Entre deux lames

Médiévaux combats

Deux dragons se faisaient face. Un immense château s'écroulant sur lui-même et ayant certainement plusieurs siècles derrière lui faisait office d'arène de combat. Quant aux créatures ailées, elles étaient d'une magnificence absolue. Celle de gauche représentait un long dragon noir dont les écailles, lorsque les rayons du soleil les frappaient, reflétaient un éventail de bleu et de vert. Si on n'aurait jeté qu'un bref coup d'oeil à cette bête, il aurait vaguement ressembler à un dragon chinois vu son corps de serpent et ses longues moustaches, toutefois, ces cornes torturés inspiraient davantage la crainte que la sagesse. Deux yeux verdoyants au milieu de son énorme tête, de la fumée épaisse sortaient de ces naseaux frémissants. Son ventre, plus pâle, était brun foncé, tout comme ses griffes assassines. Et, finalement, deux ailes d'une couleur grise argentée terminées par de monstrueux pics faisant le double de sa taille achevaient ce tableau sombre et puissant. Appelons ce distingué mâle Blach Space. (pas de jugement, svp)

De l'autre côté se trouvait un dragon plus petit de longueur, cependant nul n'aurait souhaiter rencontrer son bouillant regard. Ces écailles étincelaient d'un rouge ardent, se dégradant vers l'orangé sur son ventre, son cou ainsi que la membrane de ses ailes. Tout le long de son dos s'élevait une chaîne de monticules bruns rougeâtre plus aiguisés les uns que les autres et qui se terminaient sur sa tête. Derrière chaque mâchoire, ces mêmes rochers y étaient, donnant un caractère vif et angoissant au dragon. Contrairement à son antagoniste, cette créature-ci possédait un museau, non pas allongé, mais carré. Et, comme tout dragon se doit de l'être, elle affichait une prestance royale due à son long cou arqué et à son regard inflexible. Elle sera nommée sous le diminutif de Red Sky. (let's go le thème du ciel)

L'atmosphère tremblait d'agitation de fébrilité.

Soudainement, une tour rongée par les millénaires s'écroula tout près. Le sol frémit alors que l'écho de l'écrasement survenait, fort et bruyant. Black Space y jeta un regard furtif, et ce fut sa première inattention. Red Sky, de ses longues griffes acérées, frappa son immense gueule. Il vociféra sa rage en réponse, avant de prendre son égal à bras-le-corps. Ses serres déchiraient le ventre de la créature rouge, maintenant sur le dos. Celle-ci rugit au visage du dragon noir, puis se retourna précipitamment, envoyant ses pics dorsaux déchirer l'encolure de l'ennemi. Ce dernier ouvrit grand sa gueule, gerbant un tonneau de lave en fusion qui brûlèrent sévèrement Red Sky, qui expulsa un rugissement de souffrance pure.

Elle déploya ses interminables ailes, s'élevant dans le ciel afin de donner le temps a son corps de régénérer.

Alors qu'elle prenait de l'altitude, Black Space la suivit, non désireux de la voir se rétablir.

Malencontreusement, l'aile droite de Red Sky avait été touchée par la lave infernale, ce qui la fit chuter. L'air siffla pendant sa descente incontrôlée où, par tous les moyens, elle tentait de réduire sa vitesse, battant des ailes malgré sa douleur. Le palais s'approchait rapidement. Trop rapidement. C'est alors qu'elle aperçut la plus longue et la plus large tour. À sa portée. Red Sky planta ses griffes dans la pierre, qui crisserent atrocement pendant sa chute. La créature s'accrocha avec ferveur, et elle réussit à rester en place. Puis, à l'aide de léger coup d'aile, elle sauta d'une tour à l'autre. Elle atterrit finalement sur un rempart, sa respiration forte alors que ses blessures guérissaient efficacement.

Black Space, de son côté, la laissa se remettre à neuf, puisque lui-même avait écopé de graves lacérations. Le souffle court, son regard chargé de haine était rivé sur Red Sky. Qui sait si elle chargerait alors qu'il se soigne.

...

Leur respiration hachée était parfaitement synchronisé alors qu'ils se dévisageaient, un mélange d'étonnement et d'appréciation dans leurs yeux. Aldric fit tournoyer son magnifique katana, synonyme qu'il était près à charger. Meredith, en réponse, avança une jambe et pointa sa dangereuse épée à double tranchants vers le belligérant.

...

L'étalon s'ébroua en raclant le sol d'impatience. Sa robe noire frémit, dû à l'hiver glacial. Effectivement, le grand cheval se trouvait en plein milieu d'une immense forêt de conifères. Saupoudrés de neiges, leurs pics touchaient le ciel.

Cependant, il n'y avait pas que forêts et monts enneigés.

Se trouvait ici une arène.

Elle avait été construite entièrement en bois, et formait un cercle afin d'avoir la meilleure vue possible sur la joute ayant lieu plus bas, dans le mélange de boue, de neige, et de sang. Le bâtiment circulaire était garni de bourgeois comme de pauvres paysans dévorés par le froid, quêtant quelque chaleur que ce fut, même si ce devait être des éclaboussures d'hémoglobine.

Toujours est-il que deux cavaliers se faisaient face. Quiconque n'aurait pu les différencier puisque leur armure était tout à fait la même et que l'épaisseur de celles-ci empêchaient de discerner le sexe des belligérants. Seule la robe de leur monture, l'une rousse et l'autre noire, permettait aux spectateurs de parier.

Au bras, ils portaient une éternelle lance, aux riches couleurs de bleu nuit et d'argent.

On voyait leurs souffles chauds s'évaporer dans l'air froid des montagnes, intouchables et immortelles.

Un des chevaux racla le sol, tandis que l'autre ne cessait d'avancer et de reculer, démontrant leur nervosité évidente. Le cavalier tira sur les rennes, immobilisant son étalon.

Tout à coup, le chant d'un cor traversa l'air, semant un silence de mort et l'envol d'oiseaux apeurés.

Le combat avait commencé.

Sans plus attendre, les cavaliers éperonnèrent leurs destriers, fonçant vers l'ennemie à toute vitesse. À coup de cravache, ils accélérèrent drastiquement.

Un souffle, une seconde s'étirant dans l'espace plus de temps qu'il ne le faut, un vieillard beuglant un encouragement, un truand reniflant sa morve visqueuse...

Le choc fut violent.

Malgré la lance du cavalier noir qui semblait se diriger droit dans les intestins du cavalier roux (rousse, entre nous ;) ), celle-ci divergea son arme et fit pénétrer la sienne dans l'estomac ennemi. Perçant l'armure sans la peau, le cavalier vint rencontrer le sol, son souffle coupé par le choc.