Sans un regard

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J'avais décidé de laisser tomber le journal pendant quelques jours, le temps de me plonger réellement dans ma réalité. Je n'étais en définitive pas grand chose mais je voulais devenir bien plus, j'allais tout bonnement essayer.

J'étais passée plusieurs fois devant le bureau associatif et la dernière fois, quand je fouillais dans les poubelles une jeune femme m'avait donné leur carte en m'assurant qu'une jeune femme comme moi se devait de poursuivre sa route même via de petites portes.

Quand je mis un premier pas dans le centre je fus surprise par l'ambiance attenante aux murs colorés. À la manière des graphes  qui recouvraient un bon nombre de rue je voyais des oeuvres dignes des plus grand traineurs de rue.

Ceux qui bravent la loi, échappent aux maudites règles et absoudent leur art en plein milieu de la rue.

Je devais sûrement leur apparaître comme une pauvre folle à l'odeur âcre mais une grande brune vint à ma rencontre. Sans même me demander pourquoi j'avais atterri ici elle m'emmena dans une sorte de salle de bain plutôt grande et me donna une serviettes ainsi que des vêtements de rechange.

Une fois la porte fermé je m'attela à la tâche. Des jours de crasse se devaient d'être effacés...

Je fis plusieurs shampoing, savourant la douceur de l'eau sur ma peau et un sentiment de pure satisfaction me prit quand je compris que pour la première fois non seulement j'étais prête à agir mais surtout, je savais ce que j'allais faire.

Quand je sortirais de cette pièce certes ce ne sera pas facile mais oui j'allai me débrouiller pour débuter un vie, ma vie, me créer une putain d'identité, il en sera finit de la pauvre orpheline adoptée, je voulais renier mon passé.

A partir de maintenant j'étais ... une jeune femme qui avait seulement besoin d'aide pour s'en sortir, j'allais plus laisser les gens m'utiliser pour leur bon plaisir, je n'étais plus un jouet, j'étais une femme qui avait malheureusement pas bien supporter la rue...

J'avais grossi, ça se voyait, j'étais devenue difforme, un mélange entre affamée et je sais pas je n'avais jamais vraiment fait attention à mon corps mais peut être que oui enfin oui j'avais grossi.

Une fois rhabillée j'entrepris d'aller jusqu'à l'accueil quand la même dame brune m'arrêta.

"Vous avez vraiment bien fait de venir ici, nous allons nous occuper de vous, nous ne somme pas seulement un centre d'entraide, nous avons aussi un département pour les jeunes femmes comme vous mademoiselle...?"

Ah elle veut mon prénom...

D'un voix un peu faible je lui répondis

"Sanz"

Elle acquiesça et d'un sourire qui se voulait accueillant enfin je crois elle me fît signe de la suivre

"La première chose que tu dois savoir Sanz c'est qu'ici personne ne te jugera. Chacun et chacune a vécu quelque chose qui l'a amené ici. Certains on perdu un être de leur famille, d'autres ont fait des erreurs qui leur ont coûté chère mais ici on respecte tout le monde. 
Tu sais à combien de mois tu es?"

Elle s'arrêta devant une porte attendant une réponse... mais de quoi pouvait elle parler?

Elle dû remarqué mon incompréhension puisqu'elle se mit à pointer mon ventre d'un signe inquisiteur

Je suivis son regard mais à part le gras qui semblait m'enrober je ne voyais pas de quoi elle pouvait bien parler...

"Tu es enceinte Sanz tu le sais bien non?"

Quoi? Mais de quoi elle parle??!

Je resta muette jusqu'à ce qu'elle finisse par me demander:

"Me dit pas que tu ne le sais pas? Ça se voit tellement... Tu es tellement mince que ça se voit clairement qu'un petit bout grandit dans ton ventre... "

Quoi?

Sous le choc je me stoppa nette contre le mur.

Accolée contre celui-ci mon regard parcourra le vide immense que me semblait ma vie avant de revenir puissance mille. 

Je ne réussi pas à faire face cette fois, je m'écroula complètement en me laissant glisser du mur jusqu'au sol.

Les mains sur ma tête, les cheveux gouttant sur mon T-shirt mes yeux accoururent sur l'endroit que j'avais communément appelé "gras".

Putain j'étais sous le choc, un gosse genre en moi? 

Oh mon dieu mais comment allais-je faire? 

La solution était toute trouvée, avorter, j'allais avorter, fallait que j'avorte....


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Coucou alors vacance pas vacance? comment vous allez????  



SansnomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant