Body complex [Min Yoongi - BTS]

• Chapitre 1 •

- PDV Yoongi -

Assis sur le siège passager, je tentais de dissimuler la colère qui grandissait en moi à un rythme monstrueux, passant ma main sur mon visage. Plus que de me sentir trahi, j'avais l'impression de m'être fait avoir comme un novice, et ma fierté en avait prit un sacré coup.

« - Tu as fait quoi ?! »

Jimin me regardait tout en coupant le contact. Ses prunelles et ses traits enfantins étaient tendus, bloqués dans une expression déterminée. Il ne semblait pas prêt de craquer.

« - Je t'ai pris rendez-vous chez une psychologue hyung. » Répéta-t-il pour la troisième fois d'un ton monocorde, comme s'il était branché sur disquette.

Il déverrouilla la voiture grâce au bouton sur le tableau de bord et se pencha par-dessus mon siège pour ouvrir ma portière, que je refermai aussitôt en le toisant d'un air mauvais. Il se redressa en soupirant et attrapa l'arrête de son nez entre son pouce et son index.

« - Cesse de faire l'enfant hyung s'il te plaît, j'ai l'impression d'être ton père. Et détache ta ceinture, tu vas finir par être en retard. »

Sa voix se voulait ferme mais le timbre assez aigu qu'il possédait lui enlevait toute forme de crédibilité.

Je ne répondis rien et croisai simplement mes bras sur mon torse, dans mon attitude de chieur habituelle. Il appuya lui même sur le petit mécanisme en soupirant, et la boucle claqua contre mon poignet. Je lâchai un juron, puis lui lançai un regard noir.

Il ouvrit de nouveau ma portière, puis me regarda dans les yeux.

« - Tu n'es pas obligé de parler au début si tu n'en as pas envie, tu sais. Mais ça va te faire du bien, tu en as besoin et je suis sûr qu'au fond de toi tu le sais.

- Non. Le contrai-je. Je n'ai pas besoin de voir une couillonne mal baisée de quarante balais qui parce qu'elle a un diplôme de merde se permet de te conseiller sur ta vie alors qu'elle n'est même pas capable de gérer la sienne. Je ne suis pas malade, et encore moins sénile. »

Il ne répondit rien au début, pas le moins du monde choqué, sûrement immunisé de mes répliques crues. Son regard s'assombrit petit à petit, et ses traits se déformèrent dans une expression de tristesse digne des plus grands acteurs hollywoodiens.

Il sortait son arme secrète.

« - Si tu le fais pas pour toi, fais le au moins pour moi. Pour Soji, pour tes parents. On a tous peur, hyung. Tu te renfermes, tu maigris. Tu vas mal et tu dois faire quelque chose. S'il te plaît. »

Je soufflai. Ses yeux embués de larmes avaient fini par me faire craquer. Non pas que j'étais convaincu que voir quelqu'un me soit utile. Mais sa tête d'enfant sur le point d'éclater en sanglots avait le don de me faire céder à n'importe quoi.

« - Sale gamin. » Soufflai-je en descendant de la voiture.

Un sourire vint illuminer son visage immédiatement, montrant bien que toute cette scène était bel et bien de la comédie. Avant que je ne change d'avis, je claquai la portière et m'engouffrai dans la bâtisse à la façade vieillie par le temps contenant le cabinet en ruminant des noms d'oiseaux à l'encontre de mon meilleur ami.

Un homme d'environ vingt-cinq ans aux épaules larges se tenait derrière le bureau d'accueil, les yeux plissés et le buste en avant. Je m'avançai vers lui et le vis me détailler avec un sourcil arqué avant de faire la moue en regardant mes vêtements. La mâchoire serrée pour ne rien sortir d'irrespectueux, je me présentai sèchement.