Chapitre 2.

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J'ai crié. J'ai crié. Comme une fillette, ou une maman en colère.

Oui, j'ai des larmes invisibles qui roulent sur mes joues.

Je m'en veut.

Il a tellement souffert.

J'avais refermé le dossier, mais je l'ai ouvert une seconde fois, parce que ça me trottait dans la tête.

Ce qui reste de lui, c'est ces poèmes. Je les ai longuement étudié. Enfin, quand je dis étudier, je veux dire que j'essaye juste de les comprendre.

Mais les secondes passent, mon angoisse prend place.

Théo avait toujours été quelqu'un de patient et doux. C'était un adolescent intelligent mais ringard. Quand on préférait aller regarder le dernier block buster Américain, il préférait regarder V de Vendetta.

Il s'ennuyait et il vivait mal son adolescence, il était à Fleur de peau, il avait souvent mal au ventre. Il se tordait de douleur. C'est ce qu'il explique dans le premier poème.

Je me brûle et me noie.
J'ai froid, j'ai mal au ventre.
Il y a un truc au fond de mon ventre.
Il faut que j'aille le chercher.
J'ai mal j'ai mal.
Maman j'ai bobo.
Maman n'écoute pas les pleurs des enfants, elle me juge comme un adulte.
Maman n'aime pas Théo mais Théo l'aime.
J'ai mal.
Il faut que je la rejoigne.

Je ne sais pas vraiment ce que c'est. J'ai l'impression que c'est une sorte de poème griffonner, j'ai du mal à distinguer.

Blue Velvet. [Columbine]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant