• Chapitre 10 •

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- PDV Yerin -

« - Alors ? Fit Namjoon tandis qu'on entrait dans notre appartement. Comment tu les a trouvés ? »

Depuis qu'on était partis, quinze minutes plus tôt, le châtain avait été anormalement silencieux, et je me doutais bien qu'il retenait cette question qui devait certainement lui brûler les lèvres.

« - Ils sont sympa. Et drôles ! J'ai passé une bonne soirée, tes amis sont vraiment gentils.

- Tous ? Même Yoongi ? Rajouta-t-il et je sentis la taquinerie dans sa voix. Remarque, c'est vrai qu'il a fini par se dérider, il était même plutôt bavard par rapport à d'habitude.

- Ah bon ? » Fins-je l'innocence.

Après tout, je n'étais pas sensée le connaitre.

« - Ouais, normalement il est plus comme au début de la soirée. Froid, distant, muet. Tu dois être l'une des seules personnes qu'il trouve sympa dès la première soirée, si ce n'est la seule. Même Jimin a mit plusieurs semaines avant qu'il ne lui dise autre chose que "dégage, gamin". »

Je ris. C'était bien son style.

« - Faut croire. J'haussai les épaules pour faire croire que ça m'était égal.

- Bon, je vais à la douche. »

J'hochai la tête et il s'éclipsa dans la salle de bain pendant que je partis dans la chambre. J'enfilai ce qui me servait de pyjama -un vieux short de sport et un t-shirt de Namjoon-, ayant la flemme d'attendre que le coréen sorte pour me doucher, je commençai à fatiguer.

Je me couchai le sourire aux lèvres, repensant à la bonne soirée que j'avais passée, à laquelle je ne voulais pourtant pas aller et qui n'avait pas démarré de la meilleure des façons. Puis ma conscience sembla se réveiller, et mon cerveau tira la sonnette d'alarme.

Je venais de violer la plus importante des règles.

Certes, ce n'était pas ma faute si l'un des fameux amis de mon compagnon s'était trouvé être un de mes patients. Mais c'était tout sauf professionnel de passer la soirée avec ledit patient, de discuter avec lui, d'apprendre à le connaitre, tout simplement. Je n'avais pas le droit, c'était comme ça.

Jamais je n'aurais dû savoir quel était son opinion sur le cinéma hollywoodien, sur les films d'horreur. Jamais je n'aurais dû savoir qu'il était un bon buveur, qu'il triait les petits légumes car il ne voulait pas les manger, qu'il posait ses baguettes bien alignées à gauche de son bol. Jamais je ne n'aurais dû savoir comment été décoré son appartement.

Je me mordis la lèvre. Ce n'était pas mon genre, de briser l'une des règles fondamentales de mon travail de la sorte.

Même s'il était vrai que je n'allais pas faire demi-tour après avoir lancé "je suis sa psy, je peux pas.".

Je soupirai, finissant par chasser ma raison dans un coin reculé de mon esprit. Je n'avais rien fait de vraiment mal. C'était juste une parenthèse, un petit moment où je n'étais pas sa psy, et où il n'était pas mon patient. Un moment fort agréable.

Et puis, comme ça, j'avais eu l'occasion de voir ce que je pensais ne jamais pouvoir ne serait-ce qu'apercevoir en une vie entière.

Le rire de Min Yoongi.

Je ne savais même plus comment on en était arrivé là, tellement ce qui s'est passé m'a choquée. Toujours était-il qu'après une anecdote de Namjoon, le noiraud nous avait accompagné dans notre rire. Je l'avais tout de suite reconnu, car paradoxalement je ne l'avais jamais entendu, et donc je pouvais facilement l'identifier parmi ceux des autres garçons. Alors j'avais relevé la tête vers lui, et avais observé ses yeux se plisser et ses lèvres se retrousser tandis que ses fines joues montaient légèrement, dévoilant des petites dents blanches et parfaitement alignées, et un sourire tendre. Cela avait fait tomber son masque impassible et il semblait plus jeune, plus insouciant.

Body complex [Min Yoongi - BTS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant