Partie 7

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Le lendemain

   Izuku, encore ensommeillé, s'accroupit pour lacer ses chaussures. Ça faisait très longtemps qu'il n'avait pas aussi bien dormi, et ses yeux peinaient encore, 45 minutes plus tard, à ne pas se refermer. Il ne se souvenait même pas de s'être endormi, d'ailleurs. Juste d'avoir fermé les yeux un instant, et que quand il les avait rouverts, il était dans son lit et Katsuki n'était plus là.

   Les évènements de la veille n'étaient pas bien clairs dans son esprit encore un peu embrumé. Assez troubles pour qu'il se demande si il n'avait pas tout simplement rêvé. C'était même l'hypothèse la plus probable, même si ça le déprimait complètement de l'admettre. Il soupira, passa le seuil et referma la porte derrière lui.

   Il se retourna, et toute trace de sommeil disparut de son esprit en une fraction de seconde. Katsuki se tenait sur le trottoir, adossé à un lampadaire, le fixant avec son habituelle expression énervée. Un milliard d'émotions et de pensées traversèrent Izuku à toute vitesse. Incapable de se résoudre à une action, il resta debout sur le palier, à regarder Katsuki dans les yeux, son cœur ayant apparemment décidé de faire un concours du plus gros dysfonctionnement avec son cerveau et battant de la manière la plus inégale possible.

– ... Quoi ? Grogna finalement Katsuki après dix bonnes secondes de blanc.

– Ah ! Sursauta Izuku. Ah, rien...

– Bah bouge-toi, alors.

   Izuku le rejoignit en courant presque, et ils commencèrent à avancer vers la gare dans un silence quasiment religieux. À cette heure, la rue était totalement vide. Le soleil juste levé n'était voilé que par un nuage à moitié effiloché, et la tiédeur printanière emplissait déjà les murs. Le temps allait probablement être magnifique.

   Deku fut tiré de ses pensées par un contact chaud sur sa paume droite. Il sursauta en constatant que Katsuki avait pris sa main et consacrait visiblement toute son énergie à regarder fixement devant lui, le visage pourpre.

– QUOI ? Aboya-t-il en remarquant qu'Izuku le fixait.

– Rien ! Fit précipitamment Izuku. ...Rien.

Ils continuèrent à avancer dans une ambiance mi- gênée, mi- fébrile. « Au moins, je suis fixé, c'était pas un rêve. », pensa Izuku en tentant sans grand succès de réfréner les battements de son cœur. Il n'arrivait pas à se concentrer sur autre chose que le contact de la peau de Katsuki sur sa propre peau, au point qu'il trébucha trois fois et faillit rentrer dans des lampadaires deux. Ils arrivèrent finalement à la gare, toujours seuls, et montèrent sur le quai. Aucun des deux ne rompit le contact. Izuku leva son regard vers le ciel.

« ... Si seulement le train pouvait être en retard... »

Fin


La Théorie de l'Inconscient [Katsudeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant