"Whispering lunar incantations,
Dissolve the floors of memory"
TS Elliot, Rhapsody of a Windy Night.Assise sur le dossier d'un banc, ses pieds posés sur le siège, sous le marronier de la cours, l'adolescente contemplait le ciel. Celui-ci, d'un azur clair, éclairait la brise fraîche d'Octobre. Dans sa petite veste de jean, elle frissonnait un peu, l'automne l'enlaçant de ses caresses de glace. Ses amis l'attendaient, bien au chaud en permanence, pourtant elle n'avait pas envie de rentrer. Elle était bien, dans la cour, seule face au ciel de septembre. Il avait la couleur de ses yeux, la couleur de l'été, de l'automne, de l'hiver et du printemps, la couleur de la mer et la couleur de l'espoir, la couleur de l'ourlé qui borde les bleuets. Ce ciel, elle l'adorait car c'était le même de son pays. Son pays, celui où elle n'était pas née, celui qu'elle adorait, celui de sa ville de miracle bordant la mer et effleurant le désert. Sa ville, son pays, là où il ne pleuvait jamais. C'était la même couleur.
Comme elle aimait ce ciel-là...Son téléphone vibra; c'était une amie, Angélique, qui lui demandait où elle était. Elle pencha la tête, ferma et inspira profondément, se gorgeant de ce ciel qui lui tendait les bras, puis rouvrit des yeux éclairés, un sourire imprimé sur les lèvres. Puis, elle sauta du banc et atterrit dans les cailloux qui recouvraient la cour, tout en envoyant un message pour rassurer son amie.
"J'arrive tout de suite."
Elle descendit les marches qui menaient à la permanence, située dans un sous-sol mal éclairé. Puis, elle ferma les yeux, poussa un dernier soupir de regret en songeant au ciel bleu.
Et la jeune fille poussa la porte de la permanence.
VOUS LISEZ
Azul
RomanceC'est un mensonge. Les coquelicots ne poussent pas sur les champs de bataille. Les bleuets non plus. Je m'appelle Azul et j'ai le sang rouge. Rouge de regrets, rouge de sa haine, de sa déception, rouge des coquelicots qui sont gravés dans mes veines...