Eddie, que Bill venait de relever, regardait au dessus de lui sans savoir détourner les yeux. Il voyait tous ces enfants flotter, et cela le faisait réellement réfléchir. Déjà, à ce mot. Flotter. Il avait l'impression de se retrouver dans un monde à l'envers, ou la vraie vie ne serait que métaphores. Avant ce clown maléfique, il ne s'était jamais dit que les morts flottaient. Pourquoi ? Car Eddie était un garçon infiniment rationnel. Et toutes ces choses impossibles de premier abord et qu'il voyait pourtant lui donnaient des frissons.
En fait, il avait peur de l'irrationnel, de l'impossible. Il aimait vivre dans un monde où la logique était reine. Où chaque acte était presque prévisible. Un monde où les clowns ne font que danser et faire rire les enfants. Il aimerait que sa mère ne soit pas celle qu'elle était, même si il l'aimait. Il voulait d'une mère qui veuille son bien sans lui gâcher la vie.
Dans ce monde empli d'imperfections et de faits illogiques, c'était comme si il n'y avait qu'une seule chose qui soit à sa place. Aux yeux d'Eddie du moins. Et cette chose, cette chose c'était Richie. Un ancrage. Richie était, du point de vue du petit brun, l'exemple parfait de l'exactitude et de la perfection. Un garçon avec une vie de merde, mais qui n'avait nul autre défaut que ceux qu'il s'inventait. Car, derrière cette carapace et ces blagues en tout genre, il y avait un cœur. Ce cœur, il était en fait bien plus sensible que celui des autres. Sinon, pourquoi aurait il eu à se forger cette identité de substitution ? La beauté de l'être qu'était Richie était en fait cachée. Et Eddie avait su la trouver, et la puissance de cette beauté l'avait heurté de plein fouet.
Pour en revenir à ce mot, flotter, Eddie comprenait son sens profond, pouvant retirer la carapace imagée de celle ci comme il savait le faire avec Richie. Pour Ed', flotter c'était comme être perdu. Cela n'était pas que la mort. Par exemple, lorsque Richie l'embrassait, il avait l'impression de flotter. Car toutes ces choses qu'il ressentait le faisait s'envoler vers un monde où il n'y avait que lui. Chaque fois que Richie le touchait, il avait cette impression, celle de se perdre, de flotter dans ses sentiments qui n'étaient qu'un tourbillon qui se resserrait sur lui.
Flotter, ça pouvait être agréable. Eddie se rappelait encore parfaitement de cette fois où il avait voulu se donner la mort et que Richie l'en avait empêché. Il lui avait ramené les pieds sur terre.
En conclusion, flotter c'était agréable, mais il valait mieux revenir sur terre. Car flotter peut être passager comme définitif.
Billy était à côté du plutôt petit garçon du groupe. Il se demandait pourquoi il ne détachait pas les yeux de ces enfants morts. Car Bill avait beau être courageux, il n'arrivait pas à regarder ces enfants. Cela lui rappelait trop de souvenirs.
Les larmes lui montèrent aux yeux.
Georgie. Son Georgie... C'était là que l'aîné Denbrough avait fini par accepter sa mort. Celle de son petit frère. Mais quand il y repensait, il avait cette chose qui se bloquait dans sa gorge et dans son estomac. Cette chose qui lui rappelait que jamais plus il ne reverrait ses sourires adorables et son regard enfantin.
Être ici, c'était pire que d'être dans la chambre du gamin au ciré jaune. Il se rappelait avoir tenu ce fameux ciré sans pouvoir retenir ses larmes.
C'était là qu'il l'avait compris. Georgie ne serait plus jamais. Il allait être obligé de parler de lui au passé. Maintenant, c'était ce qu'il faisait, avec toujours ce même pincement au cœur.
Billy souffrait tellement. Dès qu'il voyait la pluie battre dehors les larmes revenaient. Il se rappelait du moment où il avait dit à son frère de faire attention à lui. A cette dernière fois où il l'avait vu. Il se rappelait aussi cette musique, la lettre à Élise. La musique que sa mère jouait au piano le jour de la mort du petit. Ses parents avaient toujours préférés leur plus jeune garçon. Depuis que celui-ci n'était plus, ils agissaient comme si ils n'avaient pas d'enfant. Comme si Billy n'avait aucune importance.
Eddie se rendit compte des larmes que versait son ami de toujours et il le prit dans ses bras quelques secondes avant de s'éloigner.
"- Georgie ne méritait pas ça... Mais au moins il n'a plus à affronter ce clown. Là où il est, il n'a plus peur."
Eddie repensa à Stan, mais il ne voulait pas en parler tout de suite. Tout comme du fait que lui et Richie soient en couple. Ce n'était le moment pour rien de tout ça.
"- J-j-j'espère... Tu es un-un am-m-m-mi génia-al Ed'... Tu-u p-penses qu'ils vont n-n-nous re-retrouver ?"
Eddie connaissait bien son ami, et il comprenait que celui-ci était réellement bouleversé. Il aurait moins bégayé sinon. Et dire qu'avant c'était grâce à Georgie qu'il bégayait le moins... maintenant c'était l'inverse. Dès qu'il pensait à son petit frère il butait sur presque tous les mots. Cela faisait de la peine à Eddie.
"- Je leur fait confiance. Ils vont nous sauver, Bill."
Et il pria pour que ce soit vrai. Car il ne pourrait mourir sans avoir dit au revoir à Richie.
Voilà pour ce chapitre ! Il était un peu plus long que les autres, j'espère que vous ne vous serez pas ennuyé ^^
Dites moi donc ce que vous avez pensé de ce chapitre ! Il ne se passe pas grand chose, j'avais envie de m'axer sur les pensées des enfants ^^ j'espère que ça ne vous aura pas déçu ^^ ❤️
Pour la question... vous avez quel âge ? Ça m'intrigue ^^
Alors je voudrai dédier ce chapitre à crockmoo parce que je sais que ça va lui faire plaisir et qu'elle est vraiment quelqu'un d'adorable ❤️ merci beaucoup à toi pour tout ce que tu m'as dit ❤️ et je voudrai vous remercier tous, pour ces commentaires qui m'emplissent de bonheur, pour ce soutien que vous m'apportez, pour ces belles paroles que vous m'adressez, pour cette envie de continuer que vous me procurez.... vous êtes incroyables, tous autant que vous êtes ❤️
Bonne fin de journée à vous 🎈❤️🎈
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Alone ? [Reddie]
Horor"- Je comprends pas pourquoi je suis le seul à avoir encore peur Rich' ! - Tu n'es pas seul." Dans les années 80, quelques mois après le départ provisoire de Ça, le club des ratés doit faire face à toutes sortes d'imprévus. Et si Ça était de retour...