Chapitre 11

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Samedi 4 décembre 2010

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Samedi 4 décembre 2010

(Style)

Il est 19 heures.

Je jette un coup d'œil à mon téléphone : pas de message. J'attends. Avec une impatience intenable.

19 heures 15. Il est en retard. Et ne donne pas signe de vie. Peut-être a-t-il oublié. Mais je ne pense pas, ce n'est pas son genre.

J'attends 19 heures 20 pour lui envoyer un message.

« Tu es où ? »

« Je sors du métro. Descends. »

— J'y vais, j'informe mon père en finissant d'enfiler mon manteau dans l'entrée.

— Tu vas où, déjà ?

— À la patinoire avec des amis. Ils m'attendent en bas.

— Tu rentres à quelle heure ?

— Entre 11 heures et minuit.

— Tu as de l'argent pour un taxi ? s'inquiète-t-il.

— Oui. À toute !

Jason m'attend dehors, adossé contre l'un des poteaux qui soutiennent le paravent de l'entrée de l'immeuble. Un mince sourire apparaît sur ses lèvres. Il quitte son emplacement et me fait signe de le suivre en direction de Central Park.

— Tu as mangé ? demande-t-il.

— Non.

— Tu as faim ?

— Toujours !

— Que dis-tu d'un italien ?

— Tu m'emmènes au resto ?

— Je suis d'humeur généreuse, confirme-t-il.

— Subway ou Burger King, ça me va aussi, tu sais.

Il tourne à gauche sur Madison Avenue.

— Tu connais ça, toi ? s'étonne-t-il.

— Bizarrement...

— Ça ne me tente pas trop, moi. Sinon, je connais une bonne sandwicherie au sud de Central Park, à quinze minutes à pied d'ici.

J'attends d'être installée à l'étage de la boutique, un bagel au saumon fumé entre les mains, pour engager les conversations sérieuses :

— Tu as une copine, en ce moment ?

Si je pose cette question, c'est parce que je ne pense pas qu'il soit le genre de garçon à aborder une fille – encore moins à faire des sorties avec elle – sans viser un peu plus loin qu'une simple amitié. Je me doute bien qu'il est un minimum intéressé par ma personne : il m'a demandé mon numéro de téléphone, il a essayé de m'embrasser deux fois déjà et ce n'est pas la première sortie qu'il me propose. Peut-être n'y a-t-il rien de plus que l'envie de se faire une amie derrière ses agissements. C'est possible et j'ose l'espérer. Mais je ne suis pas stupide et encore moins naïve, surtout que je commence à le connaitre... Et je sais que ce n'est pas son genre, alors je voudrais mettre les choses au clair.

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