[6]

44 3 0
                                    

Bonsoir tout le monde ! Je suis enfin en vacances ce qui veut dire qu'il y aura sûrement deux chapitres par semaines jusqu'à la reprise des cours (dans deux semaines), le prochain chapitre sera posté vendredi mais vous pouvez avoir toutes les infos sur mon insta : calyvrn. 

Bonne lecture !

***

C'est mon ventre qui me réveille ce matin. Son gargouillis incessant résonne dans ma chambre et je me force à ouvrir les yeux. Autant dire que j'ai la tête dans les nuages pour garder un langage décent. Malgré ma faim grandissante, je n'abandonne pas mon habitude de jeter un coup d'oeil à mon téléphone qui m'éblouit. Il est six heures du matin et il ne me reste qu'un seul choix.

Je me redresse, glisse mes pieds dans mes chaussons et avance à l'aveuglette vers la porte. Le velux laisse percer la lumière de la lune et lorsque je me tourne vers le miroir, je m'aperçois très vite que la veille je n'ai même pas pris la peine de me déshabiller. J'ai cours dans une heure et demi, si je garde les mêmes habits, personne ne le remarquera ? Je réfléchis quelques secondes à ma remarque puis décide que non, personne ne va remarquer si je suis habiller exactement pareil qu'hier. Marchant sur la pointe des pieds, je tâtonne les murs pour m'assurer que je ne me prenne rien à la figure. J'arrive doucement mais sûrement à la cuisine et allume le flash de mon téléphone pour ne pas réveiller mes parents qui doivent sans aucun doute dormir à point fermer. J'ouvre discrètement un placard pour attraper mes céréales favorites.

Je pique une cuillère et commence à prendre mon petit-déjeuné dans un silence complet. Prendre des céréales n'étaient peut être pas une si bonne idée en faites. Chaque fois que je mâche, le bruit des pétales soufflées qui croustillent sous mes dents me procure des frissons. Personnellement je déteste les gens qui prennent leur temps pour manger leurs céréales, le son me tape sur le système et me pousse à prendre sur moi pour ne pas balancer le bol par la fenêtre. Pourtant, je reproduis exactement le même bruit infernal produisant un boucan d'enfer dans la cuisine. Une fois le tout engloutit, je pars changer mon caleçon, me passer un coup de peigne et un bon pshit de déodorant, histoire d'avoir un minimum d'hygiène. Je sors de ma salle de bain, car oui j'ai ma propre salle de bain, quand je remarque que la chambre de mes parents est ouverte.

- Il y a quelqu'un ? je demande à mi-voix.

Pour seule réponse, la lumière de la seconde salle de bain s'éteint. Me prenant soudainement pour James Bond, je me cache discrètement dans l'encolure de la porte et attends patiemment. Le bruit se rapproche, une ombre tapisse le mur puis une forme apparaît devant moi. Je me positionne derrière l'inconnu et allume la lumière du salon d'un coup.

- Maman ?

Elle se tient toute droite, les cheveux en pétards et les yeux défoncés par la luminosité.

- Matthew ? Qu'est ce que tu fais là ? m'interroge-t-elle ne semblant pas se rendre compte de l'heure actuel.

Je la dévisage de haut en bas avant de remarquer qu'elle tient une boîte en carton bleue, je ne m'attarde cependant pas sur l'objet.

- Je pars pour le lycée, va te recoucher, je lui conseille ce qu'elle fait sans adresser un mot.

Trente minutes plus tard, j'attends le bus, emmitouflé dans une veste en cuirs, pour l'Institut Bird qui est placé à la frontière de la Bad Class et de la Good Class. À Londres, j'avais l'habitude du temps glacial, pas aussi tôt dans le mois surtout qu'à cette allure, je vais choper une énorme grippe mais sans compter ce temps nul, je vais bien. En vérité, je m'en sors plutôt pas mal dans l'adaptation, je veux dire, pas la même langue mais heureusement, j'ai lu plus d'une fois du Maupassant en essayant de prononcer à la perfection les mots écrits. Bien sûr, il y a toujours quelques erreurs ce qui me permet de me faire reconnaître des kilomètres à la ronde, parfois c'est vraiment chiant, limite on me dit " Et toi là-bas, t'es pas anglais ?". Bref une vie de fou.

Une MinuteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant