19.

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Ce sont tes lèvres qui s'écrasent sur les miennes en premier. Toi. Ton souffle. Tout entier. Tes mains sur mes hanches. Mes cuisses qui passent par-dessus les tiennes. Je ne contrôle rien. Je n'ai pas peur. Je t'embrasse les yeux ouverts. Je te laisse t'accrocher à moi de toutes tes forces.

Ta langue est chaude, tes baisers n'ont rien de l'ardeur sèche de ceux de Mathéo. Ta bouche a le goût de la limonade, je n'ai mal nulle part, je suis juste immensément bien.

On s'embrasse longtemps.

Ce n'est plus terrifiant, passionné, c'est juste doux et lent, c'est le baiser des gens amoureux au cinéma.

Et j'aime ça.

Terriblement.

Le bruit de ta respiration, de la mienne.

Sentir ton ventre se soulever au milieu des baisers.

Ta langue qui glisse, ta bouche qui descend dans mon cou.

Je renverse la tête, c'est trop c'est bon c'est BON. J'ai envie d'être nue sur toi, tout-de-suite. Ca me fait peur.

Alors je te repousse d'un coup sec, je tombe par terre sur le tapis, on se regarde les yeux écarquillés, tu dis quelque chose que je ne comprends pas. Je pars en courant.

Quand je rentre Mathéo est déjà là. Il gueule parce que rien n'est prêt dans la cuisine, parce que j'étais partie, il gueule parce que rien ne va entre nous, parce qu'il a bu, parce qu'on s'aime plus, qu'on fait semblant. Il gueule parce que j'ai peur de lui et qu'il aime me coincer contre les murs, il aime le bruit de mes os qui tapent contre toutes les surfaces dures de l'appartement. Il aime me voir chialer et le supplier d'arrêter.

Et moi je me laisse faire, parce que je ne crois pas mériter quelque chose de mieux que ses poings qui s'enfoncent dans mon ventre.

Love is a losing gameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant