after | 𝓭𝓪𝓻𝓵𝓲𝓷𝓰 𝓹𝓪𝓷 3

6. Le jeune blond

Il se précipita dans une pièce. La jeune fille vit dans ses yeux que c'était un endroit où il n'était pas censé aller. Son ventre se tordait par la peur. Il ne faisait pas ce qu'on lui avait demandé, elle n'allait pas être mise avec tout les autres enfants enlevés ce soir. Alors, que pouvais t-il bien lui arriver ? Il referma rapidement la vieille porte derrière lui avec quelques difficultés. La pièce était plutôt petite et en meilleure état que le navire entier. Elle était entièrement vide. Le garçon se dépêcha et posa délicatement la petite fille sur le sol, le dos placé contre le mur. Il se releva et la regarda une fois de plus dans les yeux. Elle avait cessé de bouger, toujours avec cette boule dans le ventre et qui semblait remonter jusqu'à sa gorge, l'empêchant de faire tout mouvement.

Et pourtant, elle avait beau l'observer, il n'avait rien de menaçant. Il avait un visage si beau, si paisible. Des cheveux si blonds et un visage si enfantin. Elle lui donnait tout au plus seize, dix-sept ans. Il ne semblait pas vouloir lui faire de mal.

Il sembla hésiter avant de faire glisser sa dague de son étui. Elle se trouvait autour de sa ceinture, caché sous son immense manteau de fourrure. Émeraude, soudainement paniqué à la vue de ce couteau, bougea énergiquement ses pieds en tentant de créer toute sorte de bruit avec sa gorge. Le dénommé Caleb leva immédiatement son arme, pour qu'elle ne se sente pas menacer.

-Petite, je veux pas te faire de mal !

La petite fille se tortillait toujours. Alors il se pencha vers elle et mit sa main devant sa bouche, alors que le tissu sale l'empêchait déjà de parler.

-Si je t'enlève ce truc, tu promet de pas crier ? demanda t-il.

Il avait un regard ferme, qui paraissait pourtant attendrissant. Émeraude réfléchit quelques instant. Quoi qu'elle fasse elle était piégée dans cet étrange bateau pirate. Elle n'avait d'autres choix que de faire confiance à ce garçon, qui ne lui inspirait tout de même pas confiance. Une jolie gueule ne pouvait pas tout faire, n'est-ce pas ? Elle hésita quelques instants avant de hocher timidement la tête. Elle commençait à mal respirer avec ce fichu bout de tissu dans la bouche plus la main de cette inconnu sur cette dernière ! 

-Promet moi que tu te laisseras faire, dit-il soudainement. 

La petite fille ne comprit pas bien pourquoi il lui posait cette question, sur un ton si dure. Elle ne pouvait pas faire machine arrière. Alors elle hocha de nouveau la tête, moins rassurée que la première fois. Il poussa un long soupir, et la regarda avec des yeux vitreux. Il ferma les yeux et empoigna soudainement de sa main une poignée de cheveux de la princesse. Non, elle n'eut pas le temps de réagir et de bouger un de ces petits doigts. La deuxième main de Caleb, celle qui tenait le couteau, s'abattit sur sa chevelure. Et une poignée de boucles blondes s'étala sur le parquet.

Et il continua, encore et encore, sous le regard remplie de détresse d'Émeraude, qui voyait ses cheveux si longs, tomber petit à petit contre ses genoux. Ses yeux s'humidifièrent rapidement pour laisser place à de véritables larmes, coulant sur le long de ses joues rougies.

-Je suis désolé, répétait le garçon avec les mains tremblantes. 

Il était hésitant et brusque à la fois, rendant son geste deux fois plus compliqué. Elle avait mal, et ses pleures exprimait à la fois sa douleur et son dégoût. Il arrêta et regarda des deux cotés pour vérifier quelque chose. 

-Je vais aller te chercher des vêtements appropriés, faut pas que tu restes en chemise de nuit.

Il rapprocha de nouveau son visage est avec plus de délicatesse cette fois, il enleva le tissu autour de sa bouche, immédiatement, la petite fille prit une grande respiration. Avec sa dague, il lui coupa ensuite la corde qui retenait ses deux mains. Après ça, il se remit debout et recula de quelques pas. Émeraude eut comme premier réflexe d'ouvrir ses menottes pour attraper les cheveux se trouvant à terre. Puis elle posa sa main sur son crâne, essayant de deviner avec le toucher tout ce qu'elle avait perdu. Ils étaient désormais court, même pas en carré. Elle sentait qu'ils s'arrêtaient juste avant sa nuque. Elle regarda de nouveau les boucles qui se trouvaient sur elle et ne put s'empêcher de lâcher un sanglot non contrôlé.