Partie 13

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Quand je me réveille, mon esprit est totalement embrouillé. Je porte la main à mon crâne et y sent un liquide chaud qui s'en écoule. J'ai dû me cogner la tête en tombant et maintenant mon front s'est ouvert. Quelqu'un m'a poussé, je ne comprend pas, je n'ai rien entendu, tout était parfaitement calme. Je ne comprend plus rien.

J'ouvre les yeux et ne voit rien. Je me retrouve dans le noir complet, assise contre ce qui me semble être un mur. Le sol est froid et me fait frissonner. Mon cœur s'emballe et je panique. Un inconnu m'a poussé, mon crâne est en sang, et voilà que je me retrouve je ne sais où dans une pièce totalement sombre. C'est complètement fou, beaucoup plus fou que tout ce que j'ai vécu jusqu'ici.

Je laisse mes yeux s'accommoder doucement au noir qui m'entour et finis par remarquer une porte avec un petit hublot qui laisse passer un filet de lumière. Je m'approche lentement et regarde autour de moi. Mais c'est impossible, ce n'est pas possible que je sois ici. Je suis en train de dormir, j'en suis sûre, je ne peux pas être ici, pas maintenant. Mon pouls s'accélère et des larmes commencent à couler sur mes joues.

Une salle d'isolement, je suis dans une salle d'isolement. Une camisole traîne encore sur le sol, prison infernale. Les murs rembourrés ne me rappellent pas vraiment de très bons souvenirs et me refont perdre la tête. Je ne suis plus folle, ils m'ont dit que je n'étais plus folle. Alors je ne vais pas craquer, pas maintenant, pas après tout ça. Je fonce sur la porte et secoue la poignet de toutes mes forces. Elle est fermée évidemment. Des tâches d'encre noir collent la totalité des murs qui m'entourent. Et là je comprends, je comprends que je n'ai toujours pas quitté mon rêve. J'ai juste quitté mon paradis pour la première fois. Et, c'est étrange mais la peur a disparu. Le simple fait de savoir que tout ça ne se passe que dans ma tête me rassure.

Avec mes coudes, je tente de briser la fenêtre, et je tape, encore et encore. Il faut que je sorte d'ici. Il faut que je comprenne ce qui s'est passé.

Je n'arrive à rien, bien sûr. Dépitée, je pars m'asseoir dans un coin et j'attends. Je chantonne une chanson que ma maman me chantait quand j'étais petite.

« We are the reckless,

we are the wild youth

Chasing visions of our futures

One day we'll reveal the truth

... that one will die before he gets there"

Bercée par les paroles, je ne vois pas tout de suite qu'une ombre me fixe de l'autre côté de la pièce, jusqu'à ce que cette ombre se mette à tousser.

Et j'hurle.




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