Partie 8

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Vendredi 15 Octobre

Pardonnez-moi mon Dieu car j’ai péché. À l'instar de David, j’ai péché contre toi et contre toi seul. J’ai combattu de toutes mes forces, mais j’ai succombé. Seigneur, la chair est faible, un esprit amoureux l'est encore plus. Plus je résistais, plus elle me guettait... Le plus dur c’est que j’ai aimé...Mon Dieu, mon Père, ne garde pas ta colère à toujours. Soit compatissant envers moi. J’ai fait ce qui est mal à tes yeux. J’ai brisé mon vœu…..

J’ai voulu aller la voir pour lui informer de mon départ et lui avouer mes sentiments. Je ne pouvais plus rester sans rien faire, il fallait agir. J’ai réussi à sortir de l’Eglise très discrètement et j’ai pris le premier taxi pour aller la voir.

Elle semblait m'attendre, là sur le rocher, dans le froid, les yeux fixes sur la Lune, fredonnant une chanson latino. Je voulais l'approcher pour sentir la chaleur de sa peau. Je voulais la prendre dans mes bras une toute dernière fois, dans cette vie. Elle chantonnait, et elle bougeait au gré de la musique. Je me suis mis de très près sans vouloir la déranger mais elle s’est tout de suite aperçue de ma présence...

“ Ah, Eddy...-avec un sourire- Vous m’avez fait peur. Je croyais que c'était un loup.
- Pardonne-moi je n’ai pas voulu t’effrayer... mais que fais-tu au beau milieu de la nuit?
- Je ne sais pas... J’ai voulu prendre l’air, repenser à ma vie... le changement est... je ne saurais comment agir avec mes anciens clients ou d'autres personnes...
- C’est normal. Tu sais, le changement, au commencement c’est difficile... Au beau milieu c’est la confusion, la panique totale; mais à la fin ça fait tellement du bien... c’est pour cela qu’il faut être patient... la patience c’est l’arme du maître... ou de la maîtresse dans ton cas...
- Que serais-je sans vous? Vous êtes la plus belle chose qui me soit arrivé.
- Tu es tellement gentille.
- au début, vous ne m'inspirez pas confiance. Mais j’ai appris à vous connaître et à vous apprécier. Ah! Si seulement... maintenant je sais que je peux compter sur vous et ceci pour toujours ...”
J'étais frigorifié. Elle commençait à me faire confiance au moment où j'allais l'abandonner.
Elle s’est tout de suite rendue compte que quelque chose n'allait pas. Elle me fit entrer et je l’ai expliqué ce qui se tramait à l’Eglise. Elle était si désolée, elle n'était qu'à un fil d’éclater en sanglots. Elle me regarda dans les yeux et m’a dit “ Mais pourquoi il fallait que vous soyez prêtre? Pourquoi le resterez-vous ? ” Et là je savais plus ce qui passait... Le temps s’est arrêté, seul mon cœur battait, le son vague, sourd, tout alla en slow-motion. J'allais me lancer, Je devais vider mon sac et partir léger pour je ne sais où... le seul mot qui me vînt à l'esprit c’est “Luna.” Tous deux assis sur le sofa, sa poitrine me fixait... Elle me sauta dessus. Elle m'embrassait à pleine bouche... J'étais étonné... étonné de goûter ses lèvres, elle était douce, sa langue parcourait mon cou, ses mains, mon dos et même mes fesses, j'ai voulu crier mais je ne pouvais pas, pendant ce temps mon sexe cambrait dur dans mon caleçon et déversait par saltation son lubrifiant. Je ne pouvais que faire des mouvements brusques tout ayant la bouche ouverte. Elle ne semblait pas paniquer, elle était calme et, une fois de plus, elle maîtrisait parfaitement la situation. La Nuit chantait silencieuse, on était seul. Elle me fixait droit dans les yeux puis en des gestes précis, elle retira mon sexe de mon pantalon, commença à le caresser tout en remuant les lèvres. Mon larynx stagnait sans un cri, c’est le démantèlement. Plus un son ne pouvait en sortir. Elle se baissa devant moi et elle passa sa langue fructueuse sur  mon gland tout en tenant mon sexe ramolli par l'éjaculation précoce. Ce n'était pas tout... Dans un laps de temps, je me sentais avalé par un vortex, là je ne pouvais pas m'empêcher d'hurler de sensation. Elle m'a avalé d'une bouchée et m'a suce pendant bien des instants plein d’instants...

Après un bon moment à me donner du plaisir, elle s'est redressée et m'a poussé sur le lit. Elle venait chercher sa récompense. Et moi je me laissais faire. Elle grimpait sur moi. Elle me parcourait encore avec la langue le torse jusqu'à ma bouche... puis elle a apporté sa chatte près de ma bouche, m'a tenue par les cheveux et me faisait aspirer son vagin... c'était pénible... péniblement sensuel! J'aimais ça... j'ai complètement oublié qui je suis, d'où je venais, si c'est bien ou mal... je me contentais de sucer, d'aspirer et de toucher... Avec joie je buvais le nectar des dieux. Elle haletait, elle miaulait. Plus c'était bon, plus elle me tenait plus dur et me disais d'une voix de baryton de ne surtout pas m'arrêter. Et elle m'a récompensé d'un premier flot de cyprine. Quelques minutes plus tard en suivant un second et puis un troisième... un quatrième... Puis elle me laissa prendre mon souffle, le temps de retirer mon pantalon histoire d'être plus à l'aise pour la pénétration. Ayant conscience de cela j'ai profité pour lui dire:" Luna je me souviens même plus de quand remonte ma dernière relation." Elle me lança un regard de tueuse et me dis :" t'inquiètes mon père, j'irai un peu mollo avec toi"

  Elle me sauta dessus. Elle m'a pris par le coup et a enfoncé mon pénis impatient dans son sexe. Une fois de plus je me sentais aspiré, c'était plus intense cette fois... Elle déhanchait, de bas en haut, en cercle, en avant en arrière. Et là, j'ai compris Pourquoi Dieu a créé le deuxième sexe. Je l'ai prise par les hanches pour mieux sentir la joie me déverser dessus. Telle une tigresse, elle me dévorait, elle me griffait- littéralement, elle me griffait le dos- telle une lionne elle rugissait, elle rugissait de plaisir. Elle avait soif de moi, et moi d'elle. Je me laissais guider par l'experte, et elle savait quoi faire pour se satisfaire et faire de cet instant un moment magique qui rendrait jaloux les anges. Elle m'attendait patiemment tel un prédateur, et elle m'a mis la main dessus... J'étais sa proie, une proie heureuse. Elle rallumait en moi la flemme de l’orgie. Elle aimait mon phallus. J'adorais son mont de Venus rasé. Nos corps se fusionnaient. On voyageait  hors de la galaxie. On dansait  sur les nuages au rythme du chachacha, du tango ou de la racine... on respirait l'amour là haut, dans l'espace, au delà des étoiles. Des étincelles s'échappaient de ses pommes juteuses au moment où elle laissait parler ses pulsions par des cris stridents. C'était l'enfer sur terre, le paradis sur le lit!

           Vers les quatre heures du matin, alors que je Coq chantait, la Nuit fuyait le soleil dévoilant ses ailes, je l'ai soufflé, sur le seuil de la maison, un je t’aime timide et elle m’a répondue par un dernier baiser. Par ce baiser, elle a scellé mon âme à jamais; j'ai perdu mon âme, je suis devenu errant. Les yeux en cristaux, elle me regardait, désolé, vague, m’estoper dans le brouillard du matin...
Adieu Luna.
Adieu Eddy.
Adieu la vie...

La SauvageonneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant