• CHAPITRE 10 •
« Les Assassins ? Merde... Pourquoi faut-il qu'ils se réveillent tous le même jour ? Comme si l'on n'en avait pas eu assez avec les Templiers ! lâcha Gautier, frustré.
- Ils ont Ralph ; on doit y aller.
- On irait droit dans la gueule du loup, Alix !
- En effet.
- Alix a raison, on ne peut plus reculer », conclut Thomas.
Gautier souffla. C'est pas possible... On est pris au piège. Je ne peux pas laisser Ralph aux mains de ces tueurs. Un ami digne de ce nom ferait tout ce qui est en son pouvoir pour tenter de le sauver.
Et je suis cet ami.
« Très bien. Mène-nous à eux. »
Alix acquiesça avant de prendre le petit galop. Gautier et Thomas la suivirent.
« Nous allons au devant d'une mort certaine, vous en êtes conscients ? demanda Gautier.
- Pas nécessairement, objecta Alix. Ils auraient pu tuer Ralph, mais ils l'ont juste emmené, sans le blesser davantage.
- Bien sûr qu'ils ne l'ont pas tué ! Sauver la dépouille de Ralph n'aurait pas grand intérêt. Ils veulent nous attirer.
- Aussi infime soit-elle, nous avons tout de même une chance. »
Je l'espère, Alix, je l'espère.
Les chevaux ralentirent le galop, passèrent au trot puis au pas. Enfin, ils s'arrêtèrent à l'entrée d'une pente menant dans les hauteurs de la forêt.
« On doit juste gravir le talus, et s'enfoncer dans la forêt, les informa Alix.
- Bien. Thomas, reste avec les chevaux.
- Mais...
- Pas de mais, coupa Gautier. La mort nous attend peut-être là-haut, l'un de nous doit rester à l'abri. »
Thomas grommela puis acquiesça, à contre cœur. Gautier se lança dans une périlleuse escalade de la pente ; sa tête et ses membres le lancinaient encore. Alix avait déjà atteint le sommet lorsqu'il arriva à mi-chemin. Elle lui tendit la main, l'aidant ainsi à terminer sa montée.
« Je prie pour que la rencontre se fasse sans effusions de sang. Tu ne saurais combattre dans cet état.
- Mais si, voyons. J'y arriverais, s'il le faut. »
Alix ne semblait pas totalement convaincue. Gautier non plus, à vrai dire. Il pourrait peut-être faire face à un Assassin, mais sûrement pas à plusieurs. Il souffla, encore. Advienne que pourra.
Il suivit Alix sur quelques mètres, s'enfonçant ainsi plus profondément dans la belle forêt. Une petite brise venait caresser le visage de Gautier, de temps à autre. Le climat était doux, pour un mois de mars. Gautier continua à marcher tête baissée.
Un pas, puis deux, puis trois, puis rien. Ils s'arrêtèrent. Gautier releva la tête. Deux Assassins encapuchonnés leur faisaient face ; les regardant, interdits. Ralph était assis contre un arbre. Cependant, un détail suscita l'attention de Gautier ; Ralph n'était pas attaché et semblait même en pleine forme.
Les deux groupes se fixèrent pendant une poignée de secondes. L'un des Assassins s'avança, avant de briser le silence, qui commençait à devenir pesant.
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Cent Ans
Ficción históricaLa guerre a tué, tue et tuera toujours. Celle dite "de Cent Ans" ainsi que la guerre séculaire opposant Assassins et Templiers ne font pas exception à la règle. Chacun le sait, même les quelques bandits tranquillement établis non loin d'un village...