Point de vue Liam

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Je m'étire en sortant de la salle d'entrainement. C'est cool de pouvoir se défouler. Maintenant il faut que je rentre dans mon petit village. Rien de mieux que treize kilomètres de marche après un entrainement intensif. Mes parents ? Ils sont en voyage d'affaire comme d'habitude. Le pire c'est que je suis plutôt riche mais j'ai oublié de recharger mon téléphone, je n'ai plus de batterie pour appeler notre chauffeur. Après tout, un peu de marche ne me fera pas de mal...

Les voitures se font rares sur cette route. Les petits bois et les champs m'entourent. C'est plutôt paisible comme paysage. Il va falloir que j'économise mon eau, je suis vraiment tête en l'air. Entre mon téléphone et maintenant ma bouteille que j'ai oublié de remplir. Ce n'est pas comme s'il faisait trente degrés. Je me fais rire moi-même. Je ne sais pas comment je fais pour rester aussi concentré lors d'un combat et être aussi distrait dans la vie de tous les jours. C'est là que mon père me sortirait un truc du style : « Si tu veux un jour devenir un grand homme, il faut que tu sois plus attentif à ce que tu fais » et je lui lancerai un regard bien noir qu'il ne verrait pas car il me parle toujours le dos en face.

Je me retourne vers le bois à côté de moi. On dirait que quelqu'un est tombé. Je passe entre les petits arbres et la broussaille. A la recherche d'une personne dont je ne suis même pas sûr de l'existence. J'avance, j'entends des branches craquées mais je ne vois rien, ni à droite, ni à gauche.

- Ne bouge plus, m'ordonne la personne qui vient de surgir et de me plaquer contre un arbre en me mettant un couteau sous la gorge

- Je n'ai pas d'argent sur moi, va voir ailleurs, lui dis-je

- T'es qui ? Qu'est-ce que tu me veux ? me demanda-t-il presser en jetant des coups d'œil derrière lui

- Ce n'est pas plutôt à moi de te poser la question ? rigolai-je. Qui est ce que tu fuies ? le questionnai-je à mon tour ne comprenant pas trop ce qu'il se passe

- Répond à ma question, grinça-t-il en serrant les dents

- Tu n'es pas crédible. J'en ai déjà vu des voleurs et tu n'as pas l'air d'en être un, analysai-je en le détaillant

Depuis tout à l'heure il n'arrête pas de jeter des coups d'œil derrière lui. Il fuit quelqu'un c'est certain mais qui ? Il est étrange ce gars. Plusieurs hommes arrivent discrètement par derrière. Dans quoi est ce que je suis encore tomber.

- Trouver ! cria le premier en attrapent le bras de l'homme en face de moi qui lâcha son couteau

- J'ai perdu trop de temps, râla celui-ci énerver

- Bien, on va te ramener et on va se débarrasser de l'autre, ordonna-t-il aux deux hommes dans son dos

- Non, il ne sait rien, il ne fera rien, les supplia-t-il

Je rêve ou ils veulent me tuer ? Le plus baraqué s'avance vers moi. Il sort une arme de sa veste de costume. Je suis censé faire quoi moi ? Le prisonnier, se rebelle, il essaye de les empêcher de me tuer et moi je reste figé. Je dois me ressaisir, c'est comme aux entrainements. En faite, c'est bien que je sois resté fixe comme ça je vais pouvoir surprendre mes adversaires. Il enlève le cran de sécurité, c'est maintenant ou jamais. Il appuie sur la gâchette. J'évite la balle de peu en me baissant pour ramasser le couteau. Je me précipite sur le bourreau. Et je lui enfonce le couteau dans le ventre par en dessous pour avoir plus de force. Il s'écroule dans un bruit sourd sur le sol. Je m'attaque au suivant pendant que l'autre garçon continue son combat à main nue. Heureusement pour nous, ils ne sont que trois. En moins de cinq minutes, nous avons gagné. Les trois hommes sont inconscients sur le sol, ce qu'on voit à leur ventre qui se gonfle et se dégonfle à un rythme régulier. Je ne peux pas les laisser comme ça il faut prévenir un médecin, je ne suis pas un assassin.

- C'est bon, on doit y aller les renforts vont bientôt arriver, me prévint-t-il paniqué

- Ils ne doivent pas être loin, affirma ce que je suppose être les renforts dont il me parler, j'espère que les autres ont plus de chance avec l'autre...

- Allons-y, me dit-il en me prenant le bras et en courant

Je le suivis donc, obligé par son bras bien serrer autour de mon poignet. Il me lâcha peu de temps après. Ce n'est qu'au bout de vingt minutes que je l'obligeai à s'arrêter et à me regarder en lui tirant le bras.

- Qui es-tu et qui sont-ils ? lui demandai-je clairement

- Je m'appelle Valentin et je ne sais pas plus que toi qui ils sont, répondit-il en reprenant son souffle

- Que te veulent-ils ? continuai-je mon interrogatoire

- Ils m'ont enlevé et je me suis enfuie, m'expliqua-t-il

- Pourquoi ? lui demandai-je surpris de ça réponse

- Je n'en sais rien, avoua-t-il en fixant le sol avant de reprendre en me regardent, ou sommes-nous ?

- On est près de la route qui rejoint Rio Cuarto et Independencia, l'informai-je

- Et c'est dans quel pays ? me questionna-t-il étonner

- Eh bien en Argentine, lui annonçais-je simplement

- En argentine ! répéta-t-il

- Oui, lui affirmai-je

- Mais pourquoi tu parles anglais ? m'interrogea-t-il

- Parce que tu parles anglais, rétorquai-je avant de lui demandai, tu viens d'où toi ?

- D'Australie, m'annonça-t-il

- Quoi ? Sérieusement ? lançais-je surpris

- Oui, finit-il dans un soupir

On continua de marcher dans le silence. Au bout de dix minutes, on fit une pause. Voyant son état je lui tendis ma bouteille presque vide.

- Vas-y tu peux tout boire, l'informai-je voyant comme il regardait m'a bouteille

- Merci, tu pourrais m'aider à quitter le pays ? me demanda-t-il ensuite

- Tu veux retourner en Australie ? le questionnai-je à mon tour

- Non je ne peux pas, m'informa-t-il tristement

- Et t'es parents, ils doivent s'inquiéter, pensai-je

- Ils sont morts, souffla-t-il en baissant la tête

- Oh, je suis désolé, m'excusai-je rapidement

- Ce n'est pas grave tu ne pouvais pas savoir, me pardonna-t-il en me faisant un sourire qui se voulait réconfortant mais qui montrer au contraire toute la douleur de l'histoire avec c'est yeux brillant de larmes

- Je déménage bientôt, tu n'as qu'à venir avec moi, tu peux même rester vivre chez moi, lui proposai-je précipitamment pour éviter la catastrophe

- Et t'es parents ? m'interrogea-t-il à son tour

- Ils ne sont jamais là, je vais vivre chez mes grands-parents et ils ne diront pas non, le rassurai-je

- Merci, pour tout ce que tu as fait pour moi, alors qu'on ne se connait même pas ! me remercia-t-il

- T'as l'air d'être quelqu'un de bien et j'ai toujours rêvé d'avoir un frère, lui répondis-je le sourire aux lèvres

- Et bien maintenant tu en as un, me sourit -il à son tour

Héros de l'ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant