Ariane entendit avec soulagement le bruit de la sonnerie. Cela faisait deux heures qu'elle trépignait d'impatience sur sa chaise, et même si les cours étaient intéressants, elle mourrait d'envie de courir dehors. Elle rangea rapidement ses cahiers et se précipita en dehors de la salle de classe avec les autres jeunes. Elle longea les couloirs en évitant la foule de personnes qui s'y trouvait, et sortit enfin du bâtiment, et se retrouva sur les marches de l'entrée de l'université, où elle savoura un instant le soleil sur sa peau.
-Ariane! fit une voix féminine derrière elle. On va en ville un peu?C'était Nina, sa meilleure amie. Toujours aussi pleine d'énergie, elle portait une jupe noire et une chemise blanche, qui contrastait avec ses cheveux, noirs comme sa jupe, et ses yeux bleus, chose plutôt rare.
-Si tu veux, mais j'ai pas d'argent sur moi...
-Pas grave, viens quand même!
Ariane finit par accepter et elle suivit son amie, traversant le parc de l'université, et ses pelouses déjà envahies par les étudiants, profitants du soleil. Il y avait beaucoup de monde, qui parlait des vacances qui approchaient, et de tout ce dont un jeune de vingt ans peu bien parler. A la sortie, les deux filles marchèrent un peu et arrivèrent en centre ville, plein d'animation. Un vaisseau passa au dessus d'eux, mais Ariane ne put voir à qui il appartenait. Comme à son habitude, Nina se jeta dans les boutiques, suivie par Ariane, moins pressée, qui se contentait en général de l'aider à prendre des décisions concernant tel ou tel vêtement. A vrai dire, faire du shopping ne l'intéressait pas vraiment. Un regard dans le miroir le lui confirma. Avec son pantalon marron, simple mais solide, ses chaussure Rangers, les mêmes que portent les militaires depuis plus d'un siècle, ses cheveux blonds et ses yeux verts, son débardeur blanc et sa veste en cuir un peu usée, on ne la confondait pas facilement avec d'autres. Cela venait du fait qu'Ariane vivait à la caserne de la ville, entourée de soldats, et élevée par eux. En effet, comme beaucoup d'enfants, elle avait perdu ses parents peu après sa naissance, lorsque la guerre ravageait encore la Terre avec fureur. Elle n'était pas la seule: peu de jeunes de sa génération avaient encore leur deux parents. L'armée avait recueilli beaucoup d'orphelins, et élevée tout ceux qui n'avaient pas trouvée de familles. Maintenant, les choses s'étaient beaucoup calmées, et une vie presque paisible avait repris sur leur terres. Cependant, cela concernait la zone dans laquelle ils habitaient, qui couvrait une sorte de carré de cinq-cent kilomètres de coté, avec leur ville, Hopia. L'extérieur restait très dangereux. Ariane savait qu'il existait d'autres zones similaires, disséminées ici et là sur Terre, comme des bulles calmes au milieu d'une tempête, mais elle n'y était jamais allé. La plus proche était à plus de mille kilomètres. Entre, c'était des endroits désolés, parcourus pas des pillards et des tribus de nomades. Le problème, c'était que des groupes décidaient parfois de faire des raids sur des zones habitées. Il y avait donc toujours une forte présence militaire.
Une heure plus tard, Ariane annonça à Nina qu'elle voulait rentrer, et prit le chemin du retour. Elle arriva devant la caserne, salua le soldat qui gardait l'entrée, et rentra.
La place centrale de la caserne était un endroit impressionnant, toujours plein d'activité. Elle vit arriver sur sa droite un Atlas, nommé ainsi en référence à la mythologie. C'était un robot de combat, bipède, piloté par une personne, haut de trois mètres, bardé de blindage. Sur son bras droit, une arme de tir terrifiante, et sur son bras gauche, une main métallique articulé, équipée elle aussi d'armes de tirs plus petites. Le monstre d'acier faisait trembler la terre sous ses pas, et passa devant Ariane. La caserne en possédait deux, mais il était rare de les voir sortir de leur hangar. Cela impressionnait toujours la fille.
-Ils partent en mission? demanda t-elle à un militaire à coté.
-Oui, ils vont partir ce soir. Il parait qu'on a aperçu y a une bande de pillards à moins de vingt kilomètres d'ici.
Ariane le remercia et alla vers sa chambre, dans les baraquements, en saluant les personnes qu'elle croisait. Beaucoup de militaires ici la connaissait, et l'avait même vue grandir. Elle était logé dans un baraquement avec beaucoup de jeunes de son âge, tous orphelins et récupérés par l'armée. Elle poussa la porte de sa chambre, et s'écroula sur son lit. La pièce était plutôt petite. Un miroir sur sa porte, un lavabo dans le coin, avec ses affaires de toilettes, une armoire avec ses vêtements. Au dessus de son lit, des posters divers et variés, surtout de groupes musiques qui avaient existé. Ariane adorait la musique, elle avait un poste de musique dans sa chambre et s'était souvent fait réprimander pour mettre le son trop fort. Mais le plus grand des ses posters représentait le portrait d'une femme, au regard fier, en armure de combat, avec une inscription en dessous: La Terre est notre seule planète. C'était Seria, la capitaine des Valkiriens, la femme qu'Ariane admirait par dessous tout. Elle rêvait d'être comme Seria depuis son enfance. Les Valkyriens étaient un groupe indépendant, apparu il y a vingt ans, au plus fort de la guerre. Composés de quelques guerriers de légende, ils parcouraient la Terre entière, et ont aidé de part le monde a créer ces zones pacifiques. Ils incarnaient la justice, la paix, la sagesse. Sur le champs de bataille, on racontait des tas d'histoires. Ils avaient la force de dix hommes, ne pouvaient être tués, et une vitesse qui dépassait l'imagination. Ils pouvaient combattre des jours sans se fatiguer, ne manquaient jamais leur cible, etc... Que ces mythes soient exagérés ou non, ils avaient bien un fondement. Mais une chose était sur: sans les Valkyriens, la Terre aurait complètement plongé dans le chaos. Ils avaient, grâce leur courage et leur détermination sans faille, permis d'apporter la paix sur des dizaines d'endroits sur Terre. Ariane voulait leur ressembler. Mais pour l'instant, elle ne faisait même pas partie de l'armée: elle étudiait à l'université de Hopia, avec tous les autres jeunes,par obligation de leur gouvernement: toutes les générations précédentes étaient des soldats, et pour construire l'avenir, on avait maintenant besoin d'ingénieurs, de médecins, de professeurs, et toute autre profession qui existait avant. Mais ce dont rêvait vraiment Ariane, c'était de partir de la Terre, en exploratrice, comme les équipages des vaisseaux des missions Espoir. Pour elle, la Terre était foutue. Il y avait eu trop de guerre, trop d'attaques nucléaires, trop d'épuisement de ressources. Il était temps de partir. Seulement, personne ne savait reproduire la technologie des vaisseaux Adam et Eve. Eve avait explosé, et Adam avait disparu a son retour sur Terre. on savait bien construire des vaisseaux spatiaux, il en existait des centaines dans le système solaire, cependant aucun n'allait assez vite pour atteindre la prochaine étoile en moins de deux siècles, et encore on ne savait même pas s'il existait une planète habitable sur cette étoile. Et dans le système solaire, il n'y avait que la terre où l'on pouvait respirer. Ariane s'était alors mise en tête que le vaisseau Adam était encore quelque par sur Terre, et un jour, elle partirait explorer la Terre pour le retrouver, et décoller pour ne jamais revenir.
Alors qu'elle était perdue dans ses pensées, quelqu'un toqua à sa porte. Ariane invita la personne à entrer, et Nina apparu sur le palier. Elle était en tenue de sport, les cheveux attachés par une queue de cheval.
-Un peu de sport, ça te tente?
-Bien sur! Tu sais que je suis toujours partante.
Ariane se leva, se dirigea vers son armoire et se changea, enfilant un short et un débardeur. Elle s'attacha aussi les cheveux, et les deux filles allèrent dehors, profitant de la fin de soirée, où il faisait encore chaud.
-On va en forêt?
-En haut?
Ariane aquiesca, et elles se mirent à courir tranquillement. Au nord de la caserne se trouvait une une forêt, dans laquelle Ariane allait souvent courir. Ça montait pas mal, et c'était un bon défi sportif. Elles mirent vingt bonne minutes a gravir le versant de la forêt, pour finalement arriver en haut de la colline, en grimpant sur quelques rochers. Ariane et Nina reprirent leur souffle, et purent ainsi profiter de la vue. A l'est s'étendait les terres désolées. Même si en apparence on n'y voyait pas grand chose d'anormal, une forêt assez grande, et une plaine au relief accidenté, Ariane savait qu'il était très dangereux de s'y aventureux. Il y avait beaucoup d'animaux sauvages, et des bandes de pillards et de bandits. Elle n'y était allé que deux fois, au sein d'expéditions de chasse et d'explorations avec l'armée. Ils n'avaient pas croisé d'ennemis, mais Ariane avait vu avec ses jumelles un ours immense. On racontait qu'avec les radiations, et le retour à la vie sauvage, beaucoup d'animaux avaient changés physiquement, devenant souvent plus gros. Derrière eux, la base militaire, de la taille d'une petite ville, avec ses baraquements, ses champs de tirs, ses véhicules, ses vaisseaux, ses barrières et son agitation. A l'ouest, la ville de Hopia, qui s'étendait jusqu'à l'horizon: elle était grande, et comptait deux millions d'habitants. En tout, on estimait la population mondiale à cent millions d'habitants, mais il était très difficile de donner un chiffre précis, car on n'avait parfois plus du tout de contact avec des pans entiers du globe, notamment ce qui était avant les Etats-Unis, où il avait plu des millions de bombes. Toutefois, Ariane avait déjà entendu parler d'une zone habitable similaire à la leur dans l'ancien Canada.
-Ca te dit de venir ce soir manger dehors? demanda Nina. Avec des gens de l'université, des potes à moi. Tu ne les connais pas, mais tu les as peut-être déjà vu rapidement.
-T'es sure? Je ne veux pas gêner...
-Mais non! Ne t'en fais pas, vraiment. En plus, je sais que t'aime bien rencontrer de nouveaux visages.
-Bon, d'accord. C'est où?
-Dans le parc, derrière l'université, à vingt et une heure. On a qu'à dire que je passerais te chercher vingt minutes avant, devant la caserne.
-Entendu.
Les deux filles discutèrent encore quelques minutes, assises en haut de la colline. Puis, elle prirent le chemin du retour en courant, et Ariane se sépara de son amie et rentra dans sa chambre.
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ESYRE
Science FictionC'est le début d'une immense saga, qui révélera des héros dans l'univers entier, et secouera chaque étoile. On dit que la Terre n'existe plus, mais Neil veut y retourner. Tandis que Ariane veut tout faire pour en partir. Le destin de l'humanité comm...