Les marches grinçaient sous les pieds de Marie. Elle montait au premier étage, où se trouvait son petit rayon de soleil.
Elle frappa une fois contre le battant de la porte et la poussa. Un ouragan avait dévasté la chambre : petites voitures, figurines, livres et crayons de couleur recouvraient chaque surface disponible.
Un ouragan appelé Nicolas.
Le garçon se releva et un sourire éclaira son visage.
— Grand-mère ! s'écria-t-il en la voyant.
Elle lui ouvrit ses bras, dans lesquels il s'engouffra. Avec ses yeux sombres et ses fins cheveux noirs, son teint mat et sa bouille souriante, il était magnifique. En lui, elle retrouvait les traits de son défunt mari, dont avait aussi hérité sa fille. Et il était adorable, même s'il n'aimait pas le montrer. Elle caressa ses cheveux.
— Ça va mon bonhomme ?
— Oui ! Mais pourquoi tu viens seulement maintenant ? Il va être l'heure de se coucher... On aurait pu jouer à deux !
— Il fallait bien que j'aide un peu maman, rit-elle. Mais je ne serais pas partie sans revenir te voir.
— Tu vas me raconter ton histoire ?
Elle acquiesça. Elle repoussait depuis trop longtemps le moment de perpétuer la tradition. Depuis des années, elle promettait à Nicolas de lui raconter l'histoire de la bague qu'elle lui avait remise ; il était temps de tenir sa promesse. Nicolas était encore jeune, mais suffisamment vieux pour pouvoir l'entendre – ou du moins, une partie. Marie comptait bien lui épargner les passages les plus durs. Son instinct lui soufflait qu'elle ne pourrait plus attendre des années. L'âge la rattrapait.
Après l'avoir aidé à ranger sa chambre et déblayer son lit, elle l'envoya se mettre en pyjama et se brosser les dents, rituel qui ne lui prit pas plus de trois minutes là où d'ordinaire, elle devait batailler. Son enthousiasme lui réchauffa le cœur.
Avant de se coucher, elle lui demanda de récupérer la bague, conservée dans sa cachette secrète – sous une latte du parquet – puis la lui montra. Il fronça les sourcils.
— Elle était bleue la dernière fois...
La pierre arborait un vert étincelant, translucide. À en juger par la couche de poussière qui avait blanchi le dessus de l'écrin, il n'y avait pas touché depuis le jour où elle le lui avait confié.
— Oui. Elle change de couleur...
Nicolas écarquilla les yeux.
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La Turquoise (L'Hybride, Annexe 1)
FantasyHéhé... Vous voilà arrivés sur la première annexe de l'Hybride ! Idéalement, elle est à lire APRES le 3ème tome. Si vous ne souhaitez pas la lire, pas de souci : vous manquerez peut-être quelques détails, mais rien qui entrave la compréhension du r...