- Allez !
Le corps étendu sur le sol ne bouge toujours pas.
- Debout !
Il lui donne un nouveau coup de pied.
Pas même un tressaillement venant de la victime.
Diego s'inquiète, Diego devient livide.
Allons donc, Eva jouait certainement la comédie. Elle avait déjà pris des roustes plus sévères. Celle-ci n'en était qu'une parmi d'autres. Et puis, elle l'avait mérité.
- Eva, ça suffit ! rugit Diego en shootant dans les côtes, à la fois furieux et angoissé.
Ses sentiments se mélangeaient, formant un maelström d'émotions destructrices.
Le coup fait un bruit mou. On entend un craquement discret.
Pourtant toujours aucune réaction.
Comment tout cela était-il arrivé ? La soirée avait pourtant si bien commencé pour lui ! Il était parti en boîte de nuit avec ses amis, s'était permis d'offrir quelques verres aux jolies demoiselles qui l'entourait et avait dansé coller-serrer pendant des heures avec chacune d'elles. Bien qu'il ait bu bien plus qu'il n'aurait dû et qu'il titubait, cela ne l'empêcha pas de rentrer chez lui en conduisant, bien que l'alcool et les substances illicites qu'il avait consommé lui rendent la tâche difficile.
Eva l'attendait, se rongeant nerveusement les ongles. Des emballages de chocolat de la marque Milka, traînaient sur la table, derniers indices de son syndrome je me goinfre quand je stresse.
Quand il entra dans la pièce, elle se redressa immédiatement.
- Ca fait des heures que je t'attends, où est-ce que tu étais passé ?
- Mmh, me casse pas la tête, Emma.
Eva fronça lentement les sourcils. Il ne se souvenait pas de son prénom ? Est-ce parce qu'il a trop bu ? Peut-être qu'il l'a trompé ? Elle soupira. Dans l'état dans lequel il était, mieux valait ne pas poser de questions. Il l'avait déjà frappé trois fois cette semaine, alors qu'elle voulait simplement savoir pourquoi il était rentré si tard. Non, elle ne voulait pas se faire violenté à nouveau. Mais elle ne pouvait pas non plus rester là, les bras croisés à ne rien faire. Diego avait changé et pas dans le bon sens du terme. Elle l'aimait, elle se devait de l'aider et d'essayer de comprendre pourquoi il sortait si souvent ces derniers temps, pourquoi il buvait autant, pourquoi...
- Je ne te reconnais plus Diego, dit-elle dans un souffle.
- Comment ça ? lui répond le brun
Elle hésita quelques secondes. Devait-elle lui dire tout ce qu'elle pensait ?
- Je te trouve différent, ces derniers temps. Tu sors beaucoup, tu bois énormément, tu consommes n'importe quoi... Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
Diego ne lui répondit pas tout de suite. Il se contenta d'abord de la regarder, puis d'un coup, éclata d'un rire dément.
- Eh bien je m'amuse, voilà tout ! Je profite de ma jeunesse et tu devrais en faire autant, au lieu de t'inquiéter pour moi comme ça. T'es un vrai pot de colle ! Sérieusement, tu m'as appelé dix-sept fois !
- Oui, je m'inquiète pour toi ! Parce que je t'aime et que tu fais n'importe quoi ! Tu t'es regardé ? Tu es complètement bourré, en plus d'être défoncé. Je ne te comprends pas. Si tu vas mal, tu n'as qu'à m'en parler. Boire comme un trou et fumer n'importe quoi ne va pas t'aider à résoudre tes problèmes !
Le brun se leva d'un bond et s'avança vers elle.
- Je vais bien ! Tu es jalouse, c'est tout ! Comme tu ne sais pas profiter de la vie, tu veux m'empêcher de m'amuser, hein ? C'est pas de ma faute si t'es coincée du cul.
Sans s'en rendre compte, Diego prenait tout ce qu'il lui tombait sous la main et le balançait à l'autre bout de la pièce.
Eva commençait à prendre peur. Il n'avait jamais eût l'air si enragé. Il s'approcha d'elle et commença à la frapper.
" Tu es jalouse, hein ? Tu ne veux pas que je sois heureux, Emma ?"
Elle réussi à lui asséner un coup de pied dans l'entre jambes, ce qui lui fit pousser un cri de douleur. Elle se releva aussi vite qu'elle pût et s'empressa d'attraper son portable pour appeler la police. À peine eût-elle le temps de composer le numéro, qu'il lui arracha le mobile des mains. Celui ci vînt heurter violemment le mur de la cuisine.
- T'essayais d'appeler qui ? Tu veux m'envoyer en taule, c'est ça ?
Eva prise de peur, sortie de la maison en courant, essayant d'échapper à cet homme dépourvu de sens qu'était devenu son petit-ami. Malheureusement, elle ne courait pas assez vite, il la rattrapa rapidement, et lui balança un coup de poing en pleine figure. Suivi d'un coup pied, d'une gifle, d'un crochet du droit... Et finalement, il l'étrangla, jusqu'à ce que ses yeux s'injectent de sang, que son visage devienne rouge, presque violet et qu'elle cesse de gesticuler.
Et maintenant, c'était fini.
Diego tombe à genoux. Il a peur d'avoir cassé son jouet. Une sensation de froid mortel lui prend la gorge.
- Eva, réponds-moi... murmure-t-il, le ton mal assuré.
Il écarquille les yeux et prend le visage de sa victime entre ses mains. Le cou d'Eva est marbré de traces de strangulations et de brûlures. Dans l'encolure de son pull à large échancrure, on peut voir un hématome violacé. Son pull est est taché de sang. Sang qui coule aussi au coin de ses tendres lèvres fendues.
Diego essuie le menton ensanglanté de la jeune endormie, espérant la réveiller.
Sa joue est tuméfiée, son regard au beurre noir...
Peut-être qu'elle fait juste une sieste..?
Il se mordit la lèvre. Il n'était pas assez idiots pour croire à de tels conneries.
Eva a un si joli visage : une peau de pêche, un regard adorable, un nez aquilin, des lèvres qui appellent à embrasser...
La main de Diego se perdit dans ses cheveux blonds qu'il avait si souvent tirés, si fort qu'il en avait arraché des touffes entières.
Il l'enlace, peut-être que ça la réveillera ? Comme dans les contes de fées. On embrasse la princesse pour que cette dernière s'éveille d'un sommeil profond comme la mort...
La mort.
Il s'aperçoit alors qu'il sanglote sur la dépouille de la jeune fille, tout en la berçant.
Peut-être que c'est lui qui ne voulait pas la voir heureuse.
Et maintenant elle ne pourrait plus jamais l'être puisqu'il l'avait...
Un hurlement retentit dans la nuit, qui recouvrît la ville comme un voile de deuil.
Est-ce que tu as peur, de croire au bonheur ?
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Overdose
De TodoAmours empoisonnés, meurtres passionnés, overdoses sucrées. Gamins désorientés, jeunes adultes désabusés, adolescents qui ne savent plus aimer. Poésie à l'eau de rose, parsemée de seringues et d'ecchymoses. Douce mélancolie, berce moi le temps d'...