Chapitre 10.3 (NV)

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Je me réveille et bâille. Je suis allongée sur le ventre. Alors que je veux voir si mon patron dort toujours, je ne peux pas bouger. Baissant la tête, je vois sa main sur mon ventre. Il est sur son flanc gauche, la tête à moins de trente centimètres de la mienne. Je suis contrainte de seulement tourner ma tête. Mon boss semble toujours endormi. Il ronfle à peine. Je le détaille sans gêne tout en me remémorant le goût de sa peau. Le goût de ses lèvres. Dire que je les ai goûtées, mais que nous ne sommes pas allés plus loin.

Morgan a l'air de dormir paisiblement. Il sourit légèrement, comme s'il faisait un merveilleux rêve. Je savoure ce moment de tranquillité. Il n'est pas en train de faire le chef, de se prendre pour quelqu'un de supérieur. D'un autre côté c'est son travail de donner des ordres. Mais je n'aime plus déjà le ton qu'il utilise avec moi. Il me prend pour une idiote. Quand il ne me prend pas pour une femme qu'il peut se faire !

De comme je suis à présent, mes lèvres peuvent frôler les siennes si je m'approche de deux centimètres. Étrangement, je n'ai jamais été aussi attirée par un homme. Mon ex a été le premier et le dernier dans ma vie. Mais j'étais jeune et abusée par des mensonges. Il m'a fait croire qu'il m'aimait alors que ce n'était pas le cas. J'ai été sérieuse avec lui, alors que j'étais encore une adolescente. Je lui faisais confiance, car j'avais eu besoin de me confier à quelqu'un. Il m'a trahie en me quittant pour ma sœur. Ce que j'ai ressenti pour lui était une amourette de collège, rien de bien important. Même si ça a brisé ma confiance envers les hommes.

Ce que je ressens quand je suis avec Matthew Morgan est différent. C'est à la fois mental et physique. Je commence à être sérieusement attirée par cet homme impossible à toucher. Pas si impossible que ça...

Après être sortie de mes pensées, je me rends compte que mes lèvres sont collées aux siennes. Je m'écarte de lui. Ses yeux bleus croisent les miens. J'ai un choc. Je n'arrive pas à croire que j'ai encore une fois osé m'approcher de lui. Je ne me souviens pas avoir osé l'embrasser. Je mets ma main sur mon cœur, surprise de le voir éveillé et souffle pour faire descendre les battements de mon cœur irréguliers.

— Ça s'appelle du harcèlement sexuel ? plaisante-t-il.

Je m'écarte de lui rapidement. Je m'assis sur le lit et plonge mes yeux sur la porte de la salle de bain. Je me retiens de rire nerveusement suite à ce qu'il vient de se passer. Je me sens bête. Il va finir par croire que je joue un jeu avec lui.

— Je... ne sais pas ce... bafouillé-je.

— C'est moi, me coupe-t-il. Vous... étiez si proche que je n'ai pas pu m'en empêcher. Je suis navré. Et pour ce que j'ai dit... C'est plutôt vous qui devriez porter plainte contre moi...

Je sens sa main se poser sur mon épaule droite. Il entreprend de déshabiller mon épaule en silence. Il pose quelques secondes après un baiser sur ma peau nue, qui s'embrase. Mon corps s'électrise. J'aimerais qu'il me touche et m'embrasse. Bon c'est officiel, je suis perdue. Il m'a eu.

— Vous savez que nous ne pouvons pas faire ça, lui fais-je remarquer.

Il s'écarte soudainement de moi et remet mon habit en place.

— Je ne fais jamais d'erreur, Clarke.

Ne comprenant pas ce qu'il insinue, j'ignore ses mots. De plus, j'ai beaucoup trop faim pour parler. Mon ventre se charge de le faire comprendre à mon patron en grognant. Il se met à rire et appelle le service pour demander deux déjeuners. Une fois fini, il se lève et va dans la salle de bain sans me prêter attention.

Il revient habillé du costume qu'il a fait acheter la veille. Un homme vient nous apporter le déjeuner. Nous nous installons donc en silence autour de la table basse. Il l'a rapprochée du lit pour pouvoir mangé assis sur le matelas.

Alors que je viens de terminer, je reste assise totalement perdue dans mes pensées. J'ai besoin de lui confier certaines choses.

— Il y a... commencé-je.

— Laissez-moi parler, me coupe-t-il. Hier, j'ai cru que c'en était fini... J'ai cru que j'allais mourir dans cet incendie. Puis, comme la voix d'un ange, j'ai entendu votre voix. Je ne me suis pas dit que j'étais sauvé... je me suis ordonné de vous faire sortir d'ici en vie. Même si je devais y laisser ma vie.

Il a dit tout cela rapidement, comme s'il essayait de s'en débarrasser. Du coin de l'œil, je le vois me regarder. Je tourne la tête vers lui. C'est comme s'il avait lu dans mes pensées, comme si nous sommes connectés à ce moment-là.

— C'est de ma faute, lui avoué-je. Si... si je ne m'étais pas disputée avec vous... vous ne vous seriez pas enfui et vous ne m'auriez pas demandé d'aller faire quelque chose que vous aviez déjà fait.

Il grimace. Je tente de rester maîtresse de mes sentiments et prends une profonde respiration.

— Hung m'a donné son numéro de téléphone... il a dit que vous m'aviez envoyé le voir pour vous débarrasser de moi...

Quand sa mâchoire se serre, je m'arrête de parler pour le faire mariner un peu.

— Et vous avez... pris son numéro  ? Hung... est co...

— Je l'ai laissé sur son bureau et après je suis sortie, le coupé-je. C'est là que la sonnerie s'est déclenchée. Je ne savais pas ce qui se passait. Tout le monde se dépêchait de sortir. Un homme m'a dit alors ce qui était. Je suis... descendue au premier étage et j'ai demandé à la blonde si elle vous avait vu. Elle m'a dit que non. Alors j'ai couru jusqu'aux ascenseurs.

Je me penche sur lui pour poser ma tête contre son épaule. Je suis devenue folle, mais j'ai besoin de me sentir réconforter. Sa main vient se mettre contre ma cuisse droite. Cela me réchauffe automatiquement. Pire, cela me fait frissonner.

— Je n'ai pas réfléchi une minute si ce que je faisais était risqué... Je voulais vous revoir, en vie. Alors je suis montée au troisième étage et je vous ai cherché. Au fur et à mesure que j'avançais, j'avais peur de ne pas vous retrouver, ou pire... mort. À un moment, j'ai cru que vous n'étiez pas là, que je perdais mon temps. Mais ma petite voix et mon cœur me disaient de continuer. C'est là où vous êtes tombé sur moi.

Le silence devient alors gênant. Nous n'osons plus parler. Je pose ma main sur la sienne. Je ne couvre pas du tout sa main. Elle est plus grosse que la mienne. Après avoir fermé les yeux, je le sens écarter sa main. Il vient me prendre dans ses bras.

Maintenant que nous nous sommes confiés, j'ai la sensation d'avoir dévoilé mes sentiments. Et lui les siens. Plus que jamais, il a été ouvert avec moi. Il a mis de côté son rôle pour me parler de ce qu'il ressentait.

— Ce n'est pas de votre faute, brise-t-il le silence. Nous ne pouvions pas prévoir ça. Mais... je suis énervé de savoir que quelqu'un a essayé de vous tuer... le feu qu'il y avait à l'ascenseur... quelqu'un a dû savoir que vous étiez là avec moi. Et pour ce qui est de Hung... Je voulais voir comment vous alliez réagir face à lui. Je connais bien Hung. Il drague toutes les filles.

— Le fait que je n'ai pas accepté son numéro... cela fait que j'ai réussi ou échoué à votre test ?

— Vous connaissez bien la réponse, Caroline.

My Boss' Love T1 Ancienne Version (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant