Chapitre 11 - A.

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L'insupportable voix criarde de la professeure de français me martèle le crâne, me rendant incapable de suivre son putain de cours. Et puis, qui se soucie du tragique destin de ces protagonistes tous plus inintéressants les uns que les autres ? Et pour couronner le tout, je sens encore le regard pesant de Lohan, assis quelques rangées plus loin, sur moi. Je suis à bout de nerfs. Si dans les dix prochaines secondes son regard est toujours posé sur moi, je peux promettre qu'il ne verra plus rien. J'essaye tant bien que mal de me calmer et mon esprit dérive vers les événements de hier. Je demanderais à Lysandre qu'on aille s'entraîner ce soir. Parce que je vais finir par craquer.

Mes poings sont tellement serrés que mes phalanges en deviennent blanches. J'expire un bon coup, torturé de rester enfermé dans cette petite salle avec ces gens que je hais.

Lorsque la cloche sonne, elle met un terme à mon calvaire. Ma tête va exploser. Je pars rapidement et me dirige vers l'extérieur. Pour moi, les cours sont un véritable cauchemar. C'est pas ça, la vie. Je n'en veux pas, de cette vie. Je veux vivre. Pas aller en cours, pas m'épuiser dans un boulot détestable. Je veux faire ce que je veux, pas ce que l'on me dit de faire. Aller en cours, travailler, avoir une belle petite famille parfaite, être à la retraite, avoir des petits enfants, puis mourir. Mourir comme on a vécu. Plein de regrets, de ne pas avoir fait ce qu'on voulait. Regretter de ne pas avoir été libre.

Je suis plongé dans mes pensées lorsque je bouscule quelqu'un.

-Putain, espèce de connard.

À l'entente de cette voix féminine, je ralentis mes pas et me retourne vers cette personne. Je vois une fille par terre, sûrement celle qui vient de m'insulter, et la regarde méchamment.

Elle se relève vite, me donnant l'impression qu'elle s'apprête à faire face à un combat. Elle me dit quelque chose...Oui, c'est la fille que j'avais fait tomber au self.

-Tu aurais pu faire attention non, et excuse toi ! Ta mère ne t'a jamais appris les bonnes manières ?

Ma mère...? Je suis pris d'un rire incontrôlable et lui ri au nez.

Je finis par lui sourire froidement :

- Écoute-moi bien, tu crois quoi ? Que je vais m'excuser bien gentillement. C'est mal me connaître. Alors évites de m'insulter si tu ne veux pas te retrouver encore par terre, mais cette fois les bras cassés, c'est compris ? Que tu sois une fille m'importe peu.

Je la vois devenir rouge de colère, ou de peur, et alors qu'elle est sur le point de me répondre, mon téléphone sonne. Je détourne le regard de la fille en face de moi en soupirant et prends mon portable. Sûrement Lysandre, c'est vraiment pas le moment.

-Allô ?

Seul un rire de femme me répond.

Non ce n'est pas Lysandre. Je me félicite mentalement, bien-sûr que ce n'est pas Lysandre si c'est une femme. Je souffle en me massant les tempes. Tout ça me donne mal à la tête.

Puis, je reconnais ce grand éclat de rire. Oui, ce rire qui paraît si heureux alors qu'en réalité il est si vide.

-Hadès...Hadès...Mon petit diable, dit cette voix, tu m'as manqué.

-A. ?

-Viens derrière ton lycée, dit-elle en raccrochant.

Je décolle mon téléphone de mon oreille puis jette un dernier coup d'oeil méprisant à la fille en tournant les talons en direction de dehors.

Elle m'a manqué, moi qui croyais que je ne la reverrais jamais. Malgré mon impatience, heureux de la revoir, un sentiment de malaise s'installe au fond de mon estomac. Si elle est revenue, c'est qu'elle a une bonne raison.

Hadès.[BOYXBOY]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant