after | 𝓭𝓪𝓻𝓵𝓲𝓷𝓰 𝓹𝓪𝓷 3

8. "Peter"

Tous les garçons, qui se trouvaient comme suspendus au dessus d'elle, poussèrent des cris de joie, tout en levant leur pioche ou leur pelle vers le ciel. Cela résonnait, le son semblant s'envoler jusqu'au ciel triste. La petite fille tenta de croiser le regard de son sauveur, sans succès. Il ne se souciait pas un instant d'elle et était concentré sur cette fameuse personne au manteau noir. Il avait les yeux baissés, comme un acte de soumission, comme si cet homme en face de lui était hautement supérieur.

Le pays imaginaire... Qu'est-ce que c'est ça, encore... ? 

-N'ayez plus peur. Car aujourd'hui est un jour important. Le jour où je vous rend votre liberté !

D'autres cris d'acclamations se firent entendre. La petite fille regarda tout au dessus d'elle. C'était comme être étouffé. Elle aurait soudainement voulu s'envoler pour aller toucher le ciel et se dégager à jamais de cette mine hideuse. 

De quelle liberté parle t-il ? Qu'est-ce qu'il raconte, ce pauvre fou ?

-Ici, n'ayez aucune crainte, vous êtes chez vous. Vous êtes des êtres forts, des gaillards, des pionniers ! Et vous participez tous à la reconstruction de cette société, celle qui nous a été enlevé il y a des années de ça ! cria l'homme blond.

Il savait éveiller les foules. Il savait se comporter, se tenir. Il avait un charisme extrêmement imposant, chose que la petite fille ne pouvait pas nier. Entre quelques coups d'œils vers son sauveur, son regard restait vers ce garçon si étrange et pourtant si fascinant à contempler. Il commença à se déplacer lentement, d'un pas sûr autour des nouveaux arrivants, tout en continuant à s'adresser à ses... "disciples" ? Le terme "roi" qu'avait employé l'un des garçons avait donné la puce à l'oreille à la petite fille.

Société enlevé il y a des années ?  Il y a eu une guerre, des affrontements ?

La jeune princesse pensait à toutes les éventualités, se posaient beaucoup  trop de questions et avaient simplement envie de se jeter sur Caleb pour qu'il lui donne enfin des réponses ! 

-Si vous n'y voyez pas d'inconvénients, je vais vous expliquer dans les grandes règles ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas ici. Sachez une chose. Vous êtes libres. Mais vous avez des horaires de travaux à respecter, adapter selon votre âge et votre état de santé.

Il regarda les autres pionniers qui se trouvaient au dessus de lui. Ils avaient tous des yeux émerveillés en direction de ce mystérieux blond. C'était un chef, leur chef ! Sans aucun doute. Certains avaient des yeux plus suspicieux, des regards plus froids. Il continua à parler d'une voix haute et portante :

-Ici, le travail est très important. Vous êtes tous sur le même piédestal, et vous travaillez tous pour rendre vos vies meilleurs, vous travaillez tous pour la survie de notre monde !

D'accord, tous ces garçons sont pionniers... Mais qu'est-ce qu'ils cherchent ? Qu'est-ce qu'ils creusent ? 

-Si vous obéissez, que vos travaux portent leurs fruits, que vous bataillez sans relâche et avec ardeur, vous serez récompensez ! Tout au contraire, ceux qui montrent des signes de paresses, de fainéantise, qui désobéissent et foutent le bordel dans le camps... Ils apprendrons rapidement à faire connaissance avec moi. Et surtout à connaitre ma puissante désapprobation ! dit-il d'un seul coup en changeant de ton.

Il s'agissait d'un ton grave, très autoritaire, assez surprenant.

-Je n'accorde pas de pardon. Je n'ai pas de pitié par rapport à la discipline. Alors tenez-vous à carreaux et tout se passera bien pour vous.

C'était désormais des regards glacés qu'il lançait en direction de la nouvelle bande. La petite fille eu du mal à assimiler ce changement de ton, qui était tout à fait radical. C'était comme s'il voulait instaurer un climat de sécurité et de protection pour tout à coup revenir sur ses pensées profondes sans y réfléchir un instant. La petite fille se sentait soudainement oppressée, ne trouvant toujours aucune réponse à ses questions.