20 janvierAujourd'hui, on a eu cours de philosophie. En général, c'est l'heure que je préfère. J'aime bien voir comment les gens pensent faire le plein de nouvelles idées. Sauf quand les gens sont cons ! Lors de ce cours, nous avons entamé le débat sur la peine de mort. Un débat qui selon moi, n'a pas lieu d'être puisqu'il s'est déjà produit... Pourtant, les gens sont cons et veulent faire un saut dans le passé. Sérieusement, ils se prennent pour des dieux ? Qui sont-ils pour juger de la mort ou de la vie d'une personne ? Tout le monde fait des erreurs. Alors qu'est-ce qui nous dit que nous n'allons pas à notre tour faire des erreurs et condamner la mauvaise personne ? Tu as beau essayer d'exprimer ton opinion, tu remarques que ce sont ces mêmes gens qui ne t'écoutent pas, qui n'essayent même pas de comprendre, qui t'avancent des arguments trouvés sur Internet ou se contentent de rapporter ce que disent leurs parents.
S'ils souhaitent à ce point venger les victimes, dans ce cas, la mort n'est-elle pas trop miséricordieuse ? La peine de mort est un sujet qui me fait sortir de mes gonds. À tel point que j'avais presque des larmes de rage qui perlaient autour des yeux. Le professeur qui avait lancé le débat, n'a pu retenir les élèves de s'engueuler comme si le simple fait de pouvoir lâcher nos pensées avait fait de nous des bêtes sauvages. La classe ressemblait plus à un ring de boxe ou les uppercuts auraient été remplacés par des hyperboles.
Lorsque le cours prit fin, je sortis en pensant à Victor Hugo qui s'était battu pour l'abolition de la peine de mort. Aujourd'hui, ça nous paraît si lointain, comme si c'était une vielle légende. Je me souviens encore du jour où j'ai eu dans les mains le livre du roman « Claude Gueux ». Ce roman m'a fait me pencher sur la peine de mort, sur tout ce qu'elle représentait et impliquait. J'étais une simple collégienne et de simples mots m'ont fait changer toute ma perception du monde carcéral. Cette simple phrase : « Je suis un voleur et un assassin. Mais pourquoi ai-je volé ? Pourquoi ai-je tué ? » Les mots de cette phrase retentissent encore dans mon esprit. Ils sont entrés en fracassant les murs de la bibliothèque de mes idées, ils ont ouvert ma compréhension du monde.
Le corps toujours plein de rage, je suis sortie du lycée. Un groupe fumait, je suis allée leur demander une cigarette. Depuis que je traînais avec le groupe d'Antoine, je fumais de plus en plus souvent. C'était une mauvaise habitude que je détestais, mais elle me permettait de dire que c'est exceptionnel car je ne fume que quand je suis énervée. Pourtant la petite voix dans ma tête vient me rappeler qu'il y a deux jours, j'avais acheté un nouveau paquet. Je chasse cette pensée dérangeante d'un geste de la main et ma rage partit en fumée au rythme de ma cigarette.
VOUS LISEZ
Jusqu'au ciel
Teen FictionPartir. Fuir, ma vie, les gens. Pour aller où ? Je n'en sais rien. Ce qui compte n'est pas la destination mais le chemin. Embarqué dans un voyage au coeur de cette jeune femme qui en voyageant découvrira le monde qui l'entour mais plus encore so...