Isolée {Aruani}

2. Sentiments

La sonnette résonnait dans la maison. Armin ouvrit la porte. Il vit Annie portant son sac sur son épaule et la fit rentrer. L'entrée était décorée de plusieurs photos ainsi que divers objets. Les murs étaient oranges et beiges.  La jeune blonde entra dans le salon qui avait les mêmes couleurs. Cela donnait un aspect vieillot mais chaleureux à la maison avec des meubles en bois ornés de photos.

Armin faisait visiter sa demeure. La jeune fille aimait l'ambiance de la maison. La chambre du jeune homme était peinte en bleu clair, un bureau en bois était placé près de la fenêtre, ainsi que le lit. En face du lit se trouvait une petite armoire et une bibliothèque avec des livres en tout genre.

Annie posa son sac près d'elle et sortit ses affaires tandis que son camarade amenait l'ordinateur. Ils s'assirent par terre. Pendant deux heures, ils ne faisaient que travailler sur le projet de français. Il était maintenant 17 heures. la conversation dérivait peu à peu vers des sujets divers et variés. Armin demanda comment la jeune fille repartirait chez elle. Elle lui répondit qu'elle rentrerait en bus ou à pied. le jeune blond insistait pour que son grand-père la raccompagne. elle céda finalement.

Ils allèrent dans la cuisine pour prendre leur gouter. Armin sortit de la brioche, des biscuits et de la pâte à tartiner.

— T'as le choix, dit Armin.

Annie prit de la brioche et la tartina de chocolat tandis qu'Armin prenait des biscuits. Elle prit une bouchée et se rendit compte qu'elle s'était mise de la pâte à tartiner autour de la bouche. Armin, lui, explosa de rire devant l'expression de la jeune fille. En effet, elle essayait prendre avec sa langue ce qu'il y avait autour et puis elle demanda un mouchoir pour s'essuyer. Elle aussi sourit très légèrement devant le comique de la situation. Le jeune homme continuait de rire à la jeune fille tout en essuyant ses larmes de rire.

— En fait, tu es super drôle... et gentille.

Le cœur d'Annie se réchauffait doucement. ça faisait longtemps que quelqu'un l'avait complimenter sincèrement. La dernière fois, c'était lorsque sa mère était en vie, c'est-à-dire, il y avait trois ans de cela. Sa mère lui avait dit que son rire était magnifique. Depuis la disparition de sa mère, elle n'avait plus rit. Peut-être qu'elle avait sourit. Mais pas du tout rit.

Soudain, la porte de la cuisine s'ouvrit laissant entrer un vieil homme. Son visage ressemblait vaguement à celui d'Armin. il avait des yeux bleus et des cheveux qui tournait au gris.

— Et bien dis donc les jeunes ! Au lieu de travailler ça mange et ça rigole! Manquerai plus que l'alcool et c'est l'apéro » dit-il avec un sourire.

Annie se leva pour le saluer alors qu'Armin commençait à se justifier.

— Tu sais très bien que je plaisante. Alors Annie, c'est ça ? Je suis enchanté d'enfin te rencontrer !

— Moi de même, repondit la jeune fille sérieusement.

Le grand-père s'assit à table et demanda un café à Armin.

« Et un café pour monsieur et pour Mademoiselle? » demanda Armin malicieusement.

— Un jus de fruit s'il te... » repondit Annie qui fut coupé par la sonnette.

Le vieil homme alla ouvrir alors que les deux adolescents restaient dans la cuisine en essayant de tendre l'oreille. Annie entendait la voix de son père qu'elle connaissait fort bien. Les adultes entrèrent dans la pièce. Un homme souriant, aux cheveux bruns, avec un peu d'embonpoint serra la main à Armin. La jeune fille ne comprenait pas que faisait son père là. Il s'assit à côté de sa fille en face du grand-père de jeune homme.

« — Vous avez bien travaillé?

— Tellement que c'est déjà terminé. Répondit Armin avec enthousiasme.

— Tu m'as l'air bien sympathique. Annie ne m'a jamais parlé de toi. Elle ne parle jamais de ses camarades de toute façon. » soupira le père d'Annie

La jeune fille était très gênée. Elle avait peur que le jeune blond le prenne mal. Après tout, elle n'évoquait jamais les cours chez elle car c'était source de conflit à la maison.

« Et tu as une bonne moyenne ?

— Euh.. 17 sur 20... par là...

— Eh bien! Annie n'a que 12 de moyenne. Je suis sûr qu'elle peut avoir plus. »

Son père n'a même pas remarqué qu'elle l'écoutait plus. Elle jouait avec ses doigts, regardant son verre vide dans lequel elle avait bu quelques minutes avant.  Elle aurait aimé être la première de la classe, avoir 17 de moyenne, un peu plus ouverte et même étudier plus alors qu'elle se surmenait déjà assez. Elle en avait plus que marre que son père la rabaisse et l'humilie devant Armin. D'ailleurs, ce dernier interrompit ses pensées  en disant :

« Et si on allait dans ma chambre pour ranger nos affaires? »

Annie acquiesça rapidement et se leva pour poser son verre dans l'évier. Ensuite, elle suivit Armin dans sa chambre. Elle soupirait en rangeant ses affaires. Elle s'assit ensuite sur le lit à côté du blond avec, tout de même, un espace.

« Tes parents ne sont pas là ?

- Ils sont morts il y a presque cinq ans. Accident. » Répondit Armin avec tristesse en prenant une photo posée sur sa table de chevet.

Annie s'excusa vite et regarda la photo. Il y avait une femme blonde aux yeux bleus, avec un air fatigué mais bienveillant. Elle tenait un petit garçon ressemblant à deux gouttes d'eau à son camarade. À côté, un homme se tenait, droit avec un peu d'embonpoint. Ils avaient l'air d'une famille heureuse, sans histoire.

Armin secoua sa tête pour reprendre ses esprits. Le silence régnait dans la pièce quand soudain, le jeune homme s'exclama :

- Ca te dirait de réviser le bac blanc le samedi juste avant la reprise avec Eren, Mikasa et moi ? Ça pourrait augmenter tes notes.. Si tu en as envie bien sûr...

Annie haussa les épaules comme réponse. Elle songeait à ce que dirait son père. Au final, elle dit qu'elle allait demander à son père si elle en avait le droit. Un doux sourire se forma sur le visage de son camarade. Elle ne put s'empêcher de le regarder avec admiration. Un rien le rendait heureux alors qu'elle gardait un visage neutre et elle en avait conscience que cela la rendait désagréable et froide.
Toute l'atmosphère que produisait Armin la réconfortait mais en même temps la faisait sentir toute bizarre.

Elle se rendit compte à ce moment même que la présence du jeune homme la déstabilisait.