Héros de l'ombre

Point de vue Kian

« Un migrant vient d'être retrouvé à moitié mort dans le port de la Nouvelle Orléans. Il est déshydraté et souffre d'une forte malnutrition. Il a fait son voyage dans la calle d'un bateau pendant un mois. Il a directement été évacué en hélicoptère » nous informa la reporter de la première chaîne japonaise. Je baisse le son de la télé en entendant toquer à la porte. C'est le majordome. Il m'annonce que mes parents m'attendent au salon pour prendre le thé. Je descends les rejoindre aussitôt. En général, lorsqu'il me convoque de cette manière c'est qu'ils ont des choses importantes à me dire.

- Kian, te voilà, souri ma mère comme à son habitude

- Qu'est-ce qu'il y a ? leur demandai-je impatiente de savoir l'importance de leur annonce.

- Tu sais que l'année prochaine tu entreras dans une école aux Etats-Unis, commence mon père. Le problème c'est que ta mère et moi ne pourront pas venir avec toi, m'explique-t-il

- Donc nous t'avons acheté une petite maison là-bas et nous t'avons employée une femme à tout faire, continue ma mère enjouée

- D'ailleurs, elle ne devrait pas tarder à arriver, finit mon père

- Mesdames, monsieur. Votre nouvelle employée, nous annonça le majordome en entrant dans la pièce

- Je l'emmène voir sa chambre et faire connaissance, m'empressai-je de dire en partant

On monte toute les deux. Je lui montre sa chambre. Pendant ce temps le majordome arrive avec l'uniforme des employés. Je la laisse et vais dans ma chambre le temps qu'elle s'installe. Quelque minute plus tard, on toque à ma chambre. Je vais ouvrir et découvre ma nouvelle femme à tout faire muni de l'uniforme des domestiques de la maison.

- Il y a un problème ? me demande-t-elle voyant que je reste bouche baie face à elle

- Non, aucun, m'empressai-je de répondre avant de me reprendre. Pourquoi... Pourquoi veux-tu travailler ?

Elle ne répondit pas immédiatement à ma question. Je m'excusai alors rapidement. C'est vrai que ma question est vraiment indiscrète, je n'aurai pas dû demander ça.

- Ce n'est rien, ne vous en fait pas, me rassura-t-elle. Je souhaite travailler car ma famille a besoin d'argent et comme ça mes petits frères et sœurs pourront aller à l'école, m'explique-t-elle en souriant

- Donc, si j'ai bien compris tu sacrifie t'as jeunesse pour ta famille ? la questionnai-je pensive

- On ne peut pas appeler ça un sacrifice mais en gros oui, me sourit-elle

- Quel courage ! Je suis... Je ne trouve même pas les mots, prononçai-je ébahie par t'en de volonté

- Pour moi c'est tout à fait normal de faire ça. Je ne peux pas abandonner ma famille, m'informa-t-elle