~Chapitre 14~

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Le lendemain, Derek ouvrit les yeux sur cette même chambre qu'il avait entraperçu la veille. Il se sentait étrangement mieux. Pas au point de pouvoir se lever, ni même s'asseoir dans son lit, mais il se sentait reposé. La réhydratation et les sédatifs avaient commencés leurs œuvres.

-Salut Derek.

Le jeune homme se tourna vers la voix, près de la fenêtre. Il aperçu dans le flou une silhouette s'avancer vers lui. Le shérif se pencha et posa une main paternelle sur son épaule, et Derek aurait presque juré qu'il avait vu des larmes dans ses yeux clairs.

-Tu nous as fais peur fiston. Non, non n'essaye pas de parler, gardes tes forces. Et de plus, je voudrais que tu écoutes ce que moi, j'ai à te dire avant tout.

L'homme prit une chaise et s'installa à côté du malade. Après un instant d'hésitation où sa nuque ploya sous la culpabilité, il fixa son regard droit dans celui de Derek.

-Quand je suis venu te voir chez toi, il y a quelques mois, je t'ai dit des choses très dures. Je les ai pensés, je ne vais pas le nier. Mais je les regrette. Je n'ai jamais vu mon fils plus malheureux que quand tu es parti, excepté à la mort de sa mère et cela m'a brisé le cœur. J'étais en colère contre toi, et j'avais eu peur pour Stiles, alors tu en as payé les conséquences. Je n'ai pas su être objectif, ni juste. Je n'ai pas cherché à savoir ou à comprendre ce qui t'avais poussé à le quitter comme ça.

Noah se leva et fit quelques pas dans la chambre, les mains posés sur les hanche en signe de réflexion. Puis il reprit, en se penchant sur le pied du lit d'hôpital.

-Tu aimais mon fils ! Je l'ai senti quand tu l'as embrassé ce jour-là en plein rue. Je l'ai compris dans chaque sourire que Stiles affichait quand il revenait d'un moment passé avec toi. Je l'ai vu dans tes yeux quand tu le regardais, alors que vous étiez persuadés que je ne savais pas. Tu l'aimais et tu l'aimes encore. Je voudrais savoir pourquoi ? J'ai besoin d'entendre pourquoi tu as fais ça ?

Derek soupira en refermant ses yeux, crispé de tourment. Lui-même essayait de répondre à cette question. Pourquoi ? Au final, pourquoi avait-il abandonné le seul garçon qu'il avait jamais sincèrement et profondément aimé ? Il commença à parler d'une voix légèrement essoufflée.

-Tout ce que je pourrais vous dire Shérif, ça aura l'air de justification. J'ai cru à ce moment, faire ce qui était le mieux pour lui. Il n'avait pas fait son coming-out, il s'apprêtait à partir à la fac... Ma vie m'attendait dans l'Est, j'avais envie de travailler à nouveau... J'ai paniqué et je me suis enfui, en tentant de me convaincre que je le faisais pour lui autant que pour moi. Pour nous éviter de souffrir, il fallait mieux en finir avant d'être trop attaché... Malheureusement, nous l'étions déjà.

Après un profond silence, Derek reprit :

-La vérité, c'est que j'ai eu peur de le perdre... Comme je perds toujours tout le monde. Je m'en suis seulement rendu compte trop tard.

Durant près de huit jours, Derek ne fut pas autorisé à recevoir d'autres visites que celle de Lars, qui était enregistré comme son référent et du Shérif, car ce dernier avait été particulièrement insistant. Le jeune homme dût prendre sur lui pour accepter l'idée d'une cure de désintoxication, et Lars eut beau tout faire pour l'en convaincre, Derek s'entêtait à dire qu'il s'en sortirait seul comme il l'avait toujours fait.

-Voyons Derek, soit raisonnable. Tu as un problème et cette cure est une solution que tu dois saisir, lui répétait encore le Norvégien, un matin alors que Noah Stilinski entrait dans la chambre.

Derek, debout depuis quelques jours, se tenait devant la fenêtre, les brascroisés sur son poitrail avec un air d'opiniâtreté collé au visage.

A force de passé (en correction et réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant