Partie 11

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Je me réveille sur mon banc, comme d'habitude. Le soleil a repris possession du ciel et colore les arbres d'or. Je me lève et retourne en direction du parc à jeux, déterminée à trouver une explication, ou du moins un indice qui pourrait m'aider à mieux comprendre pourquoi tout cela s'est passé.

Je m'approche lentement des jeux d'enfants et me penche pour ramasser une peluche, celle que la petite fille a laissé tomber par terre avant de s'enfuir avec son père. Je la garde de côté, espérant pouvoir un jour la lui remettre, et m'excuser pour tout ça. Je revois ses yeux affolés quand les nuages se sont assombris et que la panique a englouti le parc. Je ne veux plus jamais revoir ces yeux là, plus jamais. Mon parc est un lieu de confiance, c'est mon petit paradis, les petites filles ne devraient pas en partir effrayer. Je refuse que ça se passe comme ça, c'est à moi de décider et à moi seule.

 Je m'avance vers les buissons, méfiante, faisant attention à chaque bruit, chaque trace, chaque odeur. J'aperçois alors les branches cassées et détruites par ces bêtes, qui prouvent bien que je ne suis pas folle. Tout ça s'est réellement produit. Les branches brisées laissent s'enfuir une odeur de pin et de chaos.

Des branches se mettent à craquer derrière moi et me font sursauter. Je ne suis pas encore prête, je ne suis pas encore prête à les affronter. La peur gagne mon esprit et tout mon corps se met à trembler. Au moins, il n'y a personne d'autres que moi dans le parc cette fois-ci. Ces bêtes ne pourront que s'en prendre à moi et à personne d'autres, c'est déjà ça. J'entends le bruit des branches froissées qui se rapproche de plus en plus et je panique. Je pars en courant me cacher derrière un arbre et j'attends en silence.  J'essaie de calmer au maximum mon souffle pour leur cacher ma présence et tente de ralentir les battements de mon cœur. Je jette un rapide coup d'œil en direction des buissons et attends. Une ombre s'avance lentement sur le chemin de terre du parc et sort de sa cachette.

Un petit garçon, ce n'est qu'un petit garçon. Un rire nerveux me traverse et tous mes muscles se relâchent un à un. J'ai eu peur d'un garçon. Il rampe au sol et nage joyeusement dans la boue. Sa mère accourt derrière lui en criant. Elle prend son fils dans ses bras et le gronde méchamment. Et ils s'en vont.

 Je ne suis pas prête.

Le BancOù les histoires vivent. Découvrez maintenant