le poids du passé

L'entrevue

Angèle

Ce matin c'est avec la gorge nouée et une boule au ventre que j'arrive au pied de l'immeuble, j'ai très mal dormis, j'ai imaginé plusieurs scénarios pour cette journée, mais ils se terminés tous pareils, l'entrevue inévitable avec mon patron.

Allez Angèle, courage bouge-toi, dis-je tout haut, une fois passé tu pourras reprendre le cours de ton existence

J'arrive au dernier étage où se situe mon bureau, peu de personne son arrivé à cette heure je vais en profiter pour me faufiler en douce dans mon bureau, mais s'était sans compter sur Maitre Alexandre Donolys. Quand les portes de l'ascenseur s'ouvrent, il est là, occupé avec Manon, Zut !!!

— Maitre Sender, comme c'est gentil de nous faire part de votre présence ! dit-il sur un ton sarcastique et il continue sur sa lancé, votre présence nous a manqué hier après-midi.

— Monsieur...enfin Maitre Donolys, dis-je énervée, comme début de conversation ça démarre mal, pour qui il se prend, quel salaud. Je n'étais pas au courant de votre arrivé hier, menteuse me souffle ma petite voix, sinon je me serais fait un plaisir de vous accueillir, hypocrite

— Mais vous êtes là aujourd'hui, je vais pouvoir m'entretenir avec vous, allons-y.

— Tout de suite ! Dis-je surprise.

— Mais oui, pourquoi attendre ?

Mais oui pourquoi, pensais-je, peut-être pour respirer, pour éviter de l'étriper, pour éviter de le contempler ou tout simplement pour éviter de me jeter sur lui pour l'embrasser, non mais ça va pas ma fille reprends toi, depuis quand penses-tu à embrasser un homme et qui plus est ton patron, ressaisis toi.

— Pour rien, si vous voulez bien je vais d'abord déposer mes affaires dans mon bureau et vous rejoindre dans le vôtre, lequel avez-vous pris ?

— Celui de Maitre Prior !

Je me fige sur place, et mince, c'est celui en face du miens, en même temps c'est logique qu'il prenne celui de l'ancien dirigeant et Joey avait jugé important que je ne sois pas trop loin de lui, je n'ai vraiment pas de chance, je vais l'apercevoir à chaque fois que je lèverai les yeux, quel supplice...

— Ok, dans ce cas...

— Et le vôtre, me coupe-t-il, où est-il ?

— En face.

— Quel coïncidence, dans ce cas je vous suis, après-vous...

Super, en plus, il va pouvoir me reluquer les fesses, formidable, pourquoi avoir mis une robe aujourd'hui, stupide fille !

Je pose mes affaires et me dirige vers son bureau, il m'attend sur le seuil

— Entrez Angèle, veuillez m'excuser d'utiliser votre prénom, mais je pense qu'au bureau on peut se passer de nous dire Maître ou de nous appeler par notre nom de famille, cela ne vous dérange pas, j'espère ?

— Euh... non, dis-je troublée, vous pouvez mais moi je préfère m'en tenir à Maitre ou monsieur

— Comme vous voulez, dit-il sur un ton sec, asseyez-vous Angèle.

Je voulais me présenter à vous directement puisqu'hier vous n'étiez pas présente, nous nous sommes déjà rencontrés mais dans un autre contexte, vous m'avez battu, peu de gens peuvent s'en vanter.

Arrogant, c'est le premier mot qui m'est venu en tête.

— Soyer tranquille, ce secret restera entre nous, puisque je n'aime pas me vanter, moi. Pour ma part ce n'est pas exceptionnel de gagner un procès, c'est plutôt l'inverse, je ne perds presque jamais.