Pensées vagabondes

IX- Si ma vie flottait, elle serait un bateau sur des mers dangereuses...

Comment cacher à Laure ce qu'il s'est passé entre Mary et moi ? Le mieux est d'oublier cet incident et de ne plus penser à Mary. Toutefois, cacher quelque chose à Laure me ronge les entrailles. Je dois juste continuer ma vie comme auparavant.

Je vais donc à l'école comme tous les jours. Sirius semble beaucoup m'apprécier, il n'arrête plus de me parler maintenant. Il se met même à me demander des conseils sur comment réussir un rendez-vous avec Mary. Il ne sait sûrement pas, mais je n'aime pas le voir avec elle, alors je lui dis que je ne peux rien faire pour lui. S'il savait que je rêvais de sa mort tous les jours, il arrêterait de vouloir faire ami avec moi. Ces pensés ne sont pas miennes... C'est Mary qui me fait dire tout ça... Elle est mauvaise pour moi... Elle est nocive et toxique... C'est parce que je me suis trop approché d'elle, que je suis là, à culpabiliser... Tout est sa faute... N'aurais-je donc jamais une vie simple et normale ? Pourquoi tout se complique toujours comme cela... Je voulais juste être heureux... Mais ce monde me rejette... Le bonheur n'existe pas ici... Voilà pourquoi, je dois vite trouver mon vrai chez moi, avant que ce monde ne m'engloutisse à jamais...

Je marche dans les couloirs de l'école, en pensant à ma situation. Et puis, là, une perturbation se met au travers de mon chemin. C'est Mary. Définitivement, la chance m'a quitté. Je n'ai pas envi de fuir mes problèmes, alors je me lance dans un dialogue avec la source de tous mes problèmes.

"- Salut Mary.

- Salut, je voulais te parler d'hier...

- Moi aussi.

- Je sais que tu as une copine et que moi j'ai un copain, mais je ne regrette pas ce baiser d'hier.

- Ok. (Bouche... Pourquoi ne dis-tu plus rien... Parle bordel !)

- Tu sais moi et Sirius...

- Vous allez très bien ensemble! (Pourquoi je ne l'ai pas laissé finir sa phrase...)

- Ha ha ! Non, ce n'est pas ce que je voulais dire. Je...

- Si si ! Je t'assure. (Là je crois que cela devient une habitude de lui couper la parole...)

- Tu es drôle... J'aime ce côté-là chez toi.

- Sinon ? (Pourquoi elle me complimente comme ça. Elle a touché mon point faible.)

- Si t'es libre après les cours, ça te dis de passer un peu de temps avec moi ?

- Non, je sors avec Laure. (J'aimerais tellement dire oui, mais j'ai déjà Laure)

- Humm, Ok alors. Bon bah... à toute.

Je n'ai rien réglé, tant pis, une prochaine fois. Je continue alors ma marche. Et là, je tombe nez à nez avec Anna, juste devant le portail. Non... Pourquoi les problèmes s'entassent comme cela dans ma vie...

Anna était une fille de mon ancien club de natation. Elle était partie vivre près de la plage, il y a plusieurs années déjà. Elle était de passage ici, en août, juste quelques semaines avant la rentrée. Je lui avais proposé de sortir un peu, pour aller à l'endroit au jeu de société. Ce même endroit où je m'étais rendu avec Laure il y a quelques temps. Lorsque je l'aperçus, j'étais tout de suite charmé par son regard. Elle était très attirante et me plaisait beaucoup. Avant de nous rendre à l'endroit prévu, nous nous étions d'abord lancés dans une longue marche. On parlait, on parlait... Et j'avais remarqué qu'elle me comprenait totalement. On avait l'impression d'être seuls sur cette terre. Je me sentais tellement à l'aise avec elle que je savais qu'elle pourrait faire partie de mon vrai chez moi.

En une journée, nous nous étions beaucoup rapprochés. En plus, mon attirance pour elle était réciproque. Cela se voyait qu'elle flirtait aussi avec moi. Elle me tint la main plusieurs fois sans raison, et elle posait même sa tête sur mon épaule gauche, dès qu'elle en avait l'occasion. Elle était toute rouge à la fin de la journée et elle n'arrêtait pas de me regarder. Il y avait bien sûr une connexion entre nous. Mais cela n'allait pas durer, car elle repartait chez elle, près de la plage, juste le lendemain. Ce fut un peu triste, mais bon, c'est la vie. Et là revoilà, en face de moi.

Elle me dit qu'elle est de passage, alors elle vient me saluer. On se parle un peu, puis elle s'en va car elle a des choses à faire. Je suis certain que le destin a de nouveaux obstacles à placer dans ma vie.