Personne n'y croyait. [Joohyuk // Monsta X FR]

09.

00:48.

Jooheon venait juste d'arriver à l'hôpital, il avait fait du mieux qu'il pouvait pour être aux côtés de son ami le plus rapidement possible. Il se posait des millions de questions, mais une seule était concrète et c'est celle-ci qui ressortait du lot. Est-ce que Minhyuk va bien ? C'était l'essentiel, du moins pour l'instant.

Devant le comptoir depuis dix bonnes minutes, ce fut enfin le tour du jeune homme qui était pris d'une panique sans égal. La femme chargée de l'accueil lui indiqua le numéro de chambre sans lui dévoiler plus de détails sur l'état du patient. C'est après avoir pris l'ascenseur que Jooheon arriva finalement devant la porte tant demandée mais aussi redoutée. Il toqua trois coups avant de pénétrer doucement dans la pièce, le coeur ratant un battement au même moment.
L'aîné était allongé, sur ce lit d'hôpital sans confort, des hématomes partout sur sa peau blanchâtre. Ses jambes étaient plâtrées et il semblait dépourvu de toute énergie. Le visiteur s'installa silencieusement sur la chaise se trouvant près du lit de Minhyuk, et enveloppa avec douceur sa main autour de la sienne.

- Tu me fais peur parfois tu sais... Tu as l'air vraiment épuisé. Mais t'en fais pas, je ne vais pas te laisser seul cette nuit, compte sur moi.

C'est alors que le plus âgé resserra son poing, en écarquillant petit-à-petit ses paupières. Il laissait à ce moment-là à la personne dont il était amoureux le pouvoir d'épier ses yeux fatigués. Il fut d'ailleurs surpris de découvrir Jooheon au pied de son lit, mais son coeur était à présent un peu moins lourd.

- Jooheon...

- Ça va ? Ça a l'air douloureux... Ne te force pas à parler si tu n'en as pas la force, ok ?

- Mmh...

Minhyuk bailla puis esquissa un faible sourire à son cadet. Ce rictus était différent des autres, il cachait un sentiment que tout le monde éprouvait à un moment ou un autre. Il prit la parole, susurrant d'une faible voix.

- J'ai une mauvaise nouvelle... D'après le pronostique des médecins, je devrais vite récupérer niveau forme physique et petites blessures mais... Pour ce qui est de mes jambes... Je ne pourrais plus jamais danser.

Le jeune homme ne put continuer sa phrase, il n'arrivait plus à contenir ses émotions. Les larmes ne cessaient de perler sur ses joues, alors il couvrit son visage des ses mains tremblantes.

Jooheon quant à lui, ne savait pas quoi répondre face à cette nouvelle qui le choquait fortement. Il était pris entre la colère et la tristesse, il ressentait l'envie de faire payer au coupable.
Il décida alors de prononcer quelques mots afin de tenter de rassurer son ami, mais il savait bien qu'une peine comme celle-ci ne pourrait jamais être consolée.

- Je serais toujours là, je te le promets. On va se battre et trouver une solution. Au moins, on va trouver les coupables et faire justice.

- Ça ne rendra pas mes jambes tu sais...

Minhyuk, défaitiste ? Non... J'y crois pas.

- Certes, mais le ou les coupables doivent payer pour ça. Et puis, il ne faut pas perdre espoir, si ça se trouve, avec le temps...

- Les médecins ont été formels...

À ce moment là, les regards des deux hommes se croisèrent, et le garçon à la chevelure rouge ne put s'empêcher cette fois de faire quelque chose que Minhyuk et lui attendaient si timidement depuis longtemps. Il se pencha vers l'avant et déposa avec délicatesse ses lèvres pulpeuses sur celles de son aîné qui sanglotait faiblement. Les deux jeunes fermèrent leurs yeux et un silence presque agréable s'installa dans la chambre d'hôpital, qui était occupée par la tristesse mais également par l'amour.
Ils finirent par s'endormir tout deux épuisés par cette soirée infernale, Jooheon appuyé contre le dos de la chaise et son aîné toujours dans le lit inconfort.

06:12.

La nuit fut de courte durée, la police venait d'arriver pour interroger Minhyuk sur les circonstances de l'agression. Deux agents de police étaient dans la chambre, debout, juste en face du lit où se situait le patient.

- Avez-vous vu les visages de vos agresseurs ? Est-ce que vous avez des ennemis dans le milieu de la danse ou juste dans votre vie en général ?

Questionna un des policiers, un bloc-note et un stylo en main.

- C'était deux grands hommes, un assez musclé et l'autre fin. Les deux avaient des couleurs de cheveux extravagantes, le plus grand avait les cheveux blancs et l'autre je ne me souviens plus exactement... Oranges je crois. Je n'ai pas d'ennemis, je n'aime pas avoir de relations néfastes avec les gens...

Pendant que Minhyuk énumérait les faits, Jooheon semblait totalement égaré dans ses pensées. Il se remémora l'altercation de la veille avec cette fille qui insistait auprès de lui avec ses avances. Le jeune homme blond l'avait gentiment envoyée bouler. Enfin, pas si gentiment que ça d'ailleurs, et en plus de ça, ce n'était pas trop dans les habitudes de son aîné. Le plus jeune prit alors la parole en s'adressant aux agents.

- Si... Il y'a cette fille qui m'a insulté hier en pleine rue. Elle s'est faite licenciée pour harcèlement, elle m'a donc menacé en disant qu'elle allait se venger... Minyuk m'a défendu à ce moment là, alors cette piste est plausible, non ?

Le plus âgé observait Jooheon qui se sentait coupable, ce dernier semblait certain du fait que ce soit cette fille qui a envoyé deux hommes pour le frapper.
Une fois toutes les informations notées sur le carnet, les policiers partirent et Minhyuk, inquiet, s'adressa à l'homme qu'il aimait.

- Rentre chez toi, t'es épuisé. Tu dois au moins te reposer correctement. Tu reviendras me voir demain, t'en fais pas, il ne va rien m'arriver.

- Non. C'est ma faute si t'es là, je ne vais pas prendre le risque de te laisser seul. Juste le fait de te voir comme ça, ça me donne envie de tout casser... Je suis désolé... Tellement désolé.

Le plus âgé se redressa en faisant un gros effort, tirant sur le col du pull de Jooheon en afin de l'attirer contre lui. Leurs visages étaient séparés par quelques petits centimètres que Minhyuk aurait bien franchis si il n'était pas aussi timide que ça. Il se contenta de chuchoter quelques mots avec un léger sourire aux lèvres.

- Tais-toi, idiot.