Le corps

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Eddie s'était effondré au sol, à genoux. Il pleurait à chaudes larmes, tout comme son petit ami. Pour lui aussi, tout ça était impossible. Comment pouvait-il être mort ? Il n'avait pourtant rien demandé à personne...

Richie n'arrivait pas à détacher les yeux de ce visage sans vie. Il avait envie de vomir. La tête lui tournait, il se sentait ailleurs. Mais, par respect pour Ed', il ne vomit pas. Il ne voulait pas en rajouter à son angoisse déjà présente. Aucun mot ne parvenait à sortir de sa bouche. Il se sentait tomber dans un puits sans pouvoir se retenir. Un puits sans fond, duquel il ne pourrait jamais remonter. Son petit monde s'effondrait.

Leur petit monde s'effondrait.

Eddie ferma les yeux et se revit avec le garçon, encore en vie. Ils se contentaient de discuter calmement de tout et de rien, peu de mots suffisaient pour qu'ils se comprennent. Jamais Eddie n'aurait imaginé qu'il verrait son corps étendu au sol, sans vie. Il sentait un horrible vide se former dans son coeur, aspirant toute forme de bonheur aux alentours. Il était incapable de bouger, incapable de respirer.

Et dire que pendant ce temps-là, Beverly était en train de rire à une blague de Ben, et que Mike riait avec eux. Dire qu'au collège, personne n'avait conscience du drame que les deux garçons étaient en train de vivre. Pourtant, ils étaient eux aussi concernés.

Dans ce coin de la forêt de Derry, seuls les sanglots du fils Kaspbrak rompaient le silence pesant, ainsi que sa respiration saccadée. Richie, lui, n'émettait aucun son. Aveuglé par la douleur, il ne voyait pas que son petit ami était en train de s'étouffer. Il ne remarquait même pas que lui même commençait à oublier de respirer. Les larmes coulaient sans s'arrêter, dans un silence aussi profond que sa tristesse.

Aucune blague ne venait à l'esprit de celui qu'on pourrait qualifier du plus intelligent des imbéciles. Comment rire d'une mort... Comment rire de sa mort ?

Richie savait. Il savait qu'il devait se reprendre, car Eddie en serait totalement incapable sans lui. Il devait y arriver, arriver à se sortir de cette torpeur. Si il ne le faisait pas pour lui, il fallait au moins qu'il le fasse pour son Eddie. Il était si fragile... Si vulnérable...

Et alors, le binoclard décida de se reprendre. Sa main, toujours tremblante, arriva au visage du garçonnet. Il lui ferma les yeux, n'en pouvant plus de voir ce regard horrifié peser sur lui. Il passa une main dans les boucles du jeune garçon, alors que les larmes coulaient sur ses joues.

"- Désolé..."

Sa voix s'était échappée dans un murmure, que Eddie n'avait même pas entendu. Alors Richie se leva, au ralenti. Il avait l'impression que tout se déroulait au ralenti depuis qu'il avait vu qu'il était mort. Mais il se devait de se relever, rien que pour celui qui était encore vivant et qui avait besoin de lui.

Il alla alors s'accroupir devant le petit brun qui commençait à s'étouffer en sanglotant. Il avait besoin de son inhalateur... Où était ce putain d'inhalateur ?! Tout son corps tremblait alors qu'il fouillait dans chacune des poches du phobique des microbes. Il finit par le trouver et releva donc le visage du gamin pour le forcer à le regarder dans les yeux. Richie lui fit donc prendre son inhalateur, sans prononcer un seul mot. Il prit alors le petit brun qui avait recommencé à respirer normalement contre lui et caressant doucement ses cheveux.

Les deux garçons pleuraient l'un contre l'autre. Richie était en train de se promettre qu'après ça, il se relèverait et prendrait l'autre garçon par la main pour l'emmener loin de cette douleur, de cette vision d'horreur. Le plus petit des deux prit alors la parole, pour prononcer cette évidence. Ces mots qui avaient besoin d'être prononcés pour paraître réels.

"- Stanley est mort..."

Les sanglots des deux garçons devinrent encore pires. Il était mort. Stan, le bouclé, le fils du rabbin... Il n'ouvrirait plus jamais les yeux. Les petites mains de celui qui avait parlé s'accrochaient à l'avant du tee-shirt du plus grand. Il avait peur. Il avait besoin de lui.

Le binoclard prit une grande inspiration et calma ses sanglots. Il s'éloigna doucement de l'autre en posant ses mains sur ses frêles épaules. Il se devait de le rassurer, de le tirer vers le haut, de l'empêcher de sombrer. Il avait déjà failli se suicider. Ça ne devait pas se reproduire. Comment Richie pourrait faire sans lui ? Ils avaient déjà perdu Stan... Il prit alors la parole doucement.

"- Je suis là Ed', je suis là. Je te laisserai pour rien au monde. On a... on... on a perdu Stan... Mais il est encore temps de sauver Billy. Alors promet moi de ne pas te faire de mal... je ne peux pas vous perdre tous les trois... parce que je t'aime Eddie. Je tiens à toi plus qu'à ma propre vie. C'est clair ? J'ai peur pour toi. Et... Et on a perdu Stan. Mais on est là nous. Il aurait voulu qu'on sauve Billy... tu le sais hein ? Alors faisons-le. Sauvons Billy. On doit le faire pour lui. Pour Stan."

Eddie posa ses lèvres sur celles de celui qu'il aimait plus que tout au monde. Ce baiser avait un goût salé, un goût agrémenté de larmes. C'était un triste baiser. Mais un beau baiser quand même. Pas comme un soleil dans les nuages, mais plus comme un temporaire endroit de ciel bleu dans la tempête.

"- Je te promets de ne pas me faire de mal. On... on va sauver Bill. Je t'aime, Richie."

Voilà pour ce chapitre ! Alors j'ai fait un peu trainer le moment où vous découvrirez qui est mort... (Même si j'ai laissé des indices tout le début ^^) Et je vous avoue que ça me fait de la peine de l'avoir tué 😢 Mais au moins vous ne vous y attendiez pas ! Et comme ça vous savez que je ne suis pas une personne très bien intentionnée et qui fait des histoires au monde des bisounours... Vous êtes prévenus ! Dites moi ce que vous avez pensé de ce chapitre ! ^^ Je vous aime, on a dépassé les 100 votes et je trouve ça juste incroyable ! (Je dis "on", je sais pas pourquoi x))

Bon aller, essayez de pas flotter tout de suite, parce que je vous aime bien quand même 🎈❤🎈

Alone ? [Reddie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant