Welcome to my Life - Tome 2 - Senior Year

Loser like me

-Non mais tu es sérieux Marc ?

-Oui !!!

Mon petit ami éclata de rire au téléphone et je ne pus m'empêcher de le suivre. Près d'une semaine avait passé depuis mon week-end avec Sophie, Cam, et Brian. Marc était chez moi à m'attendre le dimanche soir à la maison et ce fut un réel plaisir de le voir. Il n'était pas resté longtemps mais c'était rassurant de voir que mon petit-ami pouvait passer du temps avec mon père sans que ce dernier ait envie de le tuer. D'ailleurs, une fois mon petit ami parti, la première chose que fit mon père fut de demander à Brian de le suivre dans son bureau. J'avais prétexté l'envie de me laver pour aller les espionner. J'étais montée dans le grenier et m'étais allongée au sol.

-Tu voulais me parler John ?

-En effet. Prends un siège. Tu sais, je ne suis pas un homme qui élève la voix. Je n'aime pas ça, les cris, les disputes à n'en plus finir. Je le fais parfois mais jamais de gaité de cœur. Je ne vais pas te mentir Brian. Je suis outré par ce que tu as osé dire à ma fille et je le suis encore.. Il y a une semaine comme maintenant, je prends encore sur moi pour ne pas te hurler dessus, alors même que je vois tes regrets. J'avais besoin de temps pour réfléchir à ce que j'allais te dire.

-Tu ne devrais pas John. Te retenir.

-Si Brian tu sais pourquoi ? Je suis un homme et c'est ce que font les adultes. Ils se retiennent et relativisent avant de parler. C'est pour ça qu'il m'a fallu du temps pour avoir cette discussion avec toi et que je ne t'ai rien dit sur le coup. J'étais beaucoup trop choqué. Jamais je n'aurais pu croire que des choses pareilles pouvaient sortir de ta bouche. Mais maintenant que je sais ça de toi, je repense à toutes les fois où j'ai cru que Sarah exagérait parce qu'elle était effrayée que tu prennes sa place dans mon cœur. J'ai pensé que c'était de la jalousie. Mais c'était fondé n'est-ce pas ? Je vais t'avouer quelque chose. Tu n'es pas le seul à avoir des regrets. Je n'ai pas su protéger ma fille comme j'aurais dû le faire et jamais je n'aurais pu penser que tu participais activement à son malheur Brian. Mais ce que j'ai appris de toi la semaine dernière m'a travaillé tous les jours, à chaque fois que je posais les yeux sur toi, je me suis demandé si tu avais une part de responsabilité. Alors je vais te le demander une seule et unique fois. Réponds sans détour. Est-ce que tu es responsable de l'état de Sarah ?

-Oui, en partie. Moi aussi je pensais qu'elle exagérait parfois son état et j'en ai joué pendant des mois et des mois. Je voulais la sortir de sa zone de confort pour m'amuser. Je voulais juste la faire grandir un peu parce qu'elle se comportait pour moi comme une gosse. Je savais pas qu'elle avait aussi peu confiance en elle et qu'elle ressentait du vide, qu'elle était comme ça, qu'elle s'en voulait pour la mort de sa mère et qu'elle... avait l'impression d'être une moins que rien. J'ai participé à son état et je veux que tu me crois John, je suis désolé, vraiment vraiment désolé. Je n'aurais jamais fait ça si j'avais su... ça fait une semaine que j'essaye de regagner sa confiance, je sais que c'est pas gagné... Mais Sarah veut qu'on aille de l'avant et j'ai besoin de savoir ce que tu décides à mon propos. Si tu veux que je parte... je comprendrais. Si tu veux que je n'approche plus Sarah, je le ferai aussi. Je ferai n'importe quoi pour que vous alliez mieux tous les deux. Je peux comprendre que que tu ne veuilles plus me voir ou me parler.

J'avais eu envie de descendre pour mettre fin au massacre. Mais je ne pouvais pas le faire parce que mon père et Brian avaient besoin de se parler à cœur ouvert et ils ne l'auraient pas fait avec moi à proximité. Il fallait que mon père lui dise la vérité, qu'il n'était pas le seul responsable.

-Je vais être franc. J'ai été déçu d'apprendre que je m'étais trompé sur toi. Je pensais que tu la protègerais quand moi je ne peux pas être là, parce qu'à mes yeux, tu es mon fils. Tu es mon fils Brian, pas le parasite que Sarah a dépeint. Oui, elle me l'a dit. Je m'en veux énormément parce que vous êtes mes enfants et que je n'ai pas su instaurer un climat de confiance et de sécurité au sein de mon propre foyer. J'ai échoué en tant que parent et en tant que père.