Cendrine entra à la suite de Lanvais qui ferma la porte à clefs derrière elle. Etait-ce une mascarade ?, pensa-t-il. Etait-il au courant ? Qu'allait-il se passer ? Lanvais affichait une mine sombre qu'elle ne lui avait jamais connue. Un mélange de douleur et de fureur. Mais pouvait-il bien avoir ? Elle se demanda ce qui lui arriverait. Mais pourquoi avait-elle accepté cette vie-là ? Pourquoi ? Lanvais, qui navait dit mot jusquà présent désigna un fauteuil.-Assieds-toi.
-Vous, corrigea Cendrine, la haine dans le regard. Nous ne sommes point assez proche pour nous permettre de telles familiarités.
Lanvais soupira et sassit en face de la place quil avait proposé à la jeune femme.
-Tu fais la distinguée mais au fond tu es toujours la même, dit-il en semparant dune tasse de thé. Et te voilà catin, à présent.
-A dire vrai, je préfèrerais le mot « femme daffaire », répondit Cendrine. Et nous sommes ici en tant quéventuels associés. Je vous prie donc de me vouvoyer.
- Si tel est votre désir, fit Lanvais avec un ton exagérément mielleux.
Il sirota un peu de thé. Cendrine resta muette, à regarder ce personnage méprisable la traiter avec moquerie et condescendance. Mais que pouvait-elle faire ? Elle avait sa part du « marché » à respecter.
-Cependant, je tenais à mexcuser pour ce que je tai fait, dit-il soudain.
-Et que mavez-vous fait, au juste ?, répliqua Cendrine, sourcil levé.
-Pour tavoir fait croire à mon affection pour toi, répondit Lanvais.
-Ça ?, fit la jeune femme. Ce genre dhistoire personnelle na rien à faire dans la vie professionnelle. Si mon pardon est ce qui vous préoccupe, sachez Lanvais quil vous est tout accordé, et que cest à votre pauvre épouse quil faut le demander, et enfin sachez que nous ne sommes pas ici Cendrine et Jean, mais mademoiselle De Tréville et monsieur Lanvais.
Lanvais sourit et se leva, puis fit quelques pas vers Cendrine.
-Tu ne tes pas assise, remarqua-t-il. Tu as changé. Tu es drôlement distinguée pour une putain.
-Femme daffaire, corrigea derechef la jeune femme. Et je ne marchande pas mon corps.
-Oui, si on veut, acquiesça Lanvais. Tu es plus belle quavant également. Cest ton frère qui doit être ravi.
Cendrine fronça les sourcils. Allait-elle vraiment devoir supporter les allusions déplacées de cette ordure ? Sans compter son attitude condescendante.
-Ne sommes-nous pas ici pour parler affaire ?, répondit-elle.
-Tu nenlèves pas ton pardessus ?, demanda-t-il. BonOui effectivement, nous sommes ici pourquoi, exactement ? Ton Sir Machin na pas été très expansif là-dessus.
-Sir Gentlemurder, corrigea-t-elle. Qui, comme vous le savez, dirige la société Childs Trap qui connait une grande renommée pour les confiseries.
-Je le sais, oui, dit Lanvais.
Cendrine le foudroya du regard.
-Il souhaite simplanter en France sous le nom de Gigi Cramoisi, et pour cela doit ouvrir des usines supplémentaires. Or, comme vous le savez, il a donc besoin de machine de la dernière technologie. Votre entreprise connaît un grand renom, et cest pour cela que Sir Gentlemurder a tout de suite pensé à Billingamme. Vous retrouverez ses propositions dans le contrat que je vous ai ramené.
Cendrine posa ledit contrat sur le guéridon, et Landais sen saisit presque aussitôt. Il prit néanmoins garde à ce que ses doigts ne frôlent pas ceux de la jeune femme qui le remarqua. Elle ne dit rien cependant. Cela lui importait tellement peuLanvais fit mine de le lire.
-Je vois, dit-il. Cela demande une plus ample réflexion. Je ne suis pas de tout trouver à mon avantage. Après tout cest une entreprise que je dirige, pas un uvre de charitéJe te propose de revenir demain afin de men parler plus en détail.
-Bien.
Cendrine se dirigea vers la porte, prête à partir.
-Bonne journée, dit Lanvais.
Elle ne répondit rien et sortit. Louis-Henri était là, adossé au mur, à lattendre. Il soupira.
-Alors, cet entretient ?, demanda-t-il.
-Mauvais, fut la seule réponse de Cendrine.
Court chapitre mais j'avais un grand manque d'inspiration...le chapitre 6 devrait être plus long... Sur ce... à demain !
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Cendrillon 2
Ficção HistóricaCendrine revient enfin d'Angleterre mais elle a changé. Son comportement alarme Louis-Henri : pourra-t-il réparer le coeur de la belle blonde ?