Si demain je ne revenais plus m'en voudrait elle? Elle dit que je suis son monde. Que je suis sa plus grande réussite. Quand je vois dans ses yeux, j'ai si mal d'avoir peur de son amour. Car je sais qu'elle peut me sauver. Qu'elle peut arriver à faire de moi une bonne personne. Mais je ne peux pas. J'ai trop d'armes braqués sur moi, trop de faux culs dans mon équipage. Elle m'a donné de l'amour et eux de la haine. Je les ai choisi pourtant. Car un jour j'ai lu qu'il fallait mieux rester plus près de ses ennemis que de ses amis. A chaque bouffée de fumée, je perds le nord. Les putes et l'alcool ont remplacé les messes et le jeûne. Quand je vois autour de moi, je le remarque pourtant. Un jour je vais y rester. Mais qui a dit que ce n'était pas mon vœu? Mon cœur ne tolère aucun de ces sentiments qu'ils qualifient de noble. Comme cette meuf au lycée qui m'avait donné tant d'amour, je lui ai donné mon mépris en retour. Se souvient elle de moi encore? Mes réussites à qui je les dois? Au ciel ou ma froideur? Que fait on quand Dieu lui-même nous hante? C'est pas un conte de fée que raconte mes sourires. Le cauchemar est permanent. Faire des chiffres est ma seule prière sainte. Je ne prie pas pour l'amour. Ni pour la compréhension. J'ai déjà les siennes. Une mère ça donne sans rien vouloir en retour. Elle m'a tant donné et une éternité de bonheur je lui dois.
