Respirer

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Eddie était assis contre son lit. Richie était devant lui, une poche pleine de glaçons à la main, pour essayer de faire dégonfler son oeil. La douleur arrachait quelques gémissements au plus petit, ce qui agaçait un peu Richie même si il ne le montrait pas. Il voulait prendre soin de cette personne à qui il tenait tant. Mais au bout d'un moment, il finit par s'énerver un peu.

"- Calme toi, Ed' ! Comment tu veux que je te soigne si tu bouges tout le temps !"

Mais le brun en face se contenta de grogner avant d'émettre une réponse. Même si ce n'était pas vraiment celle qu'attendait le garçon au teint pâle.

"- Eddie. Mon prénom, c'est Eddie. Pas Ed'...

- Oh Eddie chou, t'emporte pas pour si peu... bon c'est quelle boîte les médicaments contre la douleur dans ta banane ?

- Y en a pas...

- Quoi ?

- Y a rien contre la douleur. Que des trucs contre les bactéries, les germes... rien contre la douleur.

- Mais... en fait ça sert vraiment à rien ! T'aurais pu au moins avoir quelque chose d'utile... quand je dis qu'il te reste des trucs à apprendre...

- Ta gueule, Rich'"

Le Rich' en question fronça les sourcils. Puis il reprit, avec un air faussement indigné.

"- Mon prénom, c'est Richie, pas Rich' !"

Il avait pris une voix qui, d'après ce qu'il estimait, s'approchait de celle de son ami. Évidemment, ce n'était pas le cas. Mais cela fit bien rire la jeune Tozier, dont les éclats de rire résonnaient dans la pièce. Mais il cessa de rire en voyant son ami le fusiller du regard.

"- La ferme Richie. La ferme. T'es lourd comme mec."

Et Richie la ferma.

•••

Richie et Eddie finirent par se réconcilier et parlèrent de tout et de rien durant une heure entière, couchés l'un à côté de l'autre sur le lit du plus petit. Mais, quand cette heure fut écoulée, Madame K. les ramena à l'ordre. Il était temps que Richie rentre chez lui. Et, évidemment, son meilleur ami se proposa pour l'accompagner. Sa mère n'était pas vraiment d'accord, car elle n'aimait pas Richie, mais elle finit par céder face aux demandes de son fils.

Les deux gamins marchaient alors dans la rue, riant de tout et de rien comme le faisaient tous les garçons de leur âge. Eddie aimait ça, c'était comme si, pour une fois, ils pouvaient être comme les autres. Oublier toutes les histoires de clowns tueurs, de petit frère mort, et d'enfants qui flottent. Richie avait ce pouvoir sur lui. Celui de lui faire oublier sa tristesse, ses idées noires. Il était son meilleur médicament contre l'angoisse, son inhalateur de substitution. En fait, il était bien plus important que son inhalateur. Alors que cet objet l'aidait à respirer lorsqu'il ne le pouvait plus, Richie l'empêchait d'en avoir besoin. Avec lui, respirer était chose aisée. Et cette pensée faisait naître un doux sourire sur ses lèvres d'enfant.

Les deux garçons arrivèrent finalement devant la porte du garçon aux lunettes imposantes. Ils se séparèrent alors, tous deux un peu tristes de le faire. Mais ils se reverraient le lendemain de toute façon.

•••

Eddie avait pris le chemin du retour, et il avançait calmement. Non loin de chez Richie se trouvait cette maison qui renfermait tant de mauvais souvenirs. Celle où ils avaient combattu Ça. Repasser devant cette maison faisait frissonner Eddie. Et, alors que son regard s'attardait sur la façade, il put voir une fraction de seconde le clown s'y trouver. C'était probablement une hallucination due au choc post traumatique... Mais il vit ensuite le clown prendre cette forme de lépreux, et la peur lui noua les entrailles. Pourquoi le revoyait-il ? C'était impossible. Ça ne pouvait pas être là. Et pourtant, il vit la chose commencer à s'avancer vers lui, alors qu'il s'enfuyait en courant dans la direction opposée de celle où il voulait aller. Un cri s'était échappé de ses lèvres, lorsqu'il finit par trébucher. Ne voyant plus rien de menaçant, il s'appuya contre un mur, tremblant, et vit alors Richie arriver en courant. Eddie ne pouvait plus respirer. La peur lui coupait le souffle, et il avait juste envie de pleurer. Ce qu'il faisait. Rich' arriva alors devant lui et le serra dans ses bras avant de le secouer.

"- Et merde, respire Eddie, respire !"

Le garçon aux cheveux de jais commencer à chercher dans les poches du garçon tremblant et en sortit l'inhalateur. Il le lui donna, ses mains tremblaient comme le corps de Ed', et ce dernier inspira un grand coup pour se remettre à respirer normalement. Les yeux du garçon a lunettes étaient apeurés, mais quand Eddie lui sourit, il put alors voir son visage s'approcher du sien. Et, sans réfléchir, Richie posa ses lèvres sur celles de son meilleur ami.

C'est tout pour ce chapitre ! Hésitez pas à donner vos avis ! À votre avis, est-ce que Eddie hallucine ? Et comment pensez vous qu'il réagira au baiser de son... "meilleur ami" ? La suite au prochain épisode... bonne soirée ! ❤

Alone ? [Reddie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant