Prologue

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Ici commandant Eileen, du vaisseau d'expédition Eve. Trois ans, deux mois, dix-sept jours depuis notre départ. La voix de la femme se fit lasse. Nous n'avons... comme d'habitude... rien trouvé. Nous errons, comme toujours, au milieu de l'espace. Nous continuons, mais le moral de l'équipage est en baisse, même s'ils sont toujours d'accord pour continuer. Il y eu un grand soupir. Mais je reste persuadée qu'il y a quelque chose, quelque part dehors. Nous ne pouvons pas être seuls.
Eileen, terminé.

La femme éteignit le microphone, et se posa lentement sur  sa table, face au petit écran de bord, pleine de lassitude. Voilà plus de trois ans qu'ils étaient partis à travers l'espace. Ils avaient visité des centaines de systèmes, mais ils n'avaient rien trouvé. Ils devraient bientôt rentrer, par manque de carburant, mais Eileen ne voulait pas abandonner avant d'avoir tout tenté. La Terre comptait sur eux. Elle entendit derrière elle le bruit d'une porte qui s'ouvre.
-Commandant? Vous pouvez venir s'il-vous-plait? On a besoin de vous.
-J'arrive, dit-elle en se relevant. 
Elle suivit l'homme à travers un fin couloir métallique, et arriva dans la salle de réunion. Elle vit alors qu'une partie de l'équipage était présent: six personnes se tenaient devant elle. Eileen vit que ces personnes avaient leur armes sur elles, et son rythme cardiaque accéléra. 
-Eileen, on doit parler. Voilà, je sais que nous avons encore un peu de carburant et que nous pouvons explorer encore plus d'une dizaines de systèmes, mais... Nous devons rentrer. Douze d'entre nous déjà sont morts à cause de l'espace, et il peut arriver quelque chose de similaire à n'importe lequel d'entre nous. Le moral de l'équipage est au plus bas, et beaucoup, voir tout le monde, veulent repartir sur Terre. Maintenant.
-Mais nous n'avons pas exploré tout ce que nous pouvons! Nous avons encore du carburant, et qui sait ce qui se cache sur les prochaines étoiles? C'est normal que nous ne trouvons rien du premier coup!
-S'il y a quelque chose, d'autres le trouveront. ramenons le vaisseau sur Terre, et d'autres repartiront avec. tu pourras même repartir avec eux, si tu veux! Mais pour nous, c'est fini. Nous voulons rentrer. 
Eileen vit que d'autres personnes les avaient rejoints. 
-Et puis on en a marre de manger encore et toujours les mêmes trucs!
-Je veux revoir ma famille!
-Nous n'avons rencontrés que du vide! Rendons nous à l'évidence, nous sommes seuls!
D'autres protestations montaient. Eileen tenta de les calmer, mais en vain. 
-Commandant, je crois que nous sommes en majorité. Voulez, vous, oui ou non, repartir immédiatement sur Terre?
-Bien sur que non! Nous sommes si près du but, même sans le savoir! L'humanité n'a jamais été aussi loin! Nous devons...
La femme sentit qu'elle paniquait. Ils ne pouvaient pas abandonner maintenant. Elle en était sure, ils finiraient forcément par découvrir quelque chose! Il fallait juste aller plus loin, juste un peu plus loin...
-Dans ce cas, commandant, avec le soutien de tout l'équipage, je vous démets de vos fonctions, à effet immédiat. Vos pouvoirs de commandement sont relevés. Nous rentrons sur Terre, que vous le vouliez ou non.
-C'est une mutinerie, Trevis? Tu me fais ça, à moi? Après tout ça?
-Je suis désolé. J'aurais préféré ne pas en arriver là. Mais tout l'équipage est d'accord. jusqu'à nouvel ordre, tu es confinée. Les gars...
Deux hommes levèrent leur armes et les pointèrent sur la femme.
-Madame, si vous voulez bien nous suivre jusqu'à votre cabine...
Eileen paniqua. Sentit son cœur battre à une vitesse folle, l'adrénaline envahir son cerveau, le sang battre à ses tempes.
-Non! cria t-elle.
Et alors, sans qu'elle ne se rendit compte, comme si c'était naturel, elle leva la main vers les deux hommes qui s'avançaient. Au ralenti, comme dans un rêve, leur deux fusils s'élevèrent brutalement, s'arrachant de leur mains, flottant dans les airs, et vinrent se jeter violemment contre le mur dans un grand bruit métallique. 
Un silence de plomb s'abatit dans le vaisseau. Tout le monde regardait Eileen, immobile, les yeux écarquillés.
-Qu'est ce que...
Elle fut la première surprise. Qu'est ce qui s'était passé? Elle venait de faire... de la magie? Mais c'était impossible! Mais elle ne rêvait pas...
-Eileen, qu'as tu fais?
-Je ne sais pas... bégaya la femme. Je ne sais pas!
Tout le monde la fixait. Soudain, quelqu'un cria:
-Sorcière! Elle veut tous nous tuer, à des milliers d'année lumière de la Terre! C'est une sorcière, elle nous as tous condamnés!
-Allons, dit Trevis d'une voix mal assurée, en resserrant la prise sur son fusil. Ne délirons pas. Nous sommes assez intelligents pour ne pas sombrer dans des conclusions hâtives et stupides, venues du moyen-âge. Il y a forcément une explication rationnelle. Il faut faire des tests, on va trouver...
-Sorcière!
L'homme qui criait se mit alors devant. Il avait le visage paniqué, celui d'un fou, qui délirait complètement. Il braqua son pistolet sur Eileen.
-Non! hurla Trevis. Attends!
Trop tard. L'homme tira. Par un réflexe instinctif, la femme se jeta à terre et évita la balle, mais pas la femme qui se tenait derrière elle, qui la prit en plein cœur et mourut sur le coup. Du sang fur projeté autour. L'homme bégaya en voyant ce qu'il avait fait, et beugla de rage, et voulut retirer sur Eileen, mais Trevis l'abattit avant. Soudain, tout le monde sortir son arme, certains voulaient tuer Eileen, d'autres juste se défendre, et des bruits de tirs emplirent le vaisseau. Eileen roula sur le coté et rampa jusqu'à une porte. Un homme tomba devant elle. Elle se leva et courut, vers le poste de pilotage. Elle y arriva, en sueur, du sang tachant son uniforme blanc. Elle se précipita vers les commandes pour verrouiller le sas, mais déjà une troupe armée se dirigeait vers elle. 
-Attendez... Je n'en sais pas plus que vous... Reprenez vous!
Elle vit au dessus d'elle la photo de l'équipage juste avant le décollage, il y a trois ans. Que des jeunes gens, souriant, plein d'espoirs, et de vie. Maintenant, plus de la moitié étaient morts, et les restants n'avaient rien de héros de l'espace. 
La troupe arriva devant elle, et pointa ses armes sur elle.
-C'est fini. Tu ne nous emportera pas dans ta folie.
-Mais écoutez moi! Je ne comprends pas plus que vous, et...
-C'est fini.
Eileen ferma les yeux, sentant qu'il n'y avait rien à faire. Elle avait essayé, au moins. Elle avait fait ce qu'elle avait pu. Elle ne regrettait pas. Elle aurait peut être bien aimé revoir... 
-Regardez! 
Quelqu'un pointait du doigt derrière elle, là où les vitres permettaient de voir l'espace. Tout le monde avança pour voir, et la femme se retourna. Une lumière forte éclaira alors la passerelle. Et un large sourire illumina le visage d'Eileen.

ESYREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant