et tape "Je reviens, un truc a régler. On se rejoint chez Céleste."

Je n'attends pas qu'elle voit le message pour partir, et je me mets en route.

La laisser seule à sans doute été la pire chose à faire, j'ai bien vu qu'elle se sentait étrange, mais je n'ai pas pensé que ça ait pu avoir un quelconque rapport avec les paroles que j'ai prononcé juste avant.

Maintenant que j'y repense, je me dis que cela a forcément un rapport, et que peut être s'est elle souvenue de quelque chose.

Un sentiment insupportable grandit en moi, jusqu'à ce qu'au comble du stresse, je me mette à courir à travers les rues jusqu'à retrouver la petite maison de Céleste dans Greenwich Village.

J'arrive devant la porte, et ralentit l'allure avant de l'ouvrir.

Je guette le moindre bruit en pénétrant doucement dans la pièce, et promène un regard circulaire autour de moi.

J'avance légèrement, fais deux trois pas, et regarde aux alentours.

J'appelle doucement :

- Céleste ?

Je guette une réponse, qui ne vient pas.

Je continue d'avancer alors qu'un sentiment d'anxiété grandit en moi comme un poison.

Je regarde dans le salon, la cuisine, et arrive devant la porte de la salle de bain avant d'accéder à sa chambre.