• Chapitre 8 •

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- PDV Yerin -

9h51.

J'accueillis ma première patiente de la journée avec un sourire fatigué, mon organisme s'étant déjà habitué aux horaires du week-end. Mes yeux se posèrent sur l'horloge puis sur le téléphone fixe relié à celui du secrétaire. Pas d'appel.

12h45.

Mon troisième et dernier patient de la matinée pleurait en racontant ses angoisses et je peinais à garder toute mon attention sur lui, en mettant déjà pas mal à tenter de ne pas fermer les paupières. Pourquoi notre corps prend toujours une semaine à se faire au rythme de tous les jours, mais seulement deux matinées pour se faire à celui du week-end ? Mon regard dériva sur le téléphone, qui n'avait pas sonné depuis le début de la journée.

14h16.

Mon stylo grattant frénétiquement le papier en attentant mon rendez-vous, mes yeux faisaient des aller-retours réguliers entre la feuille volante et le téléphone à quelques centimètres de moi. Toujours pas d'appel. Je devais avouer que je commençais à m'inquiéter un peu.

16h29.

Alors que monsieur Lee me faisait part de sa paranoïa envers sa femme qui diminuait de plus en plus au profit de la confiance, la sonnerie que j'attendais depuis ce matin résonna dans la salle. Tentant de ne pas montrer mon enthousiasme, je m'excusai poliment auprès de mon patient et décrochai l'appareil. Mais il ne s'agissait que du rendez-vous de ma patiente de dix-sept heures qui était annulé car elle était malade.

18h11.

Mes ongles frappaient frénétiquement la table alors que je fixais l'appareil téléphonique. C'était la fin de la journée, et j'aurais dû être partie depuis déjà dix minutes. J'attendis encore un petit quart d'heure, puis je dus me rendre à l'évidence. Ce que je craignais était arrivé, et je ne pouvais rien pour lui.

Min Yoongi n'appellerait pas pour prendre rendez-vous.

Résignée, je me levai et fourrai quelques dossiers dans mon sac avant de quitter mon cabinet, réprimant un énième soupir de désespoir de sortir des tréfonds de ma gorge. Je me dirigeai lentement derrière l'accueil et attrapai mon manteau et mon écharpe avant de les mettre de manière automatique, dans mes pensées.

« - Enfin ! S'écria Seokjin. Je commençai à m'inquiéter et à me dire que tu étais peut-être morte. Je me voyais déjà parler aux policiers, qui me demanderaient si j'avais vu une personne louche. On est dans un bâtiment de psychologues : tout le monde est louche.

- Arrête de regarder des séries américaines, je crois que ça vaut mieux pour toi. »

Le grand secrétaire haussa seulement les épaules et continua de taper sur son clavier en me souhaitant une bonne fin de soirée, à moi ainsi qu'à Namjoon, par politesse. Il me semblait qu'ils étaient des connaissances de lycée, mais je n'étais plus sûre.

Une fois les habituels embouteillages passés, je pénétrai dans mon appartement en réprimant un bâillement, et partis m'affaler sur le canapé, ignorant mon compagnon par la même occasion.

« - Ça va pas chérie ? »

Le châtain resta sans réponse, car j'étais toujours autant en train de me torturer l'esprit. Je me blâmais quant à l'absence d'appel du patient au mauvais caractère.

Peut-être ne l'avais-je pas assez secoué. Peut-être aurai-je dû le garder plus longtemps mercredi dernier. Peut-être aurai-je dû plus insister. Peut-être aurai-je dû attendre encore un peu avant de lui mettre la vérité sous le nez.

Body complex [Min Yoongi - BTS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant