La veille

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Maintenant, tout le monde était au courant à propos de la récente disparition de Billy Denbrough. Les enfants du club des ratés avaient d'ailleurs eu droit à des "toutes mes condoléances" et autres formules de politesse qui dégoutaient les garçons, et tout particulièrement Richie. C'était pas comme si Bill était mort ! Il ne voulait pas entendre ces paroles stupides. Cela faisait deux jours qu'ils avaient droit à ça. L'aîné Denbrough avait disparu mercredi et ils arrivaient enfin à la fin de la semaine. C'était un vendredi ensoleillé qui s'offrait à eux.

A la sortie de leur premier cours de la journée, Richie prit Eddie à part. Il avait une idée en tête, et il comptait bien la communiquer à celui qu'il aimait. Il s'empressa donc de prendre la parole quand leurs camarades furent loin.

"- J'ai envie de sécher. J'en ai ras le bol des gens qui nous regardent avec pitié, merde ! Billy est encore vivant et il va le rester. Sèche avec moi.

- Je peux pas Rich'. Ma mère va me tuer. Et pire, elle va te tuer aussi...

- On s'en fout. Je veux passer du temps avec toi...

- Mais...

- Ferme la pour une fois Eddie. Et laisse toi aller. Tu vas voir, on va s'éclater !"

Le sourire du plus grand parvint à convaincre Eddie. Il n'y était pour rien si ce sourire était irrésistible... Il secoua la tête avant de finalement répondre au garçon aux cheveux de jais.

"- Je te suis... Mais faut qu'on se dépêche de partir !

- Tu sais que je t'aime Eddichou ?

- Aller tais toi, on y va !"

Le jeune Tozier grogna légèrement mais finit par entraîner son petit ami par le bras pour l'emmener vers l'extérieur. Eddie avait du mal avec les preuves d'affection comme ça, surtout que personne n'était au courant pour eux, même pas Stanley. Et en réalité, Richie aussi avait un peu de mal. Il n'avait jamais été aimé, et il s'appliquait à ne pas montrer à quel point cette relation le touchait et le changeait. C'est fou comme un simple "Je t'aime" peut changer une personne...

•••

Eddie et Richie étaient désormais en forêt pour se promener. Évidemment, c'était le choix de Richie... Il avait dit à son petit ami que, comme ça, il serait un peu entraîné à encaisser la peur pour le lendemain. En tout cas, la main du plus jeune avait élu domicile dans celle de son aîné d'une poignée de mois.

Au bout d'un moment, Richie eut la splendide idée de faire peur à Eddie. Celui-ci sursauta alors que l'autre éclatait de rire. Mais comment en vouloir à un garçon au rire si mélodieux, si magnifique ? Comment en vouloir à un garçon si... si parfait ? C'était ce que se demandait Eddie. Mais il ne pouvait pas montrer que Richie lui faisait perdre tous ses moyens, de là à ce qu'un sourire stupide soit en permanence ancré sur ses lèvres, de là à ce qu'il soit incapable de lui en vouloir. Alors il lâcha la main du binoclard et se mit à marcher plus rapidement pour que l'autre soit obligé de presser le pas pour le rattraper. Il courrait presque lorsqu'il trébucha.

"- Aïe..."

Il se redressa et épousseta ses vêtements avant de voir celui qu'il aimait arriver en courant.

"- Ça va Eddie ? T'es pas blessé ? Tu m'as fait peur...

- Ça va, je vais bien..."

Le petit brun se retourna pour voir sur quoi il avait trébuché. Il eut un sursaut en découvrant ce qui jonchait le sol. C'était un corps. Des membres pâles dépassaient du tas de feuilles mortes. Le corps avait commencé à pourrir, et des araignées courraient le long de ses membres sans vie. Le corps d'un enfant, dont le visage était caché. Le corps du garçon encore en vie fut secoué de tremblements incontrôlables. C'était... un mort. Il se retourna vers Richie les yeux emplis d'une terreur sans nom et se jeta dans ses bras, sanglotant comme un petit enfant. Il n'arrivait plus à respirer. Cependant, ce n'était pas le moment que Richie aurait choisi pour l'embrasser. Il se contenta donc de le serrer contre lui, sous le choc lui aussi, et sortit l'inhalateur de celui qui était en pleurs pour le lui tendre. Une fois qu'Eddie fut plus ou moins calmé, Richie le lâcha pour s'accroupir auprès du corps. Il jeta un regard à son petit ami, et il sut qu'ils avaient la même peur.

Celle que ce corps soit celui de Billy.

Les mains tremblantes, le plus courageux des deux retira les feuilles qui jonchaient le visage du pauvre enfant. Richie entendit à peine le cri de désespoir que poussa l'autre garçon. Il se mit à trembler de tout son corps tandis que des larmes incontrôlables coulaient sur ses joues. Un seul mot tournait dans sa tête. Impossible. C'était impossible.

Voilà voilà ! Alors, que pensez vous de ce chapitre ? A votre avis, qui est l'enfant en question ? Billy ? Ou quelqu'un d'autre ?.. Hésitez pas à me donner vos avis, j'adore les lire et y répondre ! A bientôt pour un prochain chapitre ! Peut être ce soir, qui sait... Bonne après midi, et n'oubliez pas.... vous flotterez aussi. 🎈❤🎈

Alone ? [Reddie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant