Chapitre 10

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Cendrine nen revenait pas. Il lavait fait revenirpour ça ? Elle sentit la rage lenvahir.

-Et pourquoi donc ?, dit-elle.

-Cest un principe : je ne conclue pas daffaires avec des proches.

-Alors si tu savais que tu refuserais, semporta Cendrine, pourquoi ne pas me lavoir dit plus tôt ?

Lanvais serra les poings et se leva pour faire face à la jeune femme.

-Pour te revoir, voilà pourquoi, répondit-il. Je tai toujours aimé, et je continue de taimer. Et quand jai épousé Antoinette, cétait uniquement pour sa dot. Mais cest toi que jaime Cendrine. Toi.

-Pauvre fou, répliqua la jeune femme. Et quest-ce que tu espères, au juste ? Que je te retombe dans les bras ? Ny compte pas, ce que je ressentais pour toi se limitait à un amour-vanité. Tu nes quun microbe, un parasite, voilà ce que tu es.

Lanvais haussa les épaules.

-Peut-être bien, dit-il. Mais dis-toi que moi au moins je ne me prostitue pas.

-Et ce nest pas son cas, dit soudain une voix masculine derrière eux.

Cet accent anglais, Cendrine le reconnaissait. Elle se tourna vers lui. Il était habillé avec distinction et élégance, les cheveux longs blonds noués en catogan. Sappuyant sur une cane sans pourtant en avoir besoin puisque son port était altier et son dos droit. Pour sûr, il ne pouvait être que

-Bonjour, Aleister Gentlemurder, fit-elle sans masquer sa surprise. Je croyais que vous ne pouviez pas venir en France.

-Cendrine, vous navez pas rempli votre travail, répondit-il.

-Quimporte, répliqua-t-elle. Avec un autre, peut-être, mais je refuse dinsister avec cet homme.

Lanvais se leva et se planta devant Gentlemurder.

-Vous êtes entré chez moi sans ma permission. Je vous demande den sortir.

LAnglais saisit la gorge de Lanvais et commença à le serrer. Cendrine le regarda et croisa les bras. Elle reconnaissait quil ne méritait peut-être pas de mourir. Et elle reconnaissait que Gentlemurder était souvent dune violence inouïe contrastant avec son élégance. Mais allait-elle intervenir, au risque de subir les foudres de laristocrate ? Cendrine se mordit la lèvre. Lanvais commençait à devenir violacé. Et Gentlemurder qui ne lâchait toujours pas. Lorsquelle vit Lanvais fermer les yeux, elle se décida à intervenir. Elle nallait pas être complice de meurtre. Le bagne ou la guillotine, très peu pour elle. Alors Cendrine sinterposa. Elle essaya de faire lâcher prise à Gentlemurder, mais en vain. Cest alors quelle eut lidée saugrenue de le mordre. La stratégie fit son effet : le gentilhomme poussa un gémissement de douleur et lâcha Lanvais qui retomba mollement à terre, crachotant et tentant de retrouver de lair. Lemprise de Gentlemurder avait laissé des traces bleutées. Elle essuya la salive de sa bouche.

-Merci, réussit à articuler Lanvais.

Elle lui jeta un regard méprisant.

-Cest pas pour toi que je lai fait, rétorqua-t-elle. Cest pour moi.

-Traite de bavardage, fit Gentlemurder, Cendrine, suivez-moi. Considérons cette affaire comme révolue.

-Yes, Sir, répondit la jeune femme en lui emboîtant le pas. (NDA : Très largement inspiré du personnage de Sébastian dans Black Butler et de son « Yes, my Lord »)

Cendrine et Gentlemurder montèrent dans la voiture. Le Lord affichait une mine contrariée. Elle le regarda en biais. Elle savait quau moment où elle lavait mordu elle avait pris une importante décision. Une décision qui pouvait la conduire à la rue. Mais il le fallait. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle savait quil fallait se détacher de lAnglais au plus vite. Une intuition.

-Cendrine, dit soudain Gentlemurder. Vous avez agi contre moi au lieu dagir avec moi

-Cest la première fois, le coupa la jeune femme, mais pas la dernière. Je démissionne.

Cette phrase eut leffet dun couperet. Cependant, lAnglais, loin dafficher sa surprise, se contenta dun rire bref.

-Ça y est, cest la fin de lIntransigeante ! Plus sérieusement, reprit-il, ce nest quune mauvaise passe. Tu verras, cest éphémère.

-Cest mon engagement qui létait, fit Cendrine. Je ne sais pourquoi, mais je sens quen travaillant avec vous je ne fais que me précipiter dans un traquenard, un gouffre duquel je ne pourrais sortir dici quelques années.

La calèche sarrêta, et Cendrine sortit sans laisser le temps à Gentlemurder de la retenir.

-Ceci est un adieu, Aleister.

Cendrillon 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant