Wonder land

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On m'a dit que ça existait le bonheur, le paradis, le pays des Merveilles. Mais c'est pas vrai, c'est une invention des gens heureux, qui voient tout en rose. Ces gens que le destin a décidé d'épargner, ces gens à qui la vie a décidé de sourire, ces gens à qui tout  réussi. Je les deteste. Moi, je suis de ceux qui sont nés pour être malheureux. Mes parents ne m'ont jamais aimés et ils me l'ont clairement fait comprendre. Ils n'étaient jamais fiers de moi, jamais là pour me féliciter quand je réussissais quelque chose, jamais là pour me conseiller. Non, mes parents ne s'occupaient pas de moi et me considèrent comme une erreur. Raison pour laquelle, j'ai quitté le plus tôt possible la maison familiale, qui était pour moi une prison et j'avais besoin d'évasion.

A l'école, c'était pareil. J'avais pas d'amis, personne à qui me confier, seulement ces gros durs plus vieux et plus forts que moi qui me brutalisaient , se moquaient de moi et me rappelaient à quel point j'étais seul et sans défense. J'en faisais des cauchemars la nuit.

Etais-je condamné à rester seul et détesté de tous jusqu'à la fin de mes jours ?

Allais-je vraiment souffrir ainsi, en silence, toute ma vie ?

Personne ne voudrait donc jamais de moi ?

Faut croire que non, puisqu'aujourd'hui j'ai trouvé  ce que certains appellent "l'amour".                
Et l'amour c'était cette fille, qui me faisait sentir vivant, qui me faisait découvrir des sensations, des émotions autres que la douleur et la mélancolie. Elle m'aimait, je l'aimais, on s'aimait. Peut-être trop au final. Passer de "pas aimé du tout" à "trop aimé" m'a peut-être tuer de l'intérieur. Comme un choc sentimental.  Trop d'amour d'un coup. Overdose d'émotions.             
Overdose... Besoin de ma dose.

Besoin d'évasion.

Ce que c'est con. Toute ma vie j'ai cherché à aimer quelqu'un qui m'aimerai en retour, croyant que ça guérirai mes blessures, que je ne souffrirais plus. Mais maintenant que c'est le cas, je me rends compte que ça me fait encore plus mal. Etre amoureux de quelqu'un rend dépendant de la personne. On ressent toutes ses émotions, son humeur déteint sur la nôtre, on ne vit plus que pour elle. Et ça fait mal, on aime trop pour aimer bien, c'est la maladie d'amour. Je pensais que ressentir de l'amour me libérerait d'un poids, mais enfaite je me suis passé les menottes tout seul.

Besoin de ma dose, besoin d'évasion.

Envie de soleil, besoin de sommeil. La tête dans les nuages, j'ai envie de prendre le large, de découvrir d'autres paysages et oublier mes vieux démons au passage. On fait avec ce qu'on peut, oublier c'est tout ce que je veux.

Alors je m'évade dans mon monde, mon paradis. Je ferme les yeux, une, deux, trois injections... Revoici l'amour de ma vie, celle qui me fait oublier tout mes soucis. Ecstasy.
Et me revoilà au pays des Merveilles.

Welcolme to my Wonderland, my Hell.


                  " Drugs you should try, this feel nice"

OverdoseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant