31.Mes parents

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 Quelques semaines sont passées depuis l'exposition. J'ai repris les cours. Un de mes profs était fier de moi car mon tableau s'était vendu à très bon prix.

Je fréquente de moins en moins la Fac. J'y allais un jour sur deux et maintenant j'y vais quand ça me chante. J'ai vraiment l'intention d'arrêter les cours pour lancer ma carrière d'artiste.

L'affaire avec Dréliah n'avance pas. Elle a disparu sans laisser aucune trace.

Le type bizarre qui a acheté mon tableau est venu au restaurant. Maintenant je sais qu'il s'appelle Benoît. Et son regard me fait toujours peur.

Moi de mon côté, je passe beaucoup de temps chez Lars. La plupart de mes affaires se trouvent chez lui.

L'autre jour, lorsque j'étais chez lui, je lui aie dit:

-Lars. Le weekend prochain je ne serais pas là.

-‎Tu vas où?

-‎Dans ma ville natale. C'est l'anniversaire de la mort de ma famille. J'y vais histoire de poser un bouquet de fleurs.

-‎Je viens avec toi!

-‎Hein? Pourquoi?

-‎Tu m'a dit que tes parents adoptifs vivent dans la même ville que tes parents. Je veux les rencontrer!

-‎M-Mais je...

-‎En plus ça fait un moment qu'on est ensemble. C'est normal pour une fille de présenter son copain à ses parents.

Je voyais bien qu'il inventait une excuse mais je savais bien qu'il allait insister.

-Bon....Ok......Répondis-je.

Et maintenant je me prépare pour retourner dans mon village natal.

▪◻◼▫

Dans la voiture de Lars, je vois le paysage défiler. Le ciel est terne. A un moment, on passe devant un asile psychiatrique. Mon asile. Je me souviens de toutes les fois où j'ai crié que je n'étais pas folle. Toutes les fois où j'ai insulté les voix dans ma tête. Je commençais avec des «Fermez là! ». Puis les insultes sont devenues des «Fermez votre putain de gueule de merde!».

Je sais qu'on est plus très loin de "chez moi".

Après quelques minutes supplémentaires de route, on arrive dans ma ville. Rien n'a changé. C'est toujours aussi pourri.

Ensuite nous arrivons enfin au cimetière. Devant la tombe familiale.

J'ai acheté des fleurs que j'ai posées sur la tombe.

Je regarde la photo de ma famille encastré dans le marbre.

A leurs morts je me disais que je ne les oublierai jamais. Pourtant je me rends compte que j'ai oublié les traits de leurs visages.

Mon grand frère avait les cheveux brun-châtain de mon père et les yeux bleus de ma mère.

S'il était encore en vie il serait si beau. Il serait en couple avec une belle fille intelligente. Il aurait fait de longues études. Je me souviens qu'il adorait l'école et qu'il voulait être astronaute.

Mes parents aurait été fière de voir que leur fille est une artiste. Ils ont toujours été fiers de moi.

Face à cette nostalgie je succombe. Les larmes commencent à couler sur mes joues. Lars tente tant bien que mal de me réconforter.

-Je pense qu'on va y aller. Dis-je calmement.

Lars se contente d'acquiescer.

Maintenant le plus dur arrive: refaire face à mes parents adoptifs.

ExordeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant