Le reste de la semaine se passa sans événement particulier, les cours de maths, d'anglais, d'svt, de géographie...
Je fus maussade malgré moi pendant les deux heures de français jeudi, car Iliès et Farid séchèrent. Martin aussi était morose d'avoir été mis à l'écart des deux meilleurs amis. Quant à Nancy, elle était morte de rire car ses conversations avec Farid totalement défoncé étaient géniales (elle nous en lisait certains passages). Bien sûr, le prof ne se rendait compte de rien.
***
On allait commencer la nouvelle session de sport. C'est en tout cas la première chose à laquelle je pensais en me réveillant ce matin-là. Une demi-heure plus tard que d'habitude. En voyant l'heure, je sursautais, débranchais mon téléphone, enfilait des vêtements et préparais rapidement mes affaires. Je criai à ma mère que je partais, sans être sûr qu'elle m'entende vraiment, et avalais ma tartine sur la route. J'arrivais tout de même 10 minutes en retard.
Je courus jusqu'au gymnase, me changeai à une vitesse affolante, pris 9 secondes pour respirer à fond et m'apprêtais a entre dans la salle fermée quand le bruit de pas que j'entendais s'intensifia et, avant que je puisses me retourner, on me bouscula violemment.
-Dégage imbécile !
-Détend-toi crétin ! répondis-je du tac au tac.
Mais je reconnus sa voix en même temps : le retardataire de toujours, Iliès.
-Merde pardon, grogna t-il.
Et il ouvrit la porte sans frapper, puis entra, se dirigea vers Farid et Martin et leur tapa dans la main. Je le suivis.
-Et bien sûr, aucun justificatif ! fit le prof en me fixant.
-Ben, c'est à dire que...
-Asseyez-vous et en silence ! Vous êtes les deux derniers, vous ferez donc équipe tout les deux pour cette session de danse.
-Quoi ! fis-je en même temps qu' Iliès. Pas avec lui ! ajoutais-je précipitamment.
-Ça arrive en retard, et ça pense avoir la possibilité de se plaindre ! Je rêve ! Vous voulez être collés ? Non ? Alors vous êtes à deux. Point final.
Iliès me fixait.
-Allez, commencez ! Vous avez à votre disposition la feuille de consignes pour les mouvements, c'est parti ! Encore trois mardis après celui-ci et c'est l'évaluation. Go !
-"Pas avec lui" ?? Pourquoi, être mon binôme en français c'était déjà de la merde, donc pas en sport aussi ?
Iliès me regardait d'un air de reproche.
-Non, c'est pas ça... Mais au pire c'est bon qu'est-ce que ça change ?
-Oh, rien, mon binôme est dégoûté de se retrouver avec moi, mais à part ça tout va bien !
-Toi aussi tu t'es exclamé "quoi" !
-Parce que Martin venait de me demander d'être son binôme ! J'allais pas sauter de joie non plus... Donc après si tu veux que je me barre hein...
-Si tu veux tout savoir, je me demandais comment on allait pouvoir s'entraîner, tu vois ? Étant donné que tu restes pas en étude...
-Quoi, chez moi ça te convient pas ?
Il vit probablement que je manquais d'humour sur ce sujet, car il se rattrapa :
-On a qu'à travailler à fond pendant les cours ! Allez on s'y met direct.
-Ouais bonne idée.
Mais évidemment, la première séance se passa pour nous comme pour tous les groupes : on lut les consignes six fois, on fit des prospectives, chacun discuta avec son groupe d'amis...
Ça aurait pu marcher quand même si, les deux semaines suivantes, le prof n'avait pas été absent.
Alors la troisième, quand il revint, on passa les deux heures à définir notre chorégraphie. A force d'acharnement, on termina de l'apprendre, mais on était pas au point. Du tout.
Pourtant, on avait mit de côté les piques incessantes, et les plaisanteries plus ou moins drôles (Iliès) ainsi que les anecdotes inutiles (moi) de d'habitude.
En français (quand il venait), on se parlait un peu, c'était distrayant même si j'aimais écouter le cours. On critiquait même parfois les profs du jour ! Malgré le fait que je ne serais jamais son genre d'ami (et réciproquement), on s'entendait plutôt bien depuis l'exposé.
-La semaine prochaine, je vous évalue !
En réponse au concert de protestations qui s'élevèrent, le prof de sport ajouta :
-Je sais que j'ai été absent, ma femme venait d'accoucher. Je vais pas m'en excuser ! Et je suis obligé d'entrer vos notes sur le bulletin pendant les vacances de la Toussaint, qui je vous le rappelle, arrivent à la fin de la semaine prochaine. Bonnes répétitions !
-Va falloir qu'on se voie du coup... fit Iliès.
-Ouais, je sais, mais dans la journée alors pendant ce week-end !
Je me rendis compte que j'étais un peu trop autoritaire alors qu'il m'invitait chez lui.
-Enfin je veux dire, si t'as un moment, parce que chez moi c'est trop...
Petit par rapport à chez toi ? Ou juste parce que mes parents sont présents ? Je ne voyais pas comment terminer cette phrase.
-J'ai rien de prévu ce week-end, je t'invite disons samedi matin, 10h ? J'ai une grande salle de jeu ça devrait être pratique pour s'entraîner.
-Merci. Je viendrais, et d'ailleurs je pourrais te rembourser la glace de la dernière fois, fis-je alors qu'on arrivait au vestiaire.
Je me décalais un peu, car il était vraiment proche à présent. Mais il se rapprocha encore. Sa tête se trouvait à quelques centimètres de la mienne, et je pouvais admirer chaque parcelle de son visage parfait. Il entrouvrit la bouche...
-Je t'ai dis que tu me devais plus rien et qu'on était quittes, tu te souviens ? C'est quand tu m'as... rendu service !
Et il partit rejoindre ses potes après m'avoir lancé un clin d'œil incompréhensible. Je restai planté là environ 20 secondes de trop, mi-déçu mi-content, puis partis m'asseoir à côté de Pierre.
-Ça va du coup le binôme avec Iliès ?
-Ouais ça va notre choré est assez cool !
-On verra ça quand tu jalouseras mon 20/20 !
Je souris.
-On verra ça comme tu dis !
NA : chapitre de transition, dans le prochain il devrait y avoir un peu plus d'action (:
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Un peu plus que la vie (TERMINÉ)
Fiksi RemajaIliès et Thomas, Thomas et Iliès. Selon Thomas, Iliès est le genre populaire orgueilleux, superficiel. Selon Iliès, Thomas est un intello stressé, et un romantique. Je suis Thomas. Je ne suis pas un intello ni un romantique, j'aime seulement appren...